Au quatrième mois de l'année 1819, le poète Issa, natte en paille sur le dos et sac de moine mendiant accroché autour du cou, quitte son ermitage de montagne et part en voyage de temple en temple. Nous suivons avec lui un chemin de poésie à travers les paysages du Japon, les rencontres avec les amis et inconnus de passage, les histoires étranges qu'on lui rapporte...
Cette année-là voit aussi sa petite fille de deux ans, ce rayon de soleil épanoui dans le rire, mourir subitement de la variole. Il m'est difficile de ne pas songer à ce lien d'amour, dévoile Issa. Sur ce monde inconstant où les tristesses sont aussi nombreuses que les noeuds du bambou, le poète garde un regard confiant et émerveillé. Un regard de printemps."
Kobayashi Issa (1763 - 1827) est un poète majeur de la fin de l'époque d'Edo. Né dans une famille de fermiers, il souffre du remariage de son père et quitte à 14 ans la maison familiale pour Edo. Il y suit l'enseignement d'un poète de l'école Katsushika.
Il vit de la poésie dans une extrême pauvreté. En 1813, il se marie. Ses enfants et sa femme mourront peu après. Deux remariages n'apportent guère plus de bonheur. Sa maison brûle. A moitié paralysé, vivant dans une remise, il meurt à 65 ans.
Méditez en écrivant !
Vous avez dit haïku ? Ce poème d'origine japonaise extrêmement bref célèbre l'évanescence des choses et les sensations qu'elle suscite. Dans sa forme classique, un haïku évoque généralement une saison et doit comporter une césure. Il est composé de 17 syllabes réparties en trois vers suivant un schéma 5/7/5. Derrière ces contraintes d'écriture, la simplicité de la forme obtenue se révèle d'une efficacité magique dans la transmission des émotions et des rêveries.
Conçu par une experte du haïku, créatrice d'ateliers d'écriture, cet ouvrage guide le lecteur pas à pas dans la découverte et l'apprentissage de l'art du haïku. Grâce à de nombreux exemples et des exercices précis, l'éloge de l'instant n'aura plus de secret pour vous !
Un tour du monde des haïkus !
Le livre propose une anthologie de haïkus du Japon et du monde entier. Y seront présentés les haïkus des saisons composés par les maîtres du genre au 17e siècle (Bashô), mais également ceux de Jack Kerouac, Rainer Maria Rilke, Paul Eluard, écrivains grâce auxquels le haïku a parcouru le monde et n'a cessé de se renouveler. Jusqu'à se retrouver aujourd'hui sur la toile sous la forme du Twit'haïku, auquel tout un chacun peut s'essayer.
L'humour, la malice et la satire sont au coeur de ces poèmes populaires érotiques composés à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle au Japon, pour fixer dans l'instant, à la façon d'un Boccace ou d'un La Fontaine, un travers, un mouvement d'humeur ou un jeu de mots.La source principale d'observation est la vie sexuelle de tous les jours, celle des moines, de la vie conjugale, des courtisanes, des veuves ou des domestiques, sans oublier les espiègles pratiques des dames du palais. Dans l'ombre des monastères, des maisons de thé, des palais ou de l'alcôve familiale, hommes et femmes se donnent en spectacle pour le divertissement de nos poètes indiscrets et notre plus grand plaisir.Puisse le lecteur parcourir ces poèmes illustrés dans le même esprit.
Le haïku « donne vie à l'instantané, comme à l'indicible », nous dit l'auteur qui, après avoir rappelé les principes, présente ses premiers poèmes, en japonais comme en français. Il propose dans un second temps au lecteur une initiation à l'écriture japonaise, et l'encourage à essayer l'écriture syllabaire japonaise.
Longtemps, j'ai cherché une petite lumière. Le chant m'en a heureusement ouvert les portes. Le haïku, petit poème à la ligne verticale dont j'ai allongé la métrique, peint la vie, ses errances, son or, ses lunes noires et parfois la tant espérée présence divine. Madame Butterfly chante l'amour, écoutez plutôt... : « One good day, Tu apparaîtras sur ton esquif de buis, calme, limpide, exhaleras l'amour lilas, la nuit. One Good day, libre de mes nuits agitées, de sombres desseins, je sombrerai dans la douceur du moment serein. One good day, je nagerai libre, vers toi mon amour éternel. Le ciel d'orage accouchera d'un azur plein de miel. One good day, nous laisserons le passé et ses étraves aux étoiles, loin des moissons amères, nous goûterons aux liqueurs subtiles. One good day, je ne ferai rien, l'émotion sera un souffle de soie, un souffle divin traversera un apaisement, de moi et de toi. »
Découvrez les haïkus et poèmes d'Irène Moreau d'Escrières, grande figure des haïkus.
La première partie du recueil est composée de 58 haïkus qui constituent les titres des 54 chapitres du roman Yukio sur le chemin, publié aux Éditions Encre Rouge en octobre 2016, auxquels ont été ajoutés quatre haïkus de Ushuaia, dernier mot d'amour, précédemment publié en août 2016, et dont les 108 titres de chapitres correspondent à la symbolique du 108, subtilement déclinée dans le texte.
