Que s'est-il passé dans la vie de William Shakespeare entre 1585 et 1592, de ses vingt et un à vingt-huit ans ? Personne ne le sait. Ce sont ces « années perdues » que Stéphanie Hochet se plaît ici à imaginer.
William, marié prématurément et père de trois enfants, étouffe dans le carcan familial. Il ne rêve que d'une chose : devenir acteur. Il se joint alors aux Comédiens de la Reine qui cherchent un remplaçant. Dans une Angleterre où sévit la peste, son sort bascule et sa vocation de dramaturge s'affirme. Ses rencontres avec le ténébreux Richard Burbage, qui lui inspirera le personnage de Richard III, et le fascinant Marlowe seront décisives. Elles dicteront son destin.
Avec un art subtil du portrait, l'autrice évoque aussi en écho les thématiques et les passages de sa propre vie qui justifient son a ttachement à la figure de Shakespeare : l'androgynie, l'emprise des aînés, le désir de fuite, l'idée du suicide... À travers cette forme inédite et moderne du roman d'apprentissage, Stéphanie Hochet confirme tout son talent de conteuse.
"Joseph Kessel - Maurice Druon : retour au pays des grands hommes.
C'est encore le temps des héros, des aventuriers, des bâtisseurs. La vie ne leur fait pas peur. Ils la défient, ils la dévorent. Ils la veulent à la mesure de leurs rêves enflammés.
L'un est l'oncle, l'autre le neveu. Ensemble, en 1943, ils ont signé les paroles de l'hymne de la Résistance, Le Chant des partisans.
Leurs liens familiaux, d'abord tenus secrets, cimentent une relation très forte, marquée par la tendresse et la fidélité. Mais aussi par la même passion : écrire.
J'ai aimé faire revivre ces deux légendes : l'étincelant Kessel du Lion et des Cavaliers, et le lionceau Druon, son presque-fils, auteur à panache des Rois maudits.
Entre eux s'est glissée une femme au parcours non moins romanesque : Germaine Sablon, chanteuse et combattante, figure indissociable de leurs destins entrecroisés."
D. B.
"Septembre 1980. Je vogue en direction d'Alexandrie. Je vais rejoindre le poste de doctorant qui m'attend au Caire pour ma thèse sur les mouvements islamistes. J'ai 25 ans et j'inaugure ma vocation..."
Prophète en son pays est un récit de formation qui couvre les quatre décennies pendant lesquelles Gilles Kepel a parcouru le monde arabe et musulman, de l'Égypte au Maghreb en passant par le Levant et le Golfe, ainsi que les "banlieues de l'islam" de l'Hexagone et de l'Europe. Kepel fut en effet le premier à identifier et à étudier les mouvements islamistes, lors de l'assassinat de Sadate, en 1981, et à observer la naissance de l'islam en France dans ses significations multiformes. Malgré l'écho international de sa vingtaine de livres, traduits en de nombreuses langues, ses analyses se sont régulièrement heurtées aux idéologies dominantes à l'Université - du tiers-mondisme d'hier à l'islamo-gauchisme d'aujourd'hui - comme aux politiques à courte vue des dirigeants français et de leur administration. Sa mise en perspective de l'évolution du jihad faisant désormais autorité, et ses réflexions sur le "jihadisme d'atmosphère" alimentant le débat public, il en éclaire ici la controverse avec humour et érudition, face à la déferlante woke qui menace les études circonstanciées de l'islam contemporain et obère la libre réflexion sur notre société française.
Écrit par l'auteur de la biographie autorisée de Steve Jobs, voici le récit intime de l'innovateur le plus fascinant et le plus controversé de la planète. Visionnaire défiant toutes les règles, Elon Musk est l'homme qui a fait entrer le monde dans l'ère des voitures électriques, de l'exploration spatiale privée et de l'intelligence artificielle.
Ah, au fait : il a aussi racheté Twitter.
Durant son enfance en Afrique du Sud, Elon Musk est la cible des violences de ses camarades. Un jour, une bande le pousse du haut d'une volée de marches et le roue de coups, réduisant son visage à une masse de chair boursouflée. Il passe une semaine à l'hôpital. Mais les blessures physiques sont peu de choses face aux balafres émotionnelles que lui inflige son père, ingénieur véreux et rêveur charismatique. À son retour, ce dernier le traite d'idiot et de bon à rien.
