'Je me souviens qu'elle fut la première personne vivante, intacte, que j'aie vue apparaître, la première qui m'ait fait sentir à quel point ceux qui approchaient de moi, désormais, venaient d'une autre planète - la planète où la vie continue.'
Le 7 janvier 2015, Philippe Lançon était dans les locaux de Charlie Hebdo. Les balles des tueurs l'ont gravement blessé. Sans chercher à expliquer l'attentat, il décrit une existence qui bascule et livre le récit bouleversant d'une reconstruction, lente et lumineuse.
En opposant à la barbarie son humanité humble, Le lambeau nous questionne sur l'irruption de la violence guerrière dans un pays qu'on croyait en paix.
« Je ne lui ai pas dit au revoir ». Ces simples mots restent comme une cicatrice indélébile pour Alice Mendelson, qui voit son père partir pour Drancy, le 17 septembre 1941. Elle a alors 16 ans.
À l'aube de ses 98 ans, accompagnée de son ami l'historien Laurent Joly, Alice nous confie le récit de sa vie durant la Seconde Guerre mondiale en France, ce pays qui l'a vu naître et qu'elle aime tant, sa « terre promise », où ses parents, d'origines polonaises, l'ont élevée.
Alice grandit dans le 18ème arrondissement de Paris. Dans le salon de coiffure de ses parents ou le soir à la maison, elle les écoute refaire le monde avec leurs amis. Ils sont communistes, cultivés, mélomanes.
Lorsque la guerre éclate, alors que la famille s'accroche à son quotidien, leur voisin coiffeur et concurrent les dénonce au commissariat général aux Questions juives.
Le père d'Alice est déporté. Le salon de coiffure leur est confisqué. Alice et sa mère échappent de peu à la rafle du Vel d'Hiv, aidées par des voisines. Commence alors un long chemin semé d'embûches et de périls, mais aussi d'espoirs : passée en zone sud, Alice s'engage dans la Résistance.
Après la Libération, sa mère, durement éprouvée par deux années de vie traquée, doit se battre pour obtenir justice et réparation.
Alice deviendra une merveilleuse enseignante, mais aussi une conteuse et une poétesse.
Aujourd'hui, portée par le désir impérieux de transmettre, avec son écriture gracieuse et libre, Alice Mendelson nous livre un témoignage essentiel sur la vie des Juifs sous l'Occupation.
« Promets-moi de dire au monde ce que des hommes ont été capables de faire à d'autres ». Telle a été l'espérance formulée par Fanny quelques heures avant son assassinat dans les chambres à gaz d'Auschwitz-Birkenau. Aujourd'hui, sa jeune soeur Esther tient sa promesse.
Dans les années 1930, sa famille fuyant l'antisémitisme polonais, migre vers la France et s'installe passage Ronce, quartier de Belleville. C'est là qu'Esther grandit avec ses cinq frères et sa soeur, dans ce quartier populaire, avec ses marchés, ses rues poussiéreuses, ses échoppes de cordonniers et de tailleurs. Une existence modeste mais heureuse qui bascule en mai 1940. Il y a d'abord l'arrestation de son frère Marcel puis celle de Samuel, envoyé à Drancy. La rafle du Vel d'Hiv les 16 et 17 juillet 1942 est un coup de hache. Esther ne reverra jamais ses parents. Elle se réfugie chez une gardienne, réussit à gagner la zone libre, revient à Paris où elle est finalement arrêtée lors d'un contrôle d'identité puis internée au camp de Drancy. Birkenau : Esther est rasée, tatouée, on lui assigne une baraque, un kommando. L'enfer commence : le travail forcé, le froid, la promiscuité, les coups, la maladie, la faim. Et la mort, partout.
Soixante-quinze ans après la libération des camps, Esther continue de faire vivre la mémoire des siens et d'honorer la promesse faite à sa soeur. La Petite fille du passage ronce est ce récit, mais aussi un projet historique et littéraire différent. Avec la complicité d'Isabelle Ernot, il s'ouvre comme un diptyque : le témoignage est suivi par un dialogue avec les disparus, par des lettres, à sa soeur Fanny et à sa mère Gela, ou encore lors d'une déambulation sur son chemin d'écolière entre Ménilmontant et Belleville. Le récit revient sans cesse vers ce passage Ronce, disparu, qui n'existe plus qu'ici : en cette stèle de mots, vivace et émouvante.