Ce recueil en deux parties offre une promesse de voyages et d'évasions tout en douceur, par des mots et des images choisis avec brio par Irène Moreau d'Escrières.
EXTRAIT
Pour habiter la lune voilée de brume, lèvres, chevelure, je tends mon miroir à la voix du soleil que le coeur appelle, dans la nostalgie de l'oiseau-troubadour accrochant son regard aux vagues.
Il est venu du fond des âges, la nuit est son visage, oiseau de passage qui nous convie à sonder l'obscure conscience des royaumes oubliés.
Afin de me séduire, il descendit des laves, m'adoubant dentelière pour brûler les écrits d'hier et nourrir le phénix. Mais si le Titan déroba le feu du ciel pour l'offrir aux mortels, devenir flamme est-il permis aux humains que nous sommes ?
Signe de l'éclair sur la balance du destin, le volcan dessinait les bracelets du firmament, tandis que l'aigle d'or survolait la montagne du cimetière d'où ruisselaient les cascades de feu du couchant.
Alors je suis allée, au hasard de la flamme qui sait ce que veut le feu sous le souffle du vent dans la vallée.
Je suis née de ses laves tandis que glissaient les nuages. Et des sables bleus a surgi l'étoile que j'ai suivie au ciel de son coeur. Il est dans l'air, le vent et le soleil, et m'emmène sur la montagne psalmodier les stances à la lune ailée.
Emmène-moi au souvenir des royaumes effacés, lui ai-je dit. Alors, la cendre des palimpsestes a frémi, et j'ai respiré les étoiles que le souffle apaise en donnant l'amour près duquel plus rien n'existe.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Après avoir été lauréate du Prix Claude Roy par la Société des Poètes Français en 2018, Irène Moreau d'Escrières vient de se voir décerner le Prix du Haïku avec ces 58 haïkus. Ces nouveaux poèmes en prose, Enchantements composent la seconde partie du recueil.
Le poète dénonce ici la violence et réfléchit sur l'ampleur inouïe du mal en décrivant un pays ébranlé par des bombardements et des atrocités quotidiennes. De quel droit ravager une nation pacifique et raser tout sur son passage, y compris l'humain ? Une telle invasion génocidaire, basée sur le mensonge, peut-elle se produire dans notre société qui se prétend civilisée et régie par des droits internationaux ? Après Lauriers pour l'Ukraine, les haïkus dans Anathema sur l'usurpateur évoquent l'exacerbation et l'indignation devant des crimes de guerre et d'agression continus. Le terme « anathema », selon l'étymologie grecque, signifie « colère des dieux ». Une postface résume le fil de l'actualité de cette guerre horrible.
Je vous invite à parcourir ce mélange de prose et de haïkus, rassemblant les sentiments que l'on croise dans l'amour comme des pétales qui finissent par composer un bouquet que je vous offre. Comme un voyage qui laisse un bon souvenir, ce recueil vous poussera - je l'espère - à la rêverie.
J'aurais pu être un chêne et vivre plus de 100 ans.
J'aurais pu être une fleur
Et ne durer que l'espace d'un printemps
Mais je suis bien là, vivant,
En espérant retrouver la douceur
Pour longtemps.
Appréciez la lecture de ce recueil illustré en toute simplicité et découvrez ces moments de l'auteur qui lui ont insufflé un espoir nouveau.
L'auteur poète congolais, trouve aujourd'hui dans le haiku un authentique moyen pour suggérer des émotions, des évènements du temps qui passe. Le choix de cette forme est bien conscient : le poète célèbre les " haikus de chez nous". Sans doute parce que "nous" sommes, en Afrique, dans l'univers de la parole, et que le mot contient assez de force pour secouer nos certitudes et nos endormissements et nous révéler le monde réel. Derrière les mots, nous découvrons soudain l'abâtardissement d'un monde où les maîtres de l'exploitation sont toujours à l'affut d'un marché international de la duperie...Mais l'auteur nous apprend que DEMAIN est une réalité car " Je suis le rêve dur/Qui hantera vos jours et vos nuits".
S'il n'est de plaisirs que d'instants, le haïku en est le bon interprète. Dans ce recueil, Habashli Kunzeï prend alternativement les voix de l'homme et de la femme pour explorer toutes les étapes de la rencontre amoureuse et sensuelle : émois, jouissances, mélancolies... Toujours juste, parfois exubérante, sa plume invite le lecteur comme la lectrice à passer à l'acte.
« Oublier l'instant Et le choc émotionnel. Arbres flamboyants ! » Par ses haïkus, poèmes d'origine japonaise, Marie Vermesse-Fruit, nous narre, de son oeil observateur, la splendeur des choses de manière émouvante. De sa plume élégante et douce, elle nous révèle les richesses de la nature et de l'être. L'auteur nous invite ainsi au voyage à travers les quatre saisons. Un voyage où les émotions évoluent entre merveilles et étonnement. Au fur et à mesure des paysages - ombres chinoises, feuilles d'automne, neige d'hiver et cerisier en fleur -, M. Vermesse-Fruit nous prend par la main et nous guide dans la contemplation des éléments afin de saisir l'instant présent, mais également de nous faire prendre conscience de la beauté du monde. Un ouvrage consacré à l'évanescence du réel et à celle du temps qui passe.