L'histoire est connue et l'affaire insolite. Un matin d'été de l'année 1911 à Paris, un vol est déclaré au Louvre : celui du portrait de La Joconde. Tandis que la police ratisse la capitale pour retrouver le coupable, un certain Géry Pieret, voleur et fanfaron, déclare dans Paris-journal être l'auteur du crime et ne pas en être à son premier. Il aurait aussi volé au même musée d'autres oeuvres, dont deux têtes ibériques datant du Vème siècle avant Jésus Christ, qu'il aurait revendu à un peintre parisien. Or si l'audacieux ne donne pas de nom, quiconque sait que Pieret fut un temps le secrétaire de Guillaume Apollinaire pourra déduire que le dit peintre n'est autre que Pablo Picasso. Voilà le peintre mouillé, alerté par son ami poète, et le décor planté. Le roman peut commencer.
Imaginez à présent Guillaume Apollinaire et Pablo Picasso en cavale dans Paris, une valise en carton à la main, passant de lieu en lieu pour essayer de se débarrasser des deux têtes qui inspirèrent les célèbres Demoiselles d'Avignon et qui manquèrent de les envoyer en prison, ou pire, de les faire expulser de France. Après avoir renoncé à les jeter sous le pont Mirabeau, et déclamé quelques vers, ils se rendent chez Le Douanier Rousseau, trop occupé à jouer à cache-cache avec un lion pour que lui soient confiés les trésors. Les deux compères repartent vers La Rotonde. Et nous voilà avec eux embarqués dans une balade imaginaire à travers Paris, où l'on croise tour à tour Utrillo, Max Jacob, Soutine, Modigliani, Marie Laurencin ou Chagall, où l'on rend visite à Matisse, Jarry ou Gertrude Stein, et ainsi quatre jours durant. Avant l'arrestation finale. De la Rotonde au Vésinet, en passant par Montmartre et le fameux Bateau-Lavoir, on suit Dan Franck, véritable personnage du roman, narrateur omniscient et tout puissant qui fait fi de la chronologie avérée pour mêler les anecdotes, brouiller les repères chronologiques et nous faire traverser les vies du poète et du peintre en même temps que la capitale. Un régal.
Un roman historique de Gilbert Sinoué, auteur plébiscité pour ses talents de conteur.
L'histoire vraie d'une odyssée tragique 13 mai 1939 : Hitler autorise les juifs qui le souhaitent à quitter l'Allemagne. Il s'agit en réalité d'un stratagème. 937 passagers, dont 550 femmes et enfants, embarquent à Hambourg sur le Saint Louis, battant pavillon nazi. Direction La Havane, escale temporaire, le temps que le droit d'entrée aux États-Unis leur soit accordé.
Le 23 mai, arrivé en vue de Cuba, le navire reçoit l'ordre de faire demi-tour. Il est indésirable. Le capitaine Gustav Schrder, conscient du sort qui sera réservé à ses passagers s'il fait machine arrière, entre en contact avec les gouvernements nord-américains et latino-américains, implorant de les accueillir. Tous refusent.
Commence une longue errance, que Gilbert Sinoué raconte heure par heure, en s'appuyant sur des archives et les témoignages des survivants.
Comment rendre aux familles des déportés des objets confisqués il y a 80 ans par les Nazis ? "D'un coup, le voyage s'est imposé à moi. J'ai pris le train jusqu'à Dortmund et suivi le GPS de ma voiture de location jusqu'à Bad Arolsen, une petite localité sur la route de la forêt rhénane. C'est là que j'ai rencontré Nathalie Letierce-Liebig. Elle m'a raconté l'histoire des Archives Arolsen qu'elle dirige, créées après la Seconde Guerre mondiale pour retrouver les traces des millions de personnes disparues, déplacées ou forcées à travailler pour le Reich. Destiné à durer quelques mois, cet organisme continue de répondre aux demandes des familles. Depuis quelques années, une grande partie des millions de documents sont accessibles en ligne, et Nathalie Letierce-Liebig, avec son équipe du bureau dit "d'éclaircissement des destins", s'est vu confier une nouvelle tâche : restituer les effets personnels des déportés. Une montre dont le bracelet en cuir noirci a complètement séché, une chevalière patinée, un portefeuille craquelé, les dents d'un peigne, un stylo en métal oxydé, un poudrier cabossé, une photo d'identité, un cliché de vacances aux bords dentelés...