Le 14 mars 2022, en plein JT sur la principale chaîne télé russe, Marina Ovsiannikova apparaît à l'écran avec une pancarte " NO WAR ", déclarant à des millions de téléspectateurs que l'état leur ment et que Poutine mène une guerre brutale contre l'Ukraine. Parvenue à fuir la Russie,elle décide de poursuivre son combat. Le récit hors du commun de celle qui osa défier Poutine.
14 mars 2022. Une image fait le tour du monde. En direct lors du journal télévisé le plus regardé de Russie, la journaliste Marina Ovsiannikova brandit une pancarte et révèle à des millions de téléspectateurs qu'on leur ment, que Vladimir Poutine mène une guerre brutale contre l'Ukraine, et non une " opération spéciale visant à dénazifier le pays ", selon les termes officiels.
Aussitôt arrêtée, Marina est longuement interrogée avant de bien vite se retrouver prisonnière d'une autre guerre, celle de l'information.
Le Kremlin l'accuse d'être une espionne britannique, les Ukrainiens prétendent qu'elle est manipulée par le FSB, le Service fédéral de sécurité qui a succédé au KGB.
En octobre 2022, quelques jours avant le début de son procès, alors qu'elle est assignée à résidence, elle et Arisha, sa fille de 11 ans, parviennent à fuir la Russie grâce à l'aide de Reporters sans frontières...
Dans ce récit, Marina raconte son geste, acte de résistance d'un courage inouï, pour ouvrir les yeux de ses concitoyens - au risque de tout perdre : sa carrière, sa famille, sa liberté...
Lisez, écoutez, écrivez ! Pocket et Nathan s'associent et proposent "Une oeuvre, une voix", une collection qui engage l'élève dans une lecture active et personnelle, à la manière d'un carnet de lecteur. Un témoignage poignant sur les camps de concentration, raconté par celle qui les a vécus.
" Dans ma famille, nous étions juifs, patriotes, républicains et laïques. Les deux branches, celle des Jacob, du côté de mon père, et celle des Steinmetz, du côté de ma mère, vivaient dans cet esprit depuis plusieurs générations. "
« A Auschwitz, j'ai cherché ma mère partout dans le camp des femmes. Je demandais à toutes les Françaises. Je cherchais par date d'arrivée, j'allais voir dans les baraquements. Ma mère était très débrouillarde, très joyeuse. Elle avait une telle force de vie que j'étais certaine de la retrouver. Puis j'ai rencontré une femme qui se souvenait d'elle. C'est toi Julia ? m'a-t-elle demandé. Il paraît que ma mère parlait de moi sans arrêt.
J'espérais que mon père, comme il savait travailler le cuir, serait employé dans un bon commando. Mais quelques jours après notre arrivée, je l'ai croisé sur le chantier du Revier, l'infirmerie des femmes. Il s'était porté volontaire parce qu'il voulait savoir ce qu'il était arrivé à sa femme. Qu'est-ce qu'on peut contre un grand amour ? C'est la dernière fois que je l'ai vu. On m'a dit qu'il avait été envoyé nettoyer le ghetto de Varsovie puis, avec tout son commando, assassiné.
Au camp, pendant l'appel, on soufflait dans le dos de la femme devant nous et on frottait le tissu mince de sa robe. Celle qui était derrière nous faisait pareil. Quand on avait une journée sans travail, on s'asseyait par terre et on se racontait notre enfance. Et puis on chantait. »
Née à Paris en juin 1925, de parents polonais, Julia Wallach a quinze ans quand les Allemands entrent dans Paris, et dix-sept ans quand elle est arrêtée avec son père sur dénonciation d'une voisine, en 1943, puis déportés de Drancy vers Auschwitz-Birkenau... Julia connaît la faim, le froid, les coups, et la marche de la mort à travers la Pologne et l'Allemagne enneigées. Pendant quatre mois, sans plus rien à manger, ils avancent. En avril 1945, avec quelques femmes, Julia trouve encore la force de s'enfuir....