L'ombre portée de son père pèsera longtemps sur lui. Musk est devenu un homme-enfant coriace mais vulnérable doté d'une tolérance anormalement élevée au risque, d'un goût brûlant pour le scandale, d'un instinct messianique grandiose et d'une ardeur impitoyable quand elle n'est pas funeste.
Début 2022 - à la suite d'une année marquée par le lancement de 31 satellites par SpaceX, la vente d'un million de Tesla et sa consécration en tant qu'homme le plus riche de la planète -, Musk déplore sa tendance à semer la zizanie. Dans le même temps, il achète des parts de Twitter en secret et devient le propriétaire du terrain de jeu le plus convoité du monde - sa revanche contre les violences subies à l'école.
Pendant deux ans, Isaacson a marché dans les pas de Musk, suivi ses réunions, parcouru ses usines avec lui ; il l'a interviewé pendant des heures, ainsi que sa famille, ses amis, ses collègues et ses adversaires. En résulte un ouvrage révélateur, émaillé de récits fabuleux où alternent cataclysmes et triomphes, et qui pose la question suivante : les démons qui aiguillonnent Musk sont-ils aussi le moteur du progrès ?
Vera a vingt-six ans lorsque sa mère, Anna Politkovskaïa, est assassinée en bas de chez elle en plein centre de Moscou. Journaliste à Novaïa Gazeta, l'un des principaux quotidiens d'opposition, Anna avait toujours dérangé les autorités russes. Elle écrivait la vérité sans fard ni faux-semblants, sur les soldats, les mafieux, les civils broyés par le conflit en Tchétchénie et l'omerta généralisée.
Seize ans plus tard, au début de la guerre en Ukraine et alors qu'elle a embrassé la passion maternelle du journalisme, Vera doit quitter la Russie sous la menace. Elle décide d'écrire pour sa fille, qui n'a pu connaître de sa grand-mère que la réputation d'une femme devenue un symbole de liberté d'expression.
Témoignage à la fois intime et politique, Une mère retrace une quête de vérité léguée d'une génération à l'autre dans la Russie de Poutine. Il nous rapporte un combat, celui d'une lignée de journalistes croyant à la nécessité d'une presse libre, voulant transmettre ce message au monde entier : ayez le courage d'appeler les choses par leur nom.
Vera Politkovskaïa (1980) est journaliste et autrice pour la télévision. Elle a vécu à Moscou jusqu'au début du conflit russo-ukrainien, avant de fuir le pays avec sa famille.
Sara Giudice (1986) est journaliste et envoyée spéciale pour la chaîne italienne La7, lauréate en 2020 du prix Marco Luchetta.
Traduit de l'italien par Marc Lesage
Rarement souverain pontife a autant déconcerté. À peine intronisé, le cardinal Bergoglio renverse un ordre établi depuis des siècles : au lieu de bénir la foule, il lui demande de le bénir. Bientôt, l'Église va accueillir les divorcés, reconnaître les personnes homosexuelles, envisager - avant d'y surseoir - l'ordination d'hommes mariés, réprimer les traditionalistes en les privant de l'ancienne liturgie, ou encore fraterniser avec l'islam. Et pour couronner ce pontificat réformateur, ouvrir la gouvernance de la communauté catholique, apanage des clercs, à tous les fidèles : à eux, désormais, de conduire l'Église, au pape de les servir.
C'est la révolution permanente au Vatican. À commencer par la façon d'incarner le métier de pape : élever les pauvres, les exclus, les migrants ; humilier l'argent et les puissants ; museler la curie romaine en attaquant ses vieilles habitudes de pouvoir ; et, pour y parvenir, user d'un autoritarisme peu commun et d'une grande habileté.
Mais l'immense popularité de ce pasteur ne se résume ni à ses audaces ni aux blessures infligées. Ce redoutable politique est aussi un homme attachant qui tend la main à tous, pleure avec les éprouvés, chérit la sincérité, vit sa foi sans concession en communion intime avec le Christ.
Dix années agitées et confuses. Elles ont rafraîchi l'image immuable du catholicisme, bousculé les colonnes du Vatican et tourneboulé l'identité de centaines de millions de catholiques. Jusqu'à rendre insaisissables après François les contours de l'autorité pontificale et faire douter certains de l'avenir de l'Église catholique.