J'ai décidé de raconter ce travail de restitution des Archives Arolsen, de partager un récit tissé avec les mots des témoins de ces passés ressuscités. Tous, ils oeuvrent contre l'oubli. Je me suis mise au travail. J'ai enquêté. Et l'aventure, très vite, a pris une autre tournure..."
De 1892 à 1924, près de seize millions d'émigrants en provenance d'Europe sont passés par Ellis Island, un îlot de quelques hectares où avait été aménagé un centre de transit, tout près de la statue de la Liberté, à New York. Parce qu'ils se sentaient directement concernés par ce que fut ce gigantesque exil, Georges Perec et Robert Bober ont dans un film, Récits d'Ellis Island, histoires d'errance et d'espoir, INA - 1979, décrit ce qui restait alors de ce lieu unique, et recueilli les traces de plus en plus rares qui demeurent dans la mémoire de ceux qui, au début du siècle, ont accompli ce voyage sans retour.
Notre livre se compose de trois grandes parties principales. La première restitue, à travers une visite à Ellis Island et à l'aide de textes et de documents, ce que fut la vie quotidienne sur ce que certains appelèrent ' l'île des larmes '. Dans la deuxième, ' Description d'un chemin ', Georges Perec évoque sa relation personnelle avec les thèmes de la dispersion et de l'identité. La troisième, 'Mémoires', reprend les témoignages d'hommes et de femmes qui, enfants, sont passés par Ellis Island et racontent leur attente, leur espoir, leurs rêves, leur insertion dans la vie américaine.
Le film Récits d'Ellis Island de Georges Perec et Robert Bober est édité en DVD par l'Institut National de l'Audiovisuel. Pour plus d'informations, rendez-vous sur le site ina.fr.
Édition enrichie de Katrina Kalda comportant une préface de Richard Millet et un dossier sur l'oeuvre.
Dans cet essai - qui se lit comme un roman -, le grand historien de la Révolution désensorcelle la sorcière : il la réhabilite, en montrant qu'elle n'est que le résultat d'une époque. Dans la société féodale du Moyen Âge, elle est l'expression du désespoir du peuple. À travers la sorcière, c'est à la femme que Michelet s'intéresse : elle dont la servitude absolue la conduit à transgresser les règles établies par l'Église et le pouvoir. Il met en avant sa féminité, son humanité, son innocence : ce par quoi elle subvertit tout discours visant à la cerner. En l'arrachant aux terrifiants manuels d'Inquisition et aux insupportables comptes rendus de procès, en faisant sentir ce qu'il y a d'insaisissable dans la figure de la sorcière, il la rend à sa dimension poétique.
Au début du vingtième siècle, dans une haute vallée pyrénéenne dont l'isolement a limité l'influence de la religion chrétienne et du patriarcat, Seuvia, aînée et donc tête d'une maison-souche, décide de concevoir un enfant pour l'offrir à une autre femme qui ne peut pas en avoir. Ce don longuement réfléchi pallie la souffrance du couple-ami et donne naissance à une nouvelle maison.
En prenant la guerre civile espagnole pour toile de fond, ce récit nous fait découvrir une société montagnarde où la femme bénéficie d'un statut particulier : bien au-delà de sa fonction de mère, celle-ci s'impose comme pilier essentiel et fondateur d'une communauté qui plonge ses racines dans les arbres, les pierres et les légendes enchantées.
En 1988, Claire rencontre François Mitterrand.
Elle est étudiante en droit, il est président de la République.
Cinquante ans de vie les séparent.
Ils s'aimeront à huis-clos, jusqu'à la fin, en 1996.
Voici révélé le dernier secret du grand président.
A la fois récit amoureux et histoire d'un règne, ce livre exceptionnel mêle portraits, dialogues, souvenirs, déjeuners à l'Elysée, soirées, lectures, promenades sur les quais de la Seine, carnets, temps volé au temps.
Dans une langue magnifique et pure, au plus proche de ces deux êtres, comme un grand tableau au Louvre où se dessinent amour et mort, Solenn de Royer nous offre des pages intimes et politiques, qu'à votre tour vous n'oublierez jamais.