Elle qui a survécu au typhus et aux sélections, aux coups, au froid et à la faim, aux deuils et au chagrin, va pas à pas, reconstruire sa vie, tomber amoureuse et fonder une famille dont les photos magnifiques ornent les murs de cet appartement qu'elle n'a jamais plus quitté. Son livre est le récit d'une longue marche vers la vie, ponctué d'éclats de rire et de colère, drapé, avec une élégance sans faille, dans la force de caractère qui n'a jamais cessé de l'animer.
Le témoignage de l'une des plus jeunes resistantes de France
Josette, 11 ans, vit paisiblement en Bretagne lorsque la guerre éclate. Son père part en zone libre et la famille Torrent traverse la France pour le rejoindre près de Perpignan, en zone libre. Le quotidien est difficile mais la famille soudée. Pourtant, le père de Josette s'absente de plus en plus longtemps et reste longtemps enfermé dans la pièce vide de la maison. Un jour, il emmène Josette se promener et lui apprend qu'il est résistant et qu'il a besoin d'elle. Commence alors une double vie pour Josette : derrière la collégienne joyeuse se cache la plus jeune résistante de France. Elle transmet des messages aux membres du réseau Gallia car qui soupçonnerait une jeune fille à l'air innocent ? Mais en 1944, le père de Josette est arrêté et déporté. Josette ne le reverra jamais.
Le récit captivant et émouvant d'une jeune fille que rien ne prédestinait à jouer un rôle déterminant dans les pages les plus sombres de l'Histoire.
À propos des auteurs
Johanna Cincinatis est journaliste et travaille notamment pour Rue89, Slate, Télérama, et Causette. Elle participe également à la création de divers podcasts.
Olivier Montegut est journaliste et a travaillé notamment pour l'AFP audio.
« Je suis là pour remettre de l'ordre chez les volontaires internationaux. Ici, c'est moi qui commande. Trop d'individus se sont présentés au centre et n'avaient rien à y fiche ! »
Ce sont les propos d'un instructeur américain, rencontré en Ukraine au début de la guerre par Régis Le Sommier, alors que l'ensemble des médias minimisait le rôle des États-Unis en Ukraine. Grand reporter à Paris Match pendant 27 ans, plusieurs fois récompensé par la profession, l'auteur a été le seul journaliste à être allé, pendant un an, de part et d'autre du front, avec l'armée ukrainienne et avec l'armée russe. Odessa, Kherson, Zaporijjia, Marioupol, Donetsk, Lougansk, Donbass et Bakhmout... sont autant de zones de guerre dont il a saisi la vérité du terrain. Jusqu'au dernier Ukrainien est un livre cru, un livre à hauteur d'hommes, loin des analyses fumeuses des spécialistes de salon.
En 2017, Régis Le Sommier a reçu le Grand Prix de la Presse Internationale pour sa couverture du Moyen-Orient et, en 2018, le prix de la meilleure enquête journalistique pour sa couverture de la bataille de Mossoul. À 54 ans, il est chroniqueur sur CNews et Radio Classique. Depuis 2022, il dirige la rédaction d'Omerta, plateforme digitale de documentaires et d'investigations.
Zysla Wajser fuit la Pologne pour la France au début des années trente. Au début de la guerre, elle intègre la Résistance, sous le nom de Macha Ravine. Membre du Mouvement national contre le racisme, elle s'investit dans le sauvetage des enfants juifs. Le 25 septembre 1942, elle est arrêtée sur dénonciation. Après avoir été internée à la prison de la Petite Roquette puis à Fresnes, elle est envoyée à Drancy et déportée le 11 février 1943 au camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau. Libérée par l'Armée rouge en janvier 1945, elle reste deux mois sur place à soigner les blessés aux côtés des médecins soviétiques.Dans un récit bouleversant, et avec une rare puissance d'écriture, Macha Ravine raconte tout : l'engagement politique, les actions de résistance, l'arrestation, l'emprisonnement, la déportation, les sélections de Josef Mengele, la libération et le retour. Son histoire est celle d'une femme juive, résistante et communiste, qui croit au combat collectif et à la solidarité. Des valeurs qui la sauvèrent de l'enfer nazi.
