«C'est facile, d'écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s'ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes - une incision de l'ongle de l'index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après, on fait glisser les boules d'un seul doigt. La dernière est si minuscule. Parfois, on a envie de la croquer. Ce n'est pas bon, un peu amer, mais frais comme la cuisine de onze heures, cuisine de l'eau froide, des légumes épluchés - tout près, contre l'évier, quelques carottes nues brillent sur un torchon, finissent de sécher.
Alors on parle à petits coups, et là aussi la musique des mots semble venir de l'intérieur, paisible, familière. On parle de travail, de projets, de fatigue - pas de psychologie.»
Livre-manifeste, source d'inspiration pour Henry David Thoreau, La Nature (1836) est au fondement du mouvement transcendantaliste qui éclot dans l'Amérique du XIXe siècle. S'y déploie une pensée poétique replaçant l'individu au sein d'une totalité enveloppante : la Nature. Une nature qu'Emerson appelle avec ferveur à reconnaître et à chérir.
"Étendu sur la terre, - ma tête baignant dans l'air pur, et le regard égaré dans l'espace, - je sens s'évanouir tout égoïsme. Mon oeil devient un globe transparent. Je ne suis rien. Je vois tout."
Le Tao-t king, "livre sacré de la Voie et de la Vertu", texte fondateur du taoïsme, réconcilie les deux principes universels opposés : le yin, principe féminin, lunaire, froid, obscur, qui représente la passivité, et le yang, principe masculin, qui représente l'énergie solaire, la lumière, la chaleur, le positif. De leur équilibre et de leur alternance naissent tous les phénomènes de la nature, régis par un principe suprême, le Tao.
Didier Sandre interprète avec quiétude, détachement et sobriété toutes les vertus du taoïsme ce texte fondateur de la sagesse et de l'élévation orientales.
Porté aux nues par les plus grands - d'Octavio Paz à Roman Jakobson et António Tabucchi -, Pessoa compte aujourd'hui, avec un Rilke, un Joyce ou un Kafka, comme l'un des sommets de la culture européenne de ce siècle.
Ce premier volume des proses publiées de son vivant par l'auteur réunit, parmi d'autres, certains des textes dont le style provocateur lui valut d'être remercié par les rédacteurs des journaux où ils furent publiés. Pessoa y soutenait « le contradictoire comme thérapeutique de libération », allant jusqu'à prétendre qu'« une créature de nerfs modernes, d'intelligence sans niveaux et de sensibilité éraillée a l'obligation cérébrale de changer d'opinion et de certitude plusieurs fois dans la même journée ».
Pour Pessoa, écrire, c'est comme fabriquer une bombe : il entoure sa dynamite d'une enveloppe de raisonnement, il lui met une traînée de poudre d'humour. Au lecteur d'allumer la mèche !
"Relever le lustre et le privilège des dames, opprimés par la tyrannie des hommes, de les combattre plutôt par eux-mêmes, c'est-à-dire par les sentences des plus illustres esprits de leur sexe profanes et saints, et par l'autorité même de Dieu", voilà résumée en partie l'ambition de Marie de Gournay (1565-1645). Car, si elle défend la position des femmes, qu'elle veut à l'égal des hommes, et si elle réclame pour elles un accès au savoir et aux débats intellectuels, elle dénonce aussi la superficialité de la haute société qui l'entoure. "Fille d'alliance" de Montaigne et éditrice de ses Essais, Marie de Gournay puise, chez les Anciens comme chez ses contemporains, son inspiration pour de nouveaux modèles de moralité.
Un plaidoyer humaniste en faveur de l'éducation des femmes placé au coeur d'une profonde réflexion et d'une indéniable vocation pédagogique consacrées à la moralisation de la société.