«Je suis né le 21 novembre 1957, pas loin du jour des morts. Je donne cette date une fois pour toutes. Elle servira de repère dans le désordre chronologique du récit qui va suivre, écrit à la billebaude, par petites touches, en forme de palimpseste heureux, et qui s'achève à peu près à la fin des années 1960. J'avais un peu plus de dix ans. À la lumière du présent, les terres de mon enfance m'apparaissent aussi exotiques et abandonnées que celles de Vanikoro, en mer de Corail, quand La Pérouse s'y était échoué sans qu'on le retrouve. »
Biographe connu et reconnu, essayiste de talent, chroniqueur du temps présent, Emmanuel de Waresquiel se penche ici sur son enfance et se fait l'historien de lui-même. Il évoque des lieux, des visages, des maisons, des paysages et excelle à restituer des univers engloutis. Élégant, poétique, tendre, secret, souvent drôle, ce livre est un conte sur l'enfance, le temps, l'exil, la mémoire et l'oubli.
"Je suis né dans une tombe. Pas un simple trou pioché dans la terre, mais une chambre rectangulaire toute blanche avec des murs passés à la chaux, un carrelage sanitaire où mon père était couché, nu, sur une dalle de marbre, enroulé dans un drap blanc. Quand je l'ai embrassé, il avait la peau tiède et j'ai compris qu'il était mort. Abattu d'une balle de gros calibre dans le dos par les tueurs qui guettaient.
Je ne le savais pas encore mais il me faudrait toute une vie d'adulte, un livre entier, pour trouver un sens à ce chaos primaire.
Où que je sois, quoi que je fasse, sur un ring de boxe, à pied sur la ligne verte de Beyrouth ou à Bagdad sur l'Euphrate, dans Jérusalem la maudite ou Sarajevo l'assiégée, dans les banlieues obscures de l'islam, au coeur d'une forêt d'Amazonie ou des charniers du Rwanda, je n'aurais pas d'autre choix que de chercher encore et encore à résoudre la même énigme de l'ombre. À oublier la nuit. Et à chercher la lumière."
J.-P. Mari
Retrouvez des extraits du Monde d'hier en version bilingue.
La série BILINGUE de 12-21 propose :
o une traduction fidèle et intégrale, accompagnée de nombreuses notes
o une méthode originale de perfectionnement par un contact direct avec les oeuvres d'auteurs étrangers
o une adaptation en version numérique étudiée, qui offre au lecteur trois manières de découvrir le texte : en version bilingue, en version originale et en version française.
Première PartieIncipit Hitler (Extraits) / Incipit Hitler (Auszüge) " Ainsi, je suis dans l'incapacité de me souvenir quand j'ai entendu pour la première fois le nom d'Hitler, [...] le nom de l'homme qui a entraîné le plus de malheurs pour notre monde qu'aucun autre au cours de l'histoire. "
Deuxième PartieL'Agonie de la paix (Extraits) / Die Agonie des Friedens (Auszüge) " Il ne m'a été d'aucune aide d'avoir entraîné mon coeur durant presque un demi-siècle à battre au rythme universel d'un "citoyen du monde'. Non, le jour où l'on m'a retiré mon passeport, j'ai découvert, à 58 ans, qu'en perdant sa patrie, on perd bien davantage qu'un petit coin de terre délimité par des frontières. "
Nommé en 1949 attaché de presse à l'ambassade de Sa Très Gracieuse Majesté britannique à Belgrade, Lawrence Durrell va y rester trois ans. Trois ans durant lesquels il observera tel un entomologiste le petit monde de la vie diplomatique. Tandis que la Yougoslavie tremble de peur sous la main de fer du maréchal Tito, les gaffes s'accumulent autour du narrateur : les coquilles foisonnent dans le Central Balkan Herald - un quotidien qui n'est jamais parvenu à rattraper un retard de vingt-quatre heures sur l'actualité -, le train des délégations étrangères se mue en convoi de la mort, la fête champêtre finit en naufrage, les repas cuisinés à l'ail virent à l'incident diplomatique... Dans ce bouquet de chroniques, il n'y a que du tordant, du loufoque et de l'impertinent. Et quand elle est britannique, l'impertinence est sans limites. " Ce livre est au sens propre désopilant, il est le parfait, le plus sûr antidote aux pluviosités, ventosités, mucosités et morosités des longs hivers, diplomatiques ou non. " Jacques Lacarrière
En 1832 à Paris, les funérailles du général Lamarque, icône populaire victime du choléra, déclenchent l'insurrection des 5 et 6 juin. Alors que Victor Hugo choisissait ce décor pour hisser Gavroche sur les barricades, Thomas Bouchet livre une chronique de cette année exceptionnelle à travers les voix de quatre femmes que tout oppose.