Zysla Wajser, alias Macha Ravine, est née en 1909 à Zamosc, en Pologne. À son retour de Birkenau, elle prend immédiatement des notes, pour témoigner de ce qu'elle a vécu. Elle meurt le 31 octobre 1985.Édition établie par Dimitri Manessis, docteur en histoire contemporaine, spécialiste du PCF et du Front populaire.
"C'était avant la guerre quatre inséparables dont le plus âgé avait 82 ans et le plus jeune 75.
Toujours à la même heure, toujours dans la même direction, par tous les temps, ils faisaient leur promenade sur la fine route blanche, ombragée par les charmes, qui passe devant Arras. La guerre vint.
Et toujours à la même heure, dans la même direction, sur la fine route blanche, éventrée par les obus, vérolée par la pluie des shrapnells, sous les charmes élancés qui gémissent au vent des balles, quatre silhouettes se profilent, grêles, qui vont de nouveau à pas menus, avec des gestes calmes et lents."
Première Guerre mondiale est un recueil de textes - témoignages et nouvelles - écrits par le jeune Joseph Kessel. Il est marqué par son expérience à l'hôpital de Nice où affluent les premiers blessés du front, mais aussi par les bouleversements des hommes et du monde en temps de guerre, sur lesquels il porte un regard poignant, tour à tour optimiste et révolté.
Un écrivain, un étudiant, des hommes d'affaires, un juriste, une femme politique - il y a actuellement 57 000 combattantes qui servent dans l'armée ukrainienne - ou encore un important exploitant agricole letton, un Géorgien de 61 ans et même des Russes - parmi lesquels un ancien officier du FSB. Tous racontent leur expérience dans cette guerre d'un autre siècle par sa violence et son intensité. Tous parlent à la fois de la situation actuelle et évoquent l'histoire de leur pays, de cette guerre et de leur relation avec la Russie de Poutine. Tous - Ukrainiens ou étrangers - sont des volontaires prêts à mourir pour l'Ukraine. Leurs témoignages représentent des expériences guerrières diverses vécues par des acteurs d'horizons sociologiques et psychologiques variés, sur tous les théâtres de la guerre dans ses différentes phases, dont les batailles majeures d'Irpin, de Boutcha ou de Marioupol. Rassemblés et présentés par Lasha Otkhmezuri, qui a su gagner la confiance des témoins depuis plusieurs mois, ils offrent à la fois des récits poignants et une multitude de clés pour comprendre cette guerre et ses conséquences. Bouleversement majeur pour l'Europe, perspective historique, question des crimes de guerre, c'est une série d'informations et de réflexions inédites et éclairantes qu'offrent ainsi l'auteur et ses témoins.
Lorsque les nazis prennent le pouvoir en 1933, Henry n'a que cinq ans. Quelques années plus tard, le jeune garçon se retrouve avec sa mère dans un wagon à bestiaux, en route vers un endroit dont il ne soupçonnait pas l'existence : Auschwitz. Dès leur descente du train, Henry et sa mère sont séparés et, pour la première fois de sa vie, il se retrouve seul au monde. Parce qu'il est en bonne santé, il échappe à la chambre à gaz et les nazis l'envoient travailler comme palefrenier dans les écuries du camp. Auprès des chevaux, Henry trouve un peu de réconfort et quelques carottes et poignées d'avoine pour se nourrir. Animé d'une rage de survivre, il veut croire en l'avenir malgré l'infinie noirceur de son quotidien. Une leçon de vie, un témoignage unique pour que l'Histoire ne soit jamais oubliée.
Célèbres écrivains ukrainiens russophones, Oleg Ladyjenski et Dmitri Gromov sont les co-auteurs de nombreux romans publiés sous le pseudonyme de Henry Lion Oldie.