En octobre 2021, Thomas Pesquet va rentrer d'une mission de six mois à bord de l'ISS. Une nouvelle mission, sa deuxième dans la station spatiale dans laquelle il aura déjà passé une année entière de sa vie à survoler la Terre à la vitesse de 21 000 km/ heure. Un privilège rare pour un terrien !
Un rêve certes, mais pour lequel Thomas a travaillé toute sa vie avec acharnement. Dans ce livre, on découvre le parcours méconnu de ce jeune prodige qui avant d'intégrer le programme spatial a été sélectionné parmi plus de... 8000 candidats ! Il est vrai que ce surdoué avait le profil parfait : ingénieur au CNES, pilote d'avion et instructeur, ultra sportif passionné par les arts martiaux et parlant couramment pas moins de six langues dont le chinois et le russe !
Un parcours, une vie de travail et de passion qui a fait de Thomas Pesquet le plus jeune astronaute européen et le premier français commandant de l'ISS.
Pourquoi un peuple s'est-il livré à un seul homme en juin 1940 ? Comment cet homme est-il parvenu à s'emparer d'un navire sombrant au milieu de la tempête ? Pourquoi la faiblesse des hommes au pouvoir dans l'entre-deux-guerres lui a-t-elle été si propice ? Quelle France a pactisé avec l'Allemagne nazie ? De quoi Pétain est-il le nom ? Faut-il craindre son fantôme ?
Ces questions hantent la psyché collective française depuis 1945.
Dans une enquête inédite, le journaliste Philippe Collin interroge douze historiens, parmi les plus importants sur cette période, pour comprendre le rôle et la vie hors normes de Philippe Pétain.
Éric Alary, Stéphane Audoin-Rouzeau, Fabrice Bouthillon, Olivier Dard, Laurent Joly, Nicolas Offenstadt, Pascal Ory, Denis Peschanski, Yves Pourcher, Henry Rousso, Bénédicte Vergez-Chaignon, Annette Wieviorka.
Loin des idées reçues et des poncifs sur Flaubert, Régis Jauffret nous invite à découvrir sa vie et son oeuvre et des aspects méconnus de sa personnalité : l'homme tonitruant et hâbleur qui se cachait derrière un des écrivains incontournables des lettres françaises."Depuis longtemps la postérité s'est chargée de peinturlurer Flaubert. Il est admis aujourd'hui qu'il mena toujours une vie d'ermite dans sa maison isolée de Croisset, que son père l'écrasait de sa personnalité, que sa mère était possessive jusqu'à l'empêcher de se marier, de fonder une famille, bref, de quitter le nid. Nous verrons dans cet ouvrage à quel point ces poncifs sont controuvés. En outre, je me permets à plusieurs reprises d'évoquer le Flaubert tonitruant, hâbleur et par certains aspects assez grotesque qu'évoquent à l'occasion ses contemporains. Ce n'est certes pas pour l'accabler, au contraire cette facette de sa personnalité me semble presque attendrissante et fait de lui un commensale des pantins que nous sommes. Et puis, que voulez-vous, j'ai toujours préféré les humains aux dieux.
Si je fus humble dans ma tâche - sans humilité, la littérature se fane au fur et à mesure de son apparition sur le papier, l'écran, le papyrus - je n'ai pas hésité à faire preuve d'une grande familiarité envers le maître. J'ai passé près de cinq années en sa compagnie, il est devenu pour moi une sorte de camarade d'outre-tombe. Un ami que j'ai pris souvent dans mes bras, malgré son corps fumeux de fantôme et avec lequel je me suis régulièrement disputé jusqu'à la fâcherie. Néanmoins, je n'ai jamais poussé le ridicule jusqu'à me prendre pour lui car je suis assez occupé à me croire vaniteusement moi-même et à finir mon oeuvre à laquelle je tiens davantage qu'à celle de notre Gustave. Je devrais m'abstenir de proférer pareil blasphème. À force de sincérité les romanciers se montrent mufles."
Francis Hallé est un botaniste mondialement connu pour ses travaux sur les arbres et les plantes. Mais quel est son parcours ? Qui est cet homme dont le dernier rêve est de recréer en Europe de l'Ouest une forêt vierge ? A travers de nombreux entretiens, cet ouvrage retrace les étapes d'une vie menée tambour battant.