Haruha akebono : « Au printemps, l'aurore. » Tous les Japonais connaissent par coeur l'ouverture du Makura no sôshi (les Notes de chevet), fleuron de la littérature ancienne dû à une dame de cour de l'an mille. Ses premières phrases évoquent un paysage en mouvement : cycle des saisons, parcours du soleil, traînées de nuages, vol de lucioles ou d'oies sauvages. La toile de fond de montagnes à la lumière changeante place d'emblée les fastes du palais de Heian-kyô (l'actuelle Kyôto), que le lecteur s'apprête à découvrir, sous le signe de la fugacité des phénomènes et de sa conséquence immédiate, le mono no aware, « la poignante mélancolie des choses ».
Corinne Atlan
« Choses qui rendent heureux », « Choses qui égayent le coeur », « Choses qui ont une grâce raffinée », « Choses impatientantes », « Choses qui ne font que passer »... Par listes délicates et perçantes, Sei Shônagon saisit, attentive à leur impermanence, l'essence poétique des êtres et des choses.
Texte amoureux et incarné d'une part, texte métaphorique et philosophique d'autre part, Le Cantique des cantiques et L'Ecclésiaste sont deux fragments bibliques inépuisables de densité et de beauté, qui captivèrent au fil des siècles théologiens, penseurs, artistes. Ces deux livres de l'Ancien Testament, sommets littéraires écrits en hébreu, sont ici restitués dans une langue poétique par la plume claire et ciselée d'Ernest Renan.
"Oui, tu es belle, mon amie ! oui, tu es belle ! Tes yeux sont des yeux de colombe.
Oui, tu es beau, mon bien-aimé ! oui, tu es charmant ! Notre lit est un lit de verdure."
Cet essai fulgurant révolutionne l'histoire des idées. Semblable à une lettre adressée à un ami, il échappe à la rigueur usuelle du genre et hisse l'oralité comme condition de la raison. Pour que je puisse formuler clairement ma pensée, il me faut une oreille. Mieux encore : un visage. Quand la relation à autrui nous anime, nous sollicite, nous excite, nous pousse aux improvisations les plus éhontées, sources des idées les meilleures. Que vous bafouilliez, émettiez des sons inarticulés ou oubliiez quelque liaison, peu importe : la clarté peu à peu se fait dans votre esprit et vous encourage à poursuivre. L'interaction oblige à puiser en soi, à faire preuve d'audace, à développer une stratégie prompte à se tirer d'affaire. À la lumière de sa propre expérience, Kleist écrit là une véritable plaidoirie en faveur de l'expression orale et de ses ressorts cachés.
« Matin de printemps -
mon ombre aussi
déborde de vie ! »
Bashô, Buson, Issa, Chiyo-ni, Ryôkan, Shiki, Sôseki... Autant de grandes plumes japonaises réunies dans ce recueil de haikus. Un recueil où éclosent, dans la brièveté d'usage de cette forme, quelques superbes épiphanies propres aux deux belles saisons : le printemps et l'été.
Plus de 200 poèmes-tableaux, où se croisent, aux lisières de l'invisible, cerisiers en fleur, nuits d'été et autres pluies printanières.
Le meilleur du meilleur esprit du Grand Siècle.
" Le cardinal de Retz a laissé dans l'histoire le souvenir d'un trublion et ses
Mémoires passent pour un bréviaire de subversion. Depuis longtemps on leur emprunte, sans toujours les avoir lus, des formules utilisables à toutes fins, qu'on se transmet en les déformant. Or les maximes dont il a émaillé le récit de sa vie valent beaucoup mieux que cela. Détachées de leur contexte et regroupées, elles offrent en raccourci des vues pénétrantes et originales sur les hommes, le gouvernement, l'action politique. Elles sont aussi un miroir où se réfléchit le visage d'un homme dont la carrière fut un échec retentissant, mais qui sut en tirer les leçons et les mettre en forme dans un style qui a la fermeté et la souplesse de l'acier. "
C'est ainsi que Simone Bertière nous présente son anthologie de plus de 250 maximes, tirées des
Mémoires du cardinal : " un vade-mecum pour candidat à des fonctions officielles " autant qu'un recueil de férocités jubilatoires ponctuées de leçons de sagesse universelle. Un régal...