S'ils oeuvrent ordinairement dans le domaine de la fantasy et de l'imaginaire, c'est la réalité de l'agression russe en Ukraine et sa brutalité qu'ils décrivent dans ce journal d'invasion.
Les romanciers vivent à Kharkiv, importante cité située à l'est du pays, ex-capitale de la République socialiste soviétique de l'Ukraine. Ils habitent dans le même immeuble, à des étages différents avec leurs familles quand, le 24 février 2022 à cinq heures du matin, les premiers bombardements russes frappent la cité.
Leurs deux récits s'entremêlent et racontent leur stupéfaction, celle-ci faisant rapidement place aux contingences de la survie : faute de matériel, une partie de ce journal a été écrite à l'aide de leurs smartphones. Il décrit leur vie quotidienne, les bombes qui frappent, de plus en plus proches, les allers et retours aux abris, jusqu'au départ vers Lviv, à l'ouest du pays et à l'apprentissage de la vie de réfugié.
Les deux écrivains, soutenus par leurs lecteurs, restent déterminés et livrent aussitôt leur combat dans le domaine de l'humanitaire et de l'aide aux réfugiés. Ils sont les témoins de la solidarité qui soude la population ukrainienne face à la barbarie du voisin russe. « Nous vivons ainsi : les uns pour les autres », écrit Oleg Ladyjenski. « Un malheur commun a uni les Ukrainiens comme jamais », lui répond son ami Dmitri Gromov.
Eva Mozes Kor n'avait que dix ans lorsqu'elle est arrivée à Auschwitz. Tandis que ses parents et ses deux soeurs aînées sont emmenés dans les chambres à gaz, elle et sa jumelle Miriam sont confiées à l'homme surnommé l'ange de la mort, le Dr Josef Mengele. Soumise à des expériences médicales sadiques, elle a dû lutter quotidiennement pour sa survie et celle de sa jumelle. Dans cette incroyable histoire vraie, les lecteurs découvrent l'endurance et la survie d'une enfant face à un mal extraordinaire.
Cet ouvrage constitue un témoignage important et rare de la part d'une survivante des camps et des expériences de Mengele.
Un hommage poignant et bouleversant à tous les Afghans qui vivent à nouveau sous la dictature des taliban.Le 15 août 2021, les taliban reviennent au pouvoir en Afghanistan, et ils n'ont pas changé. Islamistes zélés, ils veulent " purifier " cette nation dans la violence, à grands coups de décrets absurdes et de punitions abjectes - c'est le retour des amputations et des lapidations publiques. C'est dans ce chaos nourri par la peur, la misère, la famine et l'incurie des nouvelles autorités que l'Institut Médical pour la Mère et l'Enfant, à Kaboul, tente de poursuivre son action humanitaire et reste un refuge pour soigner et sauver les plus démunis.
Thermomètre du pays, cet hôpital a été rêvé, conçu et construit sous l'égide d'une ONG française, La Chaîne de l'Espoir. Son histoire est intimement liée à celle de l'Afghanistan, à ses guerres cruelles et à ses moments de paix fragile. On croise dans ce récit un dandy taliban, des toxicomanes sous un pont, des femmes en colère, une jeune fille malade qui rêve de devenir chirurgienne et un médecin afghan, le docteur Bina, qui résiste à tout et ne renonce à rien.
Éric Cheysson et Michel Faure racontent, avec empathie, force et passion, ce moment de bascule dans l'histoire d'un pays bien trop souvent frappé par le malheur.
Alors qu'elle est à peine âgée de trente ans, Euphrosinia Kersnovskaïa voit l'URSS imposer le joug soviétique à la Bessarabie, où sa famille s'est installée après la révolution. Victime de la collectivisation, Euphrosinia perd tout. Très vite, elle est envoyée sur un chantier d'abattage de bois en Sibérie. Elle s'évade, erre des mois seule dans la taïga, puis finit par être arrêtée et condamnée à des années de camp - pour finalement travailler dans des mines de charbon. Une fois libre, elle produit cette oeuvre inouïe : un récit où le témoignage écrit cohabite avec des dessins réalisés sur des cahiers d'écolier - en illustrant elle-même son histoire, elle restitue dans les moindres détails les scènes dont elle a été témoin et auxquelles elle a participé.