" Ce que le genre biographique peut produire de meilleur. Un roman à part entière. "Imre Kertész, Prix Nobel de littératureKafka demeure aux yeux de beaucoup un visage amaigri au regard enflammé, une vague silhouette qui rôde à l'ombre de son oeuvre, ou le nom d'une angoisse. On oublie quelquefois qu'il fut avant tout écrivain, et l'on ignore presque qu'il fut aussi un homme.
La monumentale trilogie biographique de Reiner Stach accomplit le prodige de ramener Kafka à la vie, de restituer l'effervescence intellectuelle de la Mitteleuropa à la charnière des xixe et xxe siècles.
Avec vigilance et rigueur, elle redonne corps et dimensions à une existence qui a, comme les textes, trop donné lieu à la spéculation. Ce premier tome couvre les années 1910-1915. Des années où Kafka écrit tour à tour
Le Verdict,
La Métamorphose,
Le Disparu (Amérique) et
Le Procès, et où sont posés, coup sur coup, des jalons décisifs pour la suite de son parcours : lourdes responsabilités professionnelles, redécouverte du judaïsme, premières publications, catastrophe de la Grande Guerre, et surtout rencontre, correspondance, fiançailles et rupture avec Felice Bauer.
Un ouvrage fascinant, à la fois récit d'une vie, livre d'histoire et essai critique, mené avec un rythme et une sensibilité de romancier.
Lise Deharme ne fut pas une femme facile.André Breton s'est consumé d'amour pour elle. Louis Aragon, Jean Cocteau, Antonin Artaud, Paul Eluard, Robert Desnos, l'adorèrent, suspendus à son jugement lapidaire. Lise Deharme, née en 1898, régna sur les coeurs des artistes avec l'aplomb d'une duchesse médiévale. Mécène de Giacometti et de Man Ray, elle organisa dans son salon des réunions mémorables, sous l'oeil amusé de ses copines Marie-Laure de Noailles et Louise de Vilmorin.Elle se maria une première fois avec l'héritier des magasins Old England, homosexuel, qui se suicida. Elle connut l'immense amour avec Paul Deharme, qui mourut jeune. Epousa alors son meilleur ami, Jacques, pathétiquement dévoué. Lise était donc entourée, mais toujours seule.Car Lise cachait des peurs, des fêlures et des manques. Jamais remise d'avoir été haïe par sa mère, détestant son milieu fortuné sans en renier les bonnes manières, elle préféra toujours la compagnie des fantômes à celle des humains. L'obscurité, le surnaturel et les peurs, lui parlèrent beaucoup plus que les convenances de salon. Ses textes, d'une magnifique étrangeté, sont tombés dans l'oubli. Pourtant, ils révèlent ce qui a pu rendre fous les surréalistes : l'ésotérisme, mais aussi le goût pour la souillure, la sauvagerie, l'absurde, les caprices insensés. Lise Deharme ne s'endormait jamais sans avoir disposé, sur son lit, des petits tas de livres. Elle mit un point d'honneur à mentir, tout le temps, sur tous les sujets. Elle finit seule et ruinée, trop différente, trop inquiétante pour que la postérité ne garde sa trace. A moins qu'un livre ne vienne, enfin, la mettre en lumière.
Paula Modersohn-Becker voulait peindre et c'est tout. Elle était amie avec Rilke. Elle n'aimait pas tellement être mariée. Elle aimait le riz au lait, la compote de pommes, marcher dans la lande, Gauguin, Cézanne, les bains de mer, être nue au soleil, lire plutôt que gagner sa vie, et Paris. Elle voulait peut-être un enfant - sur ce point ses journaux et ses lettres sont ambigus. Elle a existé en vrai, de 1876 à 1907.
Qui a dit que Buckingham Palace était un havre de paix ? L'amour illicite de Camilla et Charles, les excentricités de la reine-mère, la guerre fratricide entre Harry et William, l'ambition de Kate Middleton, peut-être plus féroce que Meghan Markle... Depuis la mort de Diana, en 1997, les turpitudes s'enchaînent.
Pour cette exceptionnelle plongée en coulisses, Tina Brown a interviewé plus de cent vingt proches de la monarchie britannique. Jamais le Palais n'avait tant ressemblé à une arène. Avec un enjeu de taille, que la dynastie royale ne pourra esquiver : comment perdurer ?
Radiographie d'une Couronne en péril, mais aussi des médias, caprices et rancoeurs : scandaleusement savoureux.