1832 : tandis que Paris vibre, vacille et gronde sous les coups redoublés de l'épidémie et de la guerre des rues,
Adélaïde s'ennuie. Elle frémit dans son salon à la lecture des journaux, se délecte du chocolat que sa domestique lui rapporte de chez Marquis, s'émerveille en recluse des oiseaux du Jardin des Plantes où elle vit, loin des barricades (où Gavroche meurt). Émilie la saint-simonienne se bat du côté de Ménilmontant pour faire entendre la cause féministe. Louise, marchande ambulante du centre de Paris, atteinte du choléra et soupçonnée d'avoir participé à l'insurrection, est soumise à l'interrogatoire du commissaire, du juge et du médecin. Lucie, la mystique en extase, jouit du corps de Jésus, derrière les murs d'un couvent puis le choléra l'emporte.
Comment situer ce texte inclassable ? " Tout est vrai, mais rien n'est vrai " nous dit Thomas Bouchet, historien talentueux du sensible et amoureux rigoureux de littérature. Ces femmes sont fictives, mais leur incarnation aux accents hyperréalistes se développe à travers l'usage minutieux des archives. Ce sont le corps et ses humeurs, l'expérience sexuelle, les maux de dents, le goût du chocolat ou celui de l'eau de vie dans les estaminets. La girafe du Jardin des Plantes, les indigènes qui traversent le paysage ou la rubrique des faits divers sont autant d'éclats de réel. Mais le tour de force littéraire et politique réside aussi et surtout dans la voix des femmes. Toutes sont recluses, c'est leur condition, que ce soit dans " l'île " du Jardin des Plantes, le couvent de la rue Neuve Sainte-Geneviève, la colline de Ménilmontant et la prison la vraie, Saint-Lazare, pour Louise. Thomas Bouchet relaie la parole des femmes, alors que les voix des hommes sont ici inaudibles. Chacune a un mode d'expression qui s'accorde avec sa condition : la bourgeoise a accès à la correspondance et se prête à des essais littéraires, pour la religieuse c'est le journal intime, pour la militante, le discours, la harangue, et la marchande, la plus précaire de toutes, parle à travers les minutes des interrogatoires.
L'effet de réel est saisissant.
"Courir, dérouler.
Ne plus être qu'une mécanique.
Pour tenir jusqu'au bout.
Dérouler !
Chez moi, ils ne m'appellent même plus Valérie, mais "la Gazelle" !
J'aime bien."
Valérie, I7 ans, participe au marathon de Buenos Aires. La jeune fille a du mal à faire le vide pour se concentrer sur sa course. Au gré des kilomètres engloutis, elle repasse dans sa tête le film mouvementé de ses dernières années...
Consacré aux événements et aux personnages marquants de l'histoire de la Méditerranée au XIXe siècle, ce récit s'ouvre sur une bénédiction religieuse qui inaugure la saison de la sériciculture au Mont-Liban et se termine par deux événements symboliques qui concluent un périple historique entre les deux rives de la Méditerranée : la nationalisation du canal de Suez par Nasser en 1956 et le retour des cendres de Lady Esther Stanhope en 2004 au Liban.
Un récit historique sans équivalent, dans sa forme et dans son propos. Ni fiction, ni chronique
historique, il garde de l'une un sens narratif aigu et de l'autre la densité de la trame documentaire.