Sa destinée s'apparente à celle des plus grandes héroïnes de roman. On se demande avec stupéfaction comment autant d'épreuves et de malheurs peuvent tenir en une seule vie : Euphrosinia affronte les obstacles de sa vie d'un coeur pur et candide, faisant toujours passer les autres avant elle-même. Le dessin, qui aurait pu n'être pour elle qu'un simple passe-temps, devient entre ses mains la lance de Don Quichotte qui lui sert à pourfendre inlassablement le mal.
Écrit à l'insu des autorités, Envers et contre tout est le récit d'un destin hors du commun. Un témoignage fort et inspirant, l'odyssée d'une irréductible qui constitue une source de joie profonde, un antidote aux compromissions et à la peur, au mensonge et à l'oubli.
"C'est une chance pour nous d'avoir ce livre. Je serai éternellement reconnaissant à Leon Leyson qui a livré son témoignage aux générations futures. Grâce à lui le monde ne sera plus le même. [...]" Steven Spielberg, réalisateur de
La Liste de Schindler Alors que tout semble perdu pour Leon Leyson, déporté à l'âge de douze ans dans un camp de concentration, un homme - un nazi - lui redonne espoir. En l'employant comme ouvrier dans son usine, Oskar Schindler fait du petit Leon le plus jeune inscrit sur sa liste. Une liste qui sera synonyme de vie pour lui mais aussi pour des centaines d'autres juifs pris dans les filets nazis.
" La destruction efface toute perspective, interrompt tout projet d'avenir. Si on n'y a pas été confronté directement, on n'a aucun moyen de comprendre ce qu'est vraiment la guerre. "
Yeva Skalietska a douze ans lorsque la guerre éclate dans son pays et qu'un missile russe explose au beau milieu de son immeuble. Contrainte à l'exil comme des centaines de milliers d'autres Ukrainiens, elle a trouvé refuge à Dublin avec sa grand-mère en attendant de pouvoir rentrer chez elle. Jour après jour, elle a inscrit ses pensées dans un carnet qui raconte la guerre à notre époque, à travers ses yeux d'enfant.
Un jour de 1939, les nazis font irruption au domicile de Gustav. Parce qu'il est Juif, il est déporté à Buchenwald avec son fils Fritz. Là, débute une épreuve inimaginable : la faim, le froid, les humiliations et la violence deviennent leur seul horizon.
Puis, on annonce à Gustav qu'il est transféré à Auschwitz. Tous les déportés savent que c'est un aller sans retour, un nom qui résonne comme une condamnation à mort. Malgré tout, Fritz refuse de quitter son père et demande à partir avec lui.
Dans ce camp où l'humanité et l'espoir n'ont pas leur place, une seule chose préserve Gustav et Fritz : l'amour entre un père et son fils. Un amour infini, plus fort que l'horreur du monde.
Basé sur le journal secret tenu par Gustav pendant sa captivité, ce livre raconte leur incroyable histoire. Un récit de courage et de survie au coeur de l'enfer.
« Pendant longtemps, pour se souvenir des nombreux enfants qui n'ont pas pu grandir, il n'y avait rien. Rien pour dire qu'ils avaient été tués parce que nés juifs, ni même pour dire qu'ils avaient vécu, qu'ils avaient ri, joué et pleuré... Comme s'ils n'avaient jamais été là. »
Rachel Jedinak a survécu à la première rafle du Vél'd'Hiv, en juillet 1942. Ses voisins, ses cousines ou ses camarades de classes, eux, n'ont pas eu sa chance. Après s'être battue pendant des années pour faire apposer, dans les écoles, collèges et lycées, des plaques aux noms de ces élèves oubliés, elle leur rend ici un dernier hommage.
Dans ce récit, tendre et délicat, elle raconte les parties interminables d'osselets sur les trottoirs, puis les camarades de classe qu'on regarde jouer dans le jardin public où l'on n'a plus le droit d'entrer. Et enfin, les traques, les rafles, les petits qui hurlent de chaud dans la Bellevilloise puis la fuite. Rachel Jedinak nous dit finalement la guerre de la plus universelle des langues : celle des enfants.