Ancienne rédactrice en chef de Tatler, de Vanity Fair et du New Yorker, Tina Brown est aussi l'auteure de Diana, chronique intime paru aux éditions JC Lattès en 2007.
« Les révélations de Tina Brown n'épargnent personne. »
The Washington Post
« Le livre royal le plus explosif de l'année. »
The Sun
Traduit de l'anglais par Laurence Kiefé
René Girard aurait eu cent ans, le 25 décembre 2023. Théoricien génial de la littérature et des mythes, sa carrière s'est déroulée entre la France et les États-Unis, qu'il a rejoints en 1947, après l'effondrement de son pays et la tragédie de la Seconde Guerre mondiale. Figure majeure de la pensée du xxe siècle, il a laissé une oeuvre considérable. Mais la vie de ce penseur unique restait à écrire.
Cet essai biographique suit le parcours et les textes d'un écrivain qui voulut dégager la vérité de la littérature et la violence des institutions humaines. Mettant au jour ces deux refus d'entendre que sont le « désir mimétique », d'un côté, le « mécanisme du bouc émissaire », de l'autre, il a fait résonner autrement la parole qui parle dans la Bible et dans les Évangiles.
Mais Girard a aussi été le passeur injustement oublié des ténors de la pensée française, qu'il a fait connaître aux États-Unis : Roland Barthes, Jacques Derrida, Michel Foucault, Lucien Goldmann, Jacques Lacan ou Jean-Pierre Vernant, sans oublier ces figures fondamentales qu'ont été pour lui Claude Lévi-Strauss et Jean-Paul Sartre.
C'est ce pont entre deux rives que l'on restaure ici. Fruit de dix ans de recherches, avec René Girard lui-même dont l'auteur était proche, avec sa famille, ses amis, grâce à de nombreux témoins, des textes inédits et une correspondance abondante dont il fallut faire l'inventaire, cette biographie intellectuelle se lit comme le roman d'un siècle de bruit et de fureur.
"Foncer à travers les nuits en écrivant, voilà ce que je veux. Et courir ainsi à ma perte ou devenir fou, je le veux aussi, parce que c'en est nécessairement la suite prévisible que je pressens depuis longtemps."
Foncer à travers les nuits en écrivant : cette formule magnifique, cette formule qui résume si bien la vie de Franz Kafka (si et seulement si on n'oublie pas d'y adjoindre la suite : et courir ainsi à ma perte) - c'est cela que raconte ce livre.
Un livre entier sur une seule nuit, celle du 22 septembre 1912 où il a écrit Le Verdict, son plus beau texte - mais ce n'est pas tout à fait vrai : un livre entier sur ce que cette nuit raconte de Kafka ; comment il y est arrivé ; où est-ce que cela va l'emmener ? Et où est-ce que cela va nous emmener ?
Il existe tant de textes sur Kafka. Des dizaines de biographies, des centaines d'essais, des milliers d'articles - et pourtant, il manque un livre qui cherche à raconter la vie de cet écrivain non pas de notre point de vue, mais du sien. Ce livre, le voici.
En 1941, alors qu'en Europe la guerre et les nationalismes font des ravages, Stefan Zweig, exilé au Brésil, trouve en Montaigne un « ami indispensable », dont les préceptes de tempérance et de modération lui paraissent plus que jamais nécessaires. Selon Zweig, « pour que nous puissions appréhender l'art et la sagesse de vivre de Montaigne [...] il fallait que survienne une situation similaire à celle qu'il avait connue. »
De son propre aveu, Zweig n'était pas à même d'apprécier pleinement le génie de Montaigne lorsqu'il le découvrit à vingt ans. C'est en les relisant à travers le prisme de l'expérience qu'il mesure véritablement tous les enjeux des Essais. Laissant parler son admiration pour l'auteur, il en dresse une biographie émue et passionnante, dans laquelle il livre, en creux, son propre portrait à la veille de sa mort.Préface d'Olivier Philipponnat.Traduit de l'allemand par Corinna Gepner.