« Ce récit n'est pas un roman ; l'imagination n'y tient aucune place ; c'est l'exposé sincère des heures sombres et parfois douloureuses que j'ai vécues de 1910 à 1912 au service de la France. »
Le 3 décembre 1910, Charles Lux, chef du service de renseignements du gouvernement militaire de Belfort, est arrêté par la police allemande. Au terme d'un procès sévère, il est condamné pour espionnage à six ans de détention dans la forteresse de Glatz, véritable éperon rocheux d'où il semble impossible de s'évader. Mais c'est méconnaître l'opiniâtreté et l'ingéniosité de l'officier qui, très vite, trouve le moyen de communiquer avec les siens pour préparer sa fuite. Outre le désir de retrouver la liberté, Charles Lux est animé par la volonté de retrouver la France avant qu'il ne soit trop tard. Depuis son lieu de captivité, il ressent en effet toujours plus intensément les tensions entre les deux pays frontaliers et refuse d'être captif en Allemagne si un conflit doit éclater.
L'évasion du capitaine Lux est le récit haletant d'une évasion exceptionnelle digne des plus grands romans d'aventure, il inspirera tous les passionnés d'espionnage.
Récit de vie d'un prêtre hindou commandeur d'habitation à la Martinique.
Cet ouvrage est le récit de vie d'Antoine Tangamen, dit Zwazo (1902-1992). Sa compétence
en matière d'hindouisme à la Martinique en fit l'interlocuteur principal de ceux qui s'intéressaient à cette religion. De ceux qui, ethnologues ou non, pressentaient qu'avec lui disparaîtrait tout un monde. Et surtout de ces dévots qui se pressaient la semaine devant sa porte pour le prier d'organiser leurs cérémonies. Car le dimanche, quand s'arrêtaient les tambours cultuels, l'homme dialoguait avec des dieux. Il a également vécu un siècle de reconfiguration hindoue, de condition indienne, de créolisation indienne dans un espace plantationnaire, une habitation du nord de l'île dont il fut un rouage essentiel : un commandeur, contremaître des récoltes de canne à sucre. Grand témoin d'un siècle et de ses mutations, il nous laisse ce document.
Ce fascinant récit nous fait revivre l'histoire de Port-Vendres, port primordial de la Méditerranée, de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Avec son bassin aux eaux profondes, situé près la frontière entre la France et l'Espagne, là où les Pyrénées s'enfoncent dans la Méditerranée, il a toujours su tirer profit de sa position clé. Il abrita Phéniciens, Grecs, Romains, Visigoths, Maures, Français et Espagnols qui, les uns après les autres, commercèrent et combattirent le long des côtes méditerranéennes. Soldats, marins et pêcheurs y atterrirent pendant des siècles, faisant de cette petite ville un véritable miroir de la Méditerranée.
Ce livre offre une merveilleuse et fascinante image d'un endroit où l'auteur est venue s'installer pour l'aimer et l'appeler sa maison.
Au début du vingtième siècle, la région de Yalta est un centre intellectuel regroupé autour d'Anton Tchékhov et de Léon Tolstoï. Alexandre Ivanovitch Kouprine fait partie de ces nombreux écrivains, artistes, éditeurs, médecins qui viennent visiter les Maîtres et discuter entre eux. Cette traduction annotée évoque les souvenirs pasionnés de ce monde littéraire.
À l'automne 1945, Joachim Eisack, Inspecteur de la Sûreté et grand-père de l'auteur, fait une bien curieuse découverte. De fil en aiguille, il se retrouve sur les traces
d'Otto Abetz, l'Ambassadeur d'Hitler en France durant la Seconde Guerre Mondiale.
Au terme d'un long jeu de piste, il parvient à le démasquer et à l'arrêter. Mais son enquête ne s'arrête pas là, puisqu'il se lancera également à la recherche du trésor qu'Abetz
avait caché pour lui et pour le financement du réseau de résistance nazi, le tristement célèbre Werwolf...
Ce livre est l'aboutissement de plusieurs années de recherches dans différentes archives françaises et européennes, ainsi que le fruit de lecture de nombreux livres et documents historiques. Le défi de Didier Eisack :
écrire la micro-histoire pour éclairer l'Histoire.
Un véritable travail de détective... et une enquête de plus de cinq ans !
Un ouvrage biographique passionnant qui plonge le lecteur dans l'incroyable histoire familiale de l'auteur, en le menant jusqu'au moment fatidique où les deux vies parallèles de Joachim Eisack et d'Otto Abetz vont se
percuter...
