Filtrer
Langues
Formats
Accessibilité
Littérature
-
"Ce roman nous va droit au coeur. Le récit du destin de l'héroïne principale, une paysanne tatare à l'époque de la dékoulakisation, est empreint d'une authenticité, d'une véracité et d'un charme tels qu'on en rencontre rarement dans la prose russe de ces dernières décennies. Je continue de me demander comment un jeune auteur a pu créer une oeuvre aussi puissante, qui chante l'amour et la tendresse en plein enfer..."
Lioudmila Oulitskaïa
Dans les années 1930, au Tatarstan, au coeur de la Russie. À l'âge de quinze ans, Zouleikha est mariée à un homme bien plus âgé qu'elle. Ils ont eu quatre filles, mais toutes sont mortes en bas âge. Pour son mari et sa belle-mère presque centenaire, très autoritaire, Zouleikha n'est bonne qu'à travailler. Un nouveau malheur arrive : pendant la dékoulakisation menée par Staline, le mari est assassiné et la famille expropriée. Zouleikha est déportée en Sibérie, qu'elle atteindra après un voyage en train de plusieurs mois. En chemin, elle découvre qu'elle est enceinte.
Avec ses compagnons d'exil, paysans et intellectuels, chrétiens, musulmans ou athées, elle participe à la l'établissement d'une colonie sur la rivière Angara, loin de toute civilisation : c'est là qu'elle donnera naissance à son fils et trouvera l'amour. Mais son éducation et ses valeurs musulmanes l'empêcheront longtemps de reconnaître cet amour, et de commencer une nouvelle vie.
Gouzel Iakhina est née en 1977 à Kazan, au Tatarstan (Russie). Elle a étudié l'anglais et l'allemand à l'université de Kazan, puis a suivi une école de cinéma à Moscou, se spécialisant dans l'écriture de scénarios. Elle a publié dans plusieurs revues littéraires, comme Neva ou Oktiabr. Zouleïkha ouvre les yeux est son premier roman. Elle vit aujourd'hui à Moscou, avec son mari et sa fille.
Prix Bolchaïa Kniga et Iasnaïa Poliana -
Nous sommes dans la région de la Volga, dans les premières années de l'URSS, en 1920-1930. Jakob Bach est un Allemand de la Volga : il fait partie des descendants des Allemands venus s'installer en Russie au XVIIIe siècle.
Bach est maître d'école dans le village de Gnadenthal, une colonie située sur les rives du fleuve. Un mystérieux message l'invite à donner des cours à Klara, une jeune fille vivant seule avec son père sur l'autre rive de la Volga. Bach et Klara tombent amoureux, et après le départ du père, ils s'installent ensemble dans la ferme isolée, vivant au rythme de la nature. Un jour, des intrus s'introduisent dans la ferme et violent Klara. Celle-ci mourra en couches neuf mois plus tard, laissant Bach seul avec la petite fille, Anntche.
Après la mort de Klara, Bach s'éloigne du monde et perd l'usage de la parole. Tout en élevant l'enfant, il écrit des contes, qui de manière é -
Dans les années 1920, en URSS, la famine fait rage dans la région de la Volga. Le gouvernement soviétique met sur pied des convois d'évacuation pour sauver les enfants. C'est l'un de ces trains que l'officier de l'Armée rouge Deïev prend en charge, avec à son bord cinq cents enfants, qu'il doit acheminer de Kazan, la capitale du Tatarstan, jusqu'à Samarcande. Pour atteindre le Turkestan, terre d'abondance épargnée par la famine, il faut faire un long voyage de milliers de kilomètres à travers les forêts de la Volga, les steppes de l'Oural, puis les déserts d'Asie centrale. Au cours de ce périple, Deïev et ses passagers rencontrent des femmes et des hommes qui les aident et les nourrissent - héros du quotidien, bandits ou fonctionnaires au double visage. Avec la commissaire Blanche et l'infirmier Boug, il tente de protéger les enfants de la faim, de la soif, de la peur et du choléra. Deïev devra faire face aux fantômes de son passé, aux crimes commis au nom du pouvoir soviétique, et à la cruauté de son pays, pour lequel la vie humaine a si peu de valeur. Par son courage et sa bonté, cet homme sauve des centaines de vies ; en s'élevant contre les crimes de l'État soviétique, il montre un chemin possible vers la rédemption.
-
La Révolte est un récit mené à la première personne : celui d'un jeune homme, topographe de formation, qui n'aspirait qu'à vivre libre, en harmonie avec la vaste nature russe, et à se consacrer à sa passion pour les cartes de géographie. Mais comme de nombreux autres, cet homme est rattrapé par la guerre mondiale, puis par les répressions staliniennes. Engagé dans l'armée de Vlassov, emprisonné dans un camp de concentration nazi, puis réfugié dans la Belgique d'après-guerre, Sergueï Soloviev décide de rentrer en URSS pour retrouver sa famille et sera déporté au Goulag. Il est à l'origine du légendaire soulèvement des prisonniers dans le camp de Norilsk en 1953.
Devant le peu de documents à disposition, car Soloviev a dissimulé les traces de son existence jusqu'à sa mort (à l'exception de merveilleux carnets de rêves), l'auteur Nikolaï Kononov a dû « devenir Sergueï Soloviev » : il écrit à la première personne, du point de vue de Soloviev, ce qui donne au récit une extraordinaire puissance d'évocation.