" Il faudrait offrir ce livre à tous les jeunes tant il encourage la curiosité et l'empathie, questionne les inégalités entre les femmes et les hommes, ouvre des possibles." Olivia de Lamberterie - ELLE
" Ce récit est un pur enchantement, délicat et fiévreux." Page des libraires
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Profondément engagée pour la cause des femmes, Laure Adler retrace la vie et l'oeuvre d'une brillante intellectuelle féministe : Françoise Héritier. Une précurseuse, une aventurière de la pensée, une citoyenne engagée et une amie très chère, qui n'a cessé de déconstruire les idées reçues sur le masculin et le féminin et de lutter contre toutes les formes d'oppression dont souffrent les femmes.
« Bien avant la naissance de #MeToo, elle se révèle à la fois une théoricienne et une avocate des causes essentielles de la vie de la société. À l'heure du tout voir, du tout savoir, du tout exposer, à l'heure où des jeunes filles sont victimes chaque jour de harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux, à l'heure où le corps des femmes continue à être une marchandise ou un butin de guerre, à l'heure où l'intégrisme gagne du terrain, à l'heure où, en Ukraine, le viol est une arme de guerre, à l'heure où, en Afghanistan, les filles n'ont pas eu le droit de faire leur rentrée des classes, Françoise Héritier m'apparaît comme une vigie, une lanceuse d'alertes, une scientifique qui nous laisse en héritage des manières et des moyens de combattre les violences sexuelles, sociales et politiques dans un monde inégalitaire et fragmenté. Elle incarne aussi à mes yeux la figure d'une penseuse qui a toujours réfléchi de manière non occidentale, d'après ses observations en Afrique, terre nourricière de ses premières interrogations, sur ce qui fait société. Françoise, l'aventurière de l'esprit, Françoise, qui croyait au bonheur et qui, partout et en toute chose, détectait et goûtait le sel de la vie. »
Laure Adler est journaliste, historienne et écrivaine, et productrice à France Inter, spécialiste de l'histoire des femmes et des féministes au xixe et au xxe siècles. Elle est l'auteure de plusieurs biographies consacrées à de grandes figures féminines et a notamment publié, chez Albin Michel, Le Corps des femmes (2020).
« J'aimerais penser que je vous manque un peu... » : le 4 mars 1935, Stefan Zweig, qui met alors la dernière main à Marie Stuart, adresse une lettre à sa nouvelle secrétaire, Lotte Altmann. Recrutée grâce à l'organisme juif d'assistance aux réfugiés à Londres, où Zweig s'est exilé un an plus tôt, elle est vite devenue la collaboratrice indispensable au travail littéraire de l'écrivain. Ils se marieront en 1939 , et se donneront la mort ensemble dans de tragiques circonstances, à Petropolis en 1942.
Ces Lettres à Lotte couvrent une période décisive dans la vie de Stefan Zweig. Il s'y montre un patron attentionné mais exigeant ; un écrivain acharné à publier en dépit de la persécution hitlérienne ; un homme tout à la fois résolu à rompre avec Friderike, sa première femme, et hésitant.
Réunies par Oliver Matuschek, biographe de Zweig, illustrées de photos inconnues, elles composent le récit vivant d'une relation et de son contexte, une Europe à feu et à sang, éclairant d'une lumière inédite la personnalité et l'oeuvre d'un des plus grands écrivains du XXe siècle.
La biographie de référence par le meilleur spécialiste.C'est l'histoire d'un gamin du passage de Choiseul, écolier à Diepholz et à Karlsruhe, étudiant à Broadstairs, apprenti chez Lacloche, puis soldat, aventurier, médecin. Né dans un petit monde égoïste où la misère régnait, Louis Destouches (1894-1961) a grandi comme un chien fou et dans la solitude. Il a fait le plein des images de son enfance et de sa jeunesse, à l'affût des malheurs au-devant desquels il se précipitait pour mieux s'étonner ensuite de les avoir reçus comme des paquets de mer, en pleine figure. Revenu de la Grande Guerre mutilé dans sa chair et halluciné par l'horreur, Louis Destouches eut encore à découvrir la vanité de la souffrance et de la mort qui avaient été les compagnes de ses vingt ans. Il se plut ensuite à se raconter et comme il avait le génie de l'expression verbale, il écrivit comme on parle, au prix d'un labeur formidable, toujours fidèle à sa musique personnelle et sans jamais tempérer un besoin irrésistible de voir, de comprendre, d'enlaidir et de délirer, mais aussi de rire au plus fort de ses détresses.