Né à Dublin en 1854, Oscar Wilde, esthète et dandy à l'esprit brillant, est l'auteur notamment du Portrait de Dorian Gray.
Il meurt en 1900, déchu et ruiné, à Paris.
Ses Aphorismes, joyeusement cyniques, disent tous les paradoxes d'un auteur de génie qui n'a rien perdu de son caractère scandaleux.
« Une seule chose au monde est pire que de savoir qu'on parle de vous, savoir qu'on ne parle pas de vous. »
"Aucun plaisir n'est un mal en soi ; mais ce qui est susceptible de produire certains plaisirs apporte bien plus de tourments que de plaisirs."
Sommes-nous en mesure d'atteindre le bonheur ? Le plaisir est-il une fin en soi ? Et à quelles conditions est-il premier ? Comment hiérarchiser nos désirs ? Et notre finitude a-t-elle à être redoutée ? En trois Lettres et quarante Maximes, Épicure pose les piliers de sa doctrine, théorie du plaisir autant que de la connaissance, et source féconde pour les innombrables penseurs - de Lucrèce à Montaigne - qui se réclameront de sa philosophie.
Le corpus fondateur de l'école du Jardin.
Le 28 novembre 1888, Octave Mirbeau signe dans Le Figaro un article intitulé La Grève des électeurs. Un tel manifeste en faveur de l'abstention serait aujourd'hui impensable. Pour autant, il ne cherche point à inoculer le vice du désengagement mais à dénoncer la mystification du système électoral qui pare de la légitimité du vote les extorsions des puissants. Ce n'est pas l'idée de démocratie qu'il critique mais sa pratique au sein de la République ; les institutions abêtissent l'électeur tout en lui demandant son aval. L'anarchisme de Mirbeau fait de l'individu le centre à partir duquel la République doit être interrogée. Il prend à partie l'électeur, qu'il tutoie, sur l'absurdité de sa contribution au grotesque spectacle de sa quête aux suffrages. Par l'humour et la dérision, il attente à la respectabilité des institutions, dénonce "la protection aux grands, l'écrasement aux petits". Si Mirbeau n'érige pas d'utopie dans cette critique radicale, il nous lègue les armes capables de nous défaire du conditionnement qui annihile le plus faible ; vision suffisamment juste pour qu'elle nous dérange encore plus de cent ans plus tard !
Des derniers feux de la présidence de Nicolas Sarkozy à l'avènement d'Emmanuel Macron, de la mort new-yorkaise du directeur de Sciences Po aux attentats contre Charlie Hebdo, de la chute de DSK aux confidences d'Anne Sinclair, en passant par les nuits retrouvées chez Castel, l'héritage en ruines de Bernard Tapie ou une immersion à Cologny, le village des ultra-riches, Sophie des Déserts a l'art de nous faire entrer dans les chambres et antichambres du pouvoir. Passant des mois au plus près de ses sujets, qu'ils s'appellent Edwy Plenel, Isabelle Adjani ou Alain Finkielkraut, elle cisèle leur portrait d'une plume à la fois légère et sans concession. D'un chapitre à l'autre, ils apparaissent, marquent leur temps, s'aiment, se déchirent, s'exposent à une vérité autant journalistique que littéraire. Croquis de pouvoir nous raconte, tel un feuilleton trépidant, cette cour des Miracles où gloire et tragédie se côtoient intimement : la nouvelle « Comédie humaine » de notre époque.
Après être passée par le Nouvel Observateur, Vanity Fair et Paris Match, Sophie des Déserts est aujourd'hui grand reporter à Libération. Son récit biographique consacré à Jean d'Ormesson, Le Dernier Roi soleil (Fayard/Grasset 2018), a séduit la critique et les lecteurs.