Rachel Jedinak a 84 ans. Elle préside le comité Tlemcen qui, depuis plus de vingt ans, se bat pour le souvenir des enfants disparus.
« Je vais m'attacher à faire connaître aux Européens leurs héros. Pour que les Ukrainiens dans les souterrains aient les yeux qui brillent quand ils entendent que l'on vient de Paris pour eux. Je vais témoigner pour que ces gars que j'aime, qui ne parleront pas sur les plateaux de télévision ni n'écriront de livre, puissent avoir une histoire. Qu'on sache leur courage et que l'on comprenne pourquoi ils ont laissé leur patrie et leur foyer pour risquer la mort sur une terre qui n'est pas la leur. »
Le 1er mars 2022, deux jours après l'appel du président Zelensky, Florent Coury rejoint l'Ukraine comme volontaire étranger.
De la découverte d'un pays incarnant la résistance d'un peuple libre à la rencontre de ceux qui luttent, au péril de leur vie, pour un idéal qui les dépasse, il nous raconte cette aventure humaine bouleversante et interroge ce faisant les fondements de l'engagement.
Récit de ce plongeon dans l'inconnu et la violence de la guerre, Engagé volontaire offre une magistrale leçon de vie.
L'histoire vraie d'un amour interdit dans l'enfer des camps.
L'effacement, c'est celui des Rohingyas : une minorité musulmane parmi les plus opprimées du monde, contrainte de fuir la Birmanie et réfugiée au Bangladesh, damnée parmi les damnés de la terre. L'effacement, cela a failli être le destin de ce livre, suspendu pendant plus de deux ans, suite aux menaces de mort reçues par Mayyu Ali. Après avoir vécu dans la clandestinité, la peur et l'incertitude, il vient enfin de quitter le Bangladesh pour s'exiler au Canada. Son histoire, qui est aussi celle de son peuple, peut désormais voir le jour.
Né en 1991, année du prix Nobel de la paix à Aung San Suu Kyi, Mayyu Ali a grandi dans une famille de pêcheurs. Mais depuis 1982, l'existence des Rohingyas, est purement et simplement déniée en Birmanie. Régulièrement insulté et exclu, obligé de renoncer à être professeur, Mayyu Ali se plonge dans l'écriture et devient un poète reconnu. Quand en août 2017 les militaires birmans attaquent son village, il les voit égorger ses voisins, violer les femmes, jeter les enfants dans les flammes. Avec 740 000 personnes, il prend la fuite pour le Bangladesh voisin et s'entasse dans un camp de fortune, sur des collines proches de s'effondrer. Il commence alors à travailler avec des journalistes et des ONG pour documenter les violences envers les Rohingyas. Mais son activisme dérange. Sous la menace, il est contraint de quitter les camps et doit vivre caché.
Quatre ans et demi après les attaques, un an après le coup d'Etat en Birmanie, ce livre est le premier témoignage exclusif d'un Rohingya qui a survécu au génocide. Il en appelle à la communauté internationale pour que le drame en cours soit enfin pris en compte. « En Birmanie, notre existence est niée. Ecrire mon parcours et celui des miens ancre à tout jamais nos vies dans l'histoire de l'humanité. » Pour dire non à la tragédie, il faut lire Mayyu Ali.
Qui ne connaît pas la photo de cette fillette courant sur une route pour échapper au feu après un bombardement? Image bouleversante, emblème de la guerre du Viêtnam, elle a fait le tour du monde et attiré l'attention du public sur l'horreur d'un conflit qui compte parmi les plus meurtriers du 20e siècle. Personnalité devenue publique malgré elle, Kim, «la fille de la photo», avait déjà fait l'objet d'un premier livre en 1999. Cette fois, cependant, environ 45 ans après l'événement, c'est elle qui prend la plume pour nous montrer que, derrière le récit déjà publié, se cache une autre histoire, une histoire de foi, de consolation et de pardon, bien moins connue du public... Un livre passionnant, émouvant mais aussi profondément édifiant, qui ne peut laisser indifférent!