Il est mort jeune, à quarante-cinq ans, mais il laisse une oeuvre considérable, labyrinthique, construite comme autant d'expériences d'écriture. Une vie anéantie à peine commencée - père tué en 1940, mère disparue à Auschwitz. Pas de souvenirs d'enfance. De cette amnésie, Georges Perec fera le ressort de sa création littéraire : il ne cesse de chercher à retisser des liens et des repères par les lettres, le jeu, l'invention narrative. Son oeuvre trace des chemins obliques pour lire le monde et son histoire. La vie de cet homme qui s'est reconstruit grâce à sa passion des mots s'entrevoit essentiellement à l'ombre et à la lumière de ses livres.
C'est en les lisant que Claude Burgelin s'efforce de retrouver la trame d'une vie et les secrets d'un imaginaire qui continue à fasciner par son charme indicible et ce qu'il conserve d'énigmatique. Il accompagne une enfance cassée avant d'être recréée par les ressources de l'intelligence. Esquisse le portrait d'un jeune homme déterminé à affronter l'existence en écrivant. Dessine un Perec partagé entre le travail de bureau et l'artisanat de l'écriture, expérimentateur de l'art d'écrire et de dire, paysan de Paris à la recherche de "l'infra-ordinaire", présent-absent de sa judéité qu'il revisite à Ellis Island, homme d'amitiés et de grands rires. Il vivra entouré d'une seule vraie parenté, tôt retrouvée auprès de certains auteurs, la famille de cet enfant de la littérature, qui a su devenir, par un infatigable labeur, un écrivain singulièrement heureux.
Prix Goncourt de la Biographie 2023
Un portrait audacieux et sensible du génial fabuliste.Nous connaissons tous les fables de La Fontaine. Nous en avons appris à l'école, de multiples ouvrages leur ont été consacrés, elles font partie de notre patrimoine.
Mais savons-nous bien qui était La Fontaine ? L'une de ses protectrices disait de lui qu'il " produisait des fables comme un pommier des pommes ". Était-ce vraiment le cas ? On peut aussi se demander pourquoi ce styliste hors pair passait à l'époque pour un " bonhomme ", simple et naïf. Pourquoi il était prolixe à l'écrit, si peu en société. S'étonner qu'il se revendique paresseux, rêveur, insatiable jouisseur, et s'avère pourtant poète infatigable. Qu'il écrive des textes empreints de l'imaginaire enchanté de l'enfance sans beaucoup aimer les enfants. Qu'il soit, en définitive, si étrange...
Jean-Michel Delacomptée s'attache à cerner la personnalité déconcertante de cet auteur cher à nos mémoires. D'une plume inspirée, il sonde les mystères de l'homme et de l'oeuvre, faisant de ce portrait un véritable défi littéraire.
RENTRÉE LITTÉRAIRE 2023
Elle collectionnait les amants et les bijoux. On l'appelait « la Divine ». Wilde était fou d'elle, Victor Hugo et Gustave Doré aussi. Freud et Carson McCullers l'admiraient. Cocteau inventa pour elle l'expression « monstre sacré ». Actrice, peintre, sculptrice, Sarah Bernhardt (1844-1923) fut l'une des plus grandes artistes du XIXe et du début du XXe siècle. En s'appuyant sur des archives et des témoignages inédits, Claudette Joannis, spécialiste reconnue de Sarah Bernhardt, lui consacre un portrait intime et raconte la vie exigeante, le courage, les folies et les scandales de cette première star internationale.
Août 1914, il n'y a plus d'hommes à Paris. Les femmes s'organisent. Dans une jolie maison, à l'orée du bois de Boulogne, Colette, la romancière, la journaliste célèbre, fait venir ses amies les plus proches. Toutes appartiennent au monde de la littérature et du spectacle. Il y a Marguerite Moreno, la comédienne. Annie de Pène, la chroniqueuse et « presque soeur ». Musidora dite Musi, bientôt la première vamp du cinéma...
Ces quatre femmes libres s'inventent une vie tendre, pleine de rêves et de douceur : les cheveux courts et sans corsets, elles n'oublient pas le ciel de Paris où passent les dirigeables, ni leur travail, ni les hommes. Elles vont vers l'être aimé, quel qu'il soit. Au coeur de l'histoire, sanglante et sauvage, elles affirment leur personnalité, leur tendresse et leur insoumission.
Avec sensualité et talent, Dominique Bona raconte les passions de ces femmes libres, qui resteront amies jusqu'à la mort.