' Au temps de Socrate, il y avait à Delphes, comme chacun sait, une espèce de Sibylle inspirée par Apollon, et qui vendait des conseils sur toute chose. Seulement le dieu, plus honnête que notre marchand de fluide, avait écrit son secret au fronton du temple. Et lorsqu'un homme venait interroger le destin, afin de savoir ce que les choses feraient pour ou contre lui, il pouvait lire, avant d'entrer, ce profond oracle, bon pour tous : "Connais-toi." '
' Connais-toi ', ' Des passions ', ' De l'imagination ', ' Ne pas désespérer ', ' Du devoir d'être heureux '... Trente superbes fragments de l'une des oeuvres phares d'Alain : Propos sur le bonheur.
"Est criminel tout ce qui a pour effet de déraciner un être humain ou d'empêcher qu'il ne prenne racine."
1942. Résistante, Simone Weil est à Londres, rédactrice au service de la "France Libre". C'est alors qu'elle écrit, pour l'après-guerre, plusieurs textes ayant vocation à préparer la refondation du pays.
Parmi eux, Étude pour une déclaration des obligations envers l'être humain et Luttons-nous pour la justice ? Suivra, au début de l'année suivante, La personne et le sacré. Trois textes que guident, phares en ces temps sombres, les idées de consentement, de beauté et de communauté humaine.
Un triptyque tout entier imbriqué à la grande oeuvre tardive et inachevée de Simone Weil : L'enracinement.
« Il y a dans les afflictions diverses sortes d'hypocrisie. Dans l'une, sous prétexte de pleurer la perte d'une personne qui nous est chère, nous nous pleurons nous-mêmes ; nous regrettons la bonne opinion qu'il avait de nous ; nous pleurons la diminution de notre bien, de notre plaisir, de notre considération. Ainsi les morts ont l'honneur des larmes qui ne coulent que pour les vivants... Il y a encore une autre espèce de larmes qui n'ont que de petites sources qui coulent et se tarissent facilement : on pleure pour avoir la réputation d'être tendre, on pleure pour être plaint, on pleure pour être pleuré ; enfin on pleure pour éviter la honte de ne pleurer pas. »
« L'histoire d'un ruisseau, même de celui qui naît et se perd dans la mousse, est l'histoire de l'infini. »
« La source », « Le torrent de la montagne », « Les rives et les îlots », « Le cycle des eaux »... De chapitre en chapitre, suivant « les sinuosités et les remous » d'un ruisseau, depuis le ru jusqu'à la mer, Reclus ouvre le précis de géographie et le métamorphose, au fil de l'eau, en un singulier écrit d'écologie poétique.
Dans cette édition abrégée, se trouvent dix fragments d'une seule histoire : celle de l'Histoire d'un ruisseau d'Élisée Reclus (1830-1905), géographe arpenteur, communard exilé et figure pionnière d'une pensée écologique où se confondent connaissance de la nature et quête ardente de la liberté.
« Ce coquillage que je tiens et retourne entre mes doigts, et qui m'offre un développement combiné des thèmes simples de l'hélice et de la spire, m'engage, d'autre part, dans un étonnement et une attention qui produisent ce qu'ils peuvent : remarques et précisions tout extérieures, questions naïves, comparaisons "poétiques", imprudentes "théories" à l'état naissant... Et je me sens l'esprit vaguement pressentir tout le trésor infus des réponses qui s'ébauchent en moi devant une chose qui m'arrête et qui m'interroge... »
Qu'il évoque un coquillage aux formes fascinantes, le phénomène du rêve ou celui des mythes, Paul Valéry pense et déplie, dans ce triptyque sensible, « une poésie des merveilles et des émotions de l'intellect ».
Écrit en 1939, à l'aube de la Seconde Guerre mondiale, Cicéron occupe une place très importante dans l'oeuvre de Stefan Zweig. Dans ce récit, resté inédit en allemand et en français durant plusieurs décennies, l'écrivain autrichien évoque les combats, en vain, du célèbre auteur romain durant les dernières années de sa vie pour sauver la République face à l'avènement de la dictature. Au croisement de la nouvelle et de la biographie, se dessine en filigrane l'histoire de Zweig. Sous sa plume, Cicéron devient le symbole universel de la lutte de l'humanisme contre la dictature, et des multiples formes de résistance que l'homme de lettres - par l'esprit, la parole et la plume - peut opposer à la violence du pouvoir.