"Abandonne tout espoir, toi qui entres ici". Cette inscription sur la porte de l'enfer dans la Divine Comédie de Dante aurait pu figurer à l'entrée de S-21, le centre de sécurité politique du régime khmer rouge. Car qui y entrait était un mort en sursis. Y furent incarcérés, torturés et exécutés environ 14 000 "ennemis" de la révolution en à peine trois ans. C'est cet enfer que décrit Kaing Guek Eav, alias Deuk, le commandant de ce centre, dans un entretien réalisé en 1999, deux jours avant son arrestation.
La mémoire, lourde de souvenirs effroyables de la tragédie rwandaise, a conduit Adélaïde Mukantabana à se battre avec les mots de la langue française, à ouvrir les mots du kinyarwanda, la langue rwandaise, pour en faire sortir la souffrance et la vie, enfin, à se reconstruire. Elle fait traverser toute l'étendue de l'orgie génocidaire, elle démasque les impostures de l'Eglise catholique rwandaise, celles du dictateur Habyarimana, celle de la politique française. Elle perce à jour de troublantes vérités.
FICHIER EPUB - MISE EN PAGE FIXE. - Le 23 mai 1866 j'embarquais, en qualité de médecin en second, à bord de la frégate à voile la Néréide qui, appareillant de Brest, devait aller ravitailler nos colonies de la Réunion, de la Nouvelle-Calédonie et de Taïti. [...] Mon rêve, en quittant la France, avait été de rester quelque temps dans l'intérieur de la Calédonie. Je désirais observer par mes propres yeux, chez des populations sauvages, ou vierges encore, ce que peut l'homme, réduit à ses propres forces, aux prises avec la nature, et combler, si je le pouvais, par cette étude, une lacune qui me semblait exister dans tous les écrits que j'avais lus sur l'ethnographie calédonienne. [...] Je profitai de ce premier séjour pour rompre petit à petit avec les habitudes européennes et prendre celles des naturels. J'y parvins si complètement que, lorsque on m'envoya comme médecin-major à Houagape, je n'eus que bien peu de choses à faire pour amener les Canaques à me traiter comme un de leurs chefs. [...] Je me suis proposé d'apprendre au public, dans les quelques pages qu'on va lire, ce qu'est à l'heure présente la Nouvelle-Calédonie, ce que l'on y fait, comment on y vit, et ce qu'avec de la bonne volonté et des bras on pourrait y obtenir de résultats heureux, tant pour les naturels que pour les colons et la métropole (extrait de la Préface, édition originale, 1873).
Jules Patouillet, médecin de marine, résidera de 1867 à 1870 en Nouvelle-Calédonie. Son ouvrage quasi introuvable, réédité en fac-similé dans les années 1980, mérite pourtant d'être mieux connu. Ouvrage majeur sur la Nouvelle-Calédonie au XIXe siècle, à la fois historique dans sa première partie, la seconde étant consacrée à l'anthropologie, l'ethnologie et aux moeurs des Canaques.
Paul Lagasse vécut à Bruxelles et connut les deux guerres mondiales. Ses carnets offrent un témoignage précieux sur les événements familiaux, politiques et militaires durant cette période d'invasions. On y retrouve les exodes, humiliations et épreuves subies, mais aussi la volonté de résistance à l'occupant. Mis en contexte et commentés par Charles-Étienne Lagasse, son petit-fils, ces écrits d'époque prennent tout leur sens, au moment où l'Ukraine connaît des drames semblables.
Après avoir inventé l'histoire, assez peu crédible, d'une tentative de modification de gènes souhaitée par les uns, décriée par les autres, l'auteur a saisi ce fait divers pour raconter par le détail une réunion de personnalités religieuses et de représentants officiels de la nouvelle République mauritanienne vers la fin des années 50. Pour écrire ces lignes, l'auteur a pris comme références les multiples réunions auxquelles il participait comme témoin privilégié dans l'ère de nomadisation de Tindouf parmi les Reguibat, ou près de la ville mauritanienne de Boutilimit. Le lecteur assiste à des rites devenus obsolètes avec le temps qui consistaient à faire réagir la nouvelle administration d'un État indépendant depuis peu avec des personnalités religieuses qu'il convenait d'écouter et de séduire. Sans doute cette époque est révolue et ce genre de manifestations aujourd'hui dépassé. Elles recelaient cependant le charme d'une société fidèle à ses traditions.