L'image de Casterman est, aujourd'hui encore, étroitement associée aux Aventures de Tintin, dont le succès commercial et la postérité critique éclipsent parfois la riche histoire de la maison. L'exploration des vastes archives Casterman offre un nouveau regard sur cette entreprise dirigée par la même dynastie familiale de sa fondation à Tournai en 1776 jusqu'en 1999.
Le succes colossal des Aventures de Tintin change le centre de gravite du catalogue. Porté par les albums d'Hergé puis par la série Martine, Casterman s'affirme comme un acteur majeur de l'édition jeunesse et BD durant les Trente Glorieuses. En 1978, le lancement de la revue (A Suivre) et l'arrivée d'auteurs comme Hugo Pratt, Tardi, Comès et Geluck marque l'entrée dans la bande dessinée moderne.
Agrégé d'histoire, Florian Moine a réalisé une thèse d'histoire à Paris-I sous la direction de Pascal Ory sur l'histoire des éditions Casterman. À travers cette monographie, fondée sur le dépouillement des riches archives de la maison, il s'agit de comprendre l'importance, le rôle et les particularités de cet éditeur dans l'histoire de la bande dessinée et de la presse enfantine francophone.
Oscillant entre la presse et le livre, l'enfance et l'âge adulte, la caricature et le réalisme, jouant des cases et des strips, du découpage et de la mise en page, des phylactères et des onomatopées, la bande dessinée est un langage à part entière que ni le cinéma, ni le jeu vidéo, ni Internet n'ont menacé jusqu'à présent. Si le neuvième art a déjà donné naissance à bien des chefs-d'oeuvre, de Krazy Kat aux Aventures de Tintin, des Peanuts à Persepolis, des mangas au roman graphique, il est aujourd'hui plus divers et plus vivant que jamais. Dans cette conférence présentée le 7 octobre 2020 dans le cadre du cycle La bande dessinée au Collège de France, Benoît Peeters met en lumière les spécificités de ce médium parfois sous-estimé.
Art médiatique conciliant l'image et le texte, la bande dessinée est née au creuset du journal : elle a dès l'origine exploité les enjeux de l'actualité, et a très vite imaginé des personnages qui sont eux-mêmes journalistes. Le lecteur croisera ainsi les parcours de nombreux héros reporters connus (Tintin, Lefranc, Fantasio, Jeannette Pointu) et moins connus, il se plongera dans l'histoire mouvementée des magazines (Pilote, Vaillant, Spirou...) et il pourra saisir les multiples interactions entre la bande dessinée et la presse. Si la perspective retenue concerne essentiellement la BD franco-belge, deux chapitres évoquent la tradition des comics anglo-saxons qui, depuis la naissance de Superman, a elle aussi vu naître un imaginaire du journalisme particulièrement riche.
Maître de conférences à l'Université de Reims, Alexis Lévrier est spécialiste de l'histoire de la presse. Il a notamment publié Le Contact et la distance. Le journalisme politique au risque de la connivence (2016).
Guillaume Pinson est professeur au Département de littérature, théâtre et cinéma de l'Université Laval. Il codirige le projet Médias 19. Il a notamment publié La Culture médiatique francophone en Europe et en Amérique du Nord (2016).
Dès l'apparition des premiers albums de Tintin dans les librairies et les tabagies de la province, les Québécois se prennent d'affection pour ce jeune reporter intrépide. L'effervescence exceptionnelle des années 1960, alors que le Québec s'ouvre sur le monde, fera croître cet attachement au personnage de Tintin pour qui rien ne semble impossible !
C'est dans ce contexte, en pleine Révolution tranquille, que s'organise en 1965 le seul voyage d'Hergé en Amérique francophone. À l'époque, des milliers d'admirateurs se pressent autour de lui et, réciproquement, Hergé ressent d'emblée pour ce pays une sympathie profonde.
Dans une maquette entièrement revue, cette nouvelle édition est enrichie de textes, d'images et de documents d'archives inédits qui retracent, à la manière d'un journal de bord, le voyage d'Hergé dans la Belle Province. L'auteur y évoque en parallèle le parcours de Tintin, un héros bien ancré dans l'imaginaire collectif des Québécois.
Ce livre retrace l'adoption progressive de l'album comme standard de publication de la bande dessinée en Belgique et en France dans la seconde moitié du XXe siècle. En se fondant sur un dépouillement approfondi des archives d'éditeurs et sur une connaissance intime des évolutions esthétiques de la bande dessinée, Sylvain Lesage étudie comment cette forme de publication affecte les manières de créer, de transmettre et de recevoir la bande dessinée. Maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Lille, Sylvain Lesage mène des recherches à la croisée de l'histoire culturelle de la bande dessinée, d'une histoire sociale des mondes du livre, d'une poétique historique des supports et des formes visuelles de l'histoire. Ce livre retrace l'adoption progressive de l'album comme standard de publication de la bande dessinée en Belgique et en France dans la seconde moitié du XXe siècle. En se fondant sur un dépouillement approfondi des archives d'éditeurs et sur une connaissance intime des évolutions esthétiques de la bande dessinée, Sylvain Lesage étudie comment cette forme de publication affecte les manières de créer, de transmettre et de recevoir la bande dessinée. Maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Lille, Sylvain Lesage mène des recherches à la croisée de l'histoire culturelle de la bande dessinée, d'une histoire sociale des mondes du livre, d'une poétique historique des supports et des formes visuelles de l'histoire.