Lorsque il publie ce pamphlet (1959) sous le pseudonyme de Libero Poverelli, Giorgio Voghera est encore employé dans une grande compagnie d'assurance, la RAS.
Entre ironie et faux cynisme, il analyse la mutation, dans les années d'après-guerre, du management des grandes entreprises et administrations : concentration du pouvoir, déresponsabilisation et désolidarisation des employés...
Un système vertical où se perdent connaissances et capacités décisionnelles, les plus haut placés étant submergés par un sentiment d'incompétence tandis que les subordonnés sont réduits au rôle de courtisan.
Le dénouement, corrosif, réglera définitivement la question posée par ce texte mordant : "Pourquoi vouloir faire carrière ?"
Giorgio Voghera, né à Trieste en 1908 et mort dans cette même ville en 1999, est un écrivain, essayiste et journaliste italien. Il a passé ses jeunes années dans la communauté juive de Trieste. Après la promulgation des lois racialistes, en 1938, il se réfugie en Palestine. Après son retour en Italie, il s'est lié à d'autres auteurs tels que Umberto Saba, Virgilio Giotti ou encore Roberto Bazlen. Son texte principal est Il Segreto, un roman qui avait été publié tout d'abord de manière anonyme.
« La montagne est devenue mon véritable topos : je m'y sens à l'aise et parfaitement libre, ce qui est paradoxal, car c'est par nature un monde de contraintes. Je m'y sens chez moi et, qui plus est, en sécurité, ce qui constitue un autre paradoxe. »
Depuis un séjour à Chamonix, à vingt ans, où il a ressenti « l'aspiration par le mouvement vertical des cimes » chère à Gaston Bachelard, Étienne Klein nourrit une passion profonde pour la montagne. De la Corse à l'Annapurna, en passant par le Hoggar et les Alpes, il a pratiqué randonnée, alpinisme et, depuis quelques années, s'adonne au trail. Espace de beauté et de liberté, la montagne est pour lui un révélateur des êtres, de l'amitié et de la solidarité.
Les questions jaillissent alors chez l'homme de sciences : quelles sont les ressources du corps, quels sont ses liens avec l'esprit ? Gravir les parois est une manière d'étudier une notion physique, mais aussi métaphysique : le vide.
À travers cet entretien aussi loyal qu'approfondi qui aborde l'oeuvre sur un mode thématique, le lecteur revisitera l'univers des fictions de Paul Auster dont il découvrira des aspects inédits ou encore insuffisamment identifiés. Il s'agit là d'un dialogue ouvert, d'une oeuvre collaborative dans laquelle Paul Auster s'est investi de manière authentique, notamment pour rester fidèle à l'ADN si spécifique de ses romans, dont chacun constitue un voyage en terres inconnues - pour lui-même, comme pour le lecteur. Un ouvrage indispensable pour les nombreux lecteurs que son oeuvre d'exception a valu au grand écrivain américain.
Bienvenue au Café Panique ! Soit trente-huit histoires, véridiques et loufoques, récoltées par Topor dans les bistrots, où se mêlent anecdotes, légendes urbaines et mythologies de comptoir. Dans ce grand Barnum des clowns humains, on écoutera l'histoire d'Attends-la-Suite, le comique le plus triste du monde, celle de Double-Face, l'inventeur d'un cocktail qui transforme les hommes en femmes, ou encore celle de Poney-Express et Vodka-aux-herbes, dont les scènes de ménage sont si explosives que l'ONU doit envoyer un casque bleu !
Ces contes grotesques, burlesques et tragi-comiques, distillés par l'imagination panique de Topor, sont autant de fables cruelles sur lesquelles planent les ombres de Gogol, Kubin et Ambrose Bierce.
Ce classique de la littérature de comptoir est suivi du rare Taxi Stories, quinze histoires recueillies par Topor dans les taxis. En route pour le Café Panique, bien entendu.