Le roman documentaire de Nicolas Kononov met en lumière le destin d'un nouveau héros de l'époque soviétique ; il montre son immense aspiration à la liberté dans un pays qui en était privé. -
Les jours de saveli
Grigori Sloujitel
- Éditions des Syrtes
- LITTERATURE ETRANGERE
- 25 Août 2022
- 9782940701346
Les Jours de Saveli est un petit traité de survie, écrit de manière très originale de la perspective d'un chat, mélange de tendresse, d'humour, de tristesse et de résignation, véritable métaphore de la vie humaine.
Le chat Saveli nait dans une cour d'immeuble délabré et ouvre les yeux dès l'instant où il vient au monde. Doué d'une curiosité insatiable, Saveli met son museau dans chaque recoin, attentif à tout et attiré par des lieux inconnus. Du jour où Vitia le prend chez lui, les aventures s'enchaînent: il devient notamment employé officiel de la galerie Tretiakov et le colocataire d'un perroquet fou.
En même temps qu'une pseudo-biographie écrite le sourire en coin, Les Jours de Saveli est une fresque de Moscou d'hier et d'aujourd'hui, élégante, pleine de charme et libre d'esprit.
Grigori Sloujitel est né en 1983 à Moscou. Diplômé de l'Ecole internationale de cinéma de Moscou et de la filière «mise en scène» de l'Académie russe des arts du théâtre, il a joué dans de nombreux films et pièces de théâtre. Les Jours de Saveli, paru en 2018, est son premier roman. En 2019, il a remporté le prix littéraire Iasnaïa Polian dans la catégorie «Choix des lecteurs» et s'est classé deuxième dans les deux catégories (jury et lecteurs) du grand prix littéraire Bolchaïa Kniga. -
Le manteau à martingale et autres textes
Mikhaïl Chichkine
- Noir sur Blanc
- 3 Janvier 2020
- 9782882506207
« Derrière moi, une querelle s'éternise, un bébé hurle, le wagon tressaute, ses roues grondent, les trains qui nous croisent vrombissent, mais, pour moi, le bruit s'est tu. »Mikhaïl Chichkine, qui s'était donné pour mission d'adapter le modernisme « à la Joyce » aux lettres russes, se révèle ici au lecteur dans une simplicité et une intimité nouvelles. Qu'il évoque les relations entre la Suisse et la Russie, l'importance du mot ou le destin de l'écrivain, ses textes sont émaillés de détails biographiques qui leur confèrent la saveur toute personnelle du souvenir. Le texte sur Robert Walser, auquel il voue une grande admiration, est un chef-d'oeuvre : c'est, selon Paul Nizon, l'hommage éblouissant d'un écrivain à un autre écrivain. Une enfance soviétique, une jeunesse rebelle, la haine de la violence ordinaire, l'appel de la littérature, l'exil, qui lui fit craindre de perdre sa langue maternelle, puis le rapprocha de « sa » langue d'écrivain et de la littérature russe : on trouve, dans ce recueil, le « code » de tous les livres de Mikhaïl Chichkine, ses sources d'inspiration autant que ses obsessions.
Né en Russie en 1961, Mikhaïl Chichkine a suivi des études d'anglais et d'allemand à l'École normale supérieure de Moscou. Il s'installe en Suisse en 1995. En 2000, il obtient le Booker Prize russe pour son roman La Prise d'Izmaïl (Fayard, 2003), qui le place d'emblée au premier rang des auteurs russes contemporains. Il a aussi publié Dans les pas de Byron et Tolstoï (Noir sur Blanc, 2005), prix du Meilleur Livre étranger (catégorie essais) ; La Suisse russe (Fayard, 2007), et Le Cheveu de Vénus (Fayard, 2007), qui a reçu les prix Bolchaïa Kniga et National Best-Seller 2006. Son roman Deux heures moins dix (Noir sur Blanc, 2012) est un best-seller en Russie et a été récompensé par le prix Bolchaïa Kniga 2011. -
Les Eltychev, roman de la province russe, raconte la déchéance et la chute d'une famille ordinaire. Il est vrai qu'ils ne tombent pas de très haut... Le père, Nikolaï, est policier dans le chef-lieu de la province ; sa femme, Valentina, a péniblement réussi à s'extraire de son hameau perdu. Un de leurs fils est en prison, l'autre n'est qu'un bon à rien. À la suite d'une bavure, Nikolaï est radié de la police et doit rendre son appartement de fonction. La famille décide de partir s'installer dans le village où a grandi Valentina, à cinquante kilomètres de la ville. Dans une atmosphère minée par l'alcool, la pauvreté et l'absence de travail, les Eltychev passent l'hiver comme engourdis. Le printemps leur apportera quelques bribes d'espoir, vite envolées.
Roman Sentchine est né en 1971, dans la république de Touva. En 1993, sa famille s'installe dans la région de Krasnoïarsk, dans une situation très précaire. Sentchine termine des études à l'Institut de littérature en 2001 ; il est considéré comme l'un des représentants du nouveau réalisme russe. Ses romans, traduits dans de nombreuses langues, reçoivent un accueil enthousiaste du public russe, et ont été récompensés par de nombreux prix littéraires. Les Eltychev, le premier roman de Sentchine traduit en français (Noir sur Blanc, 2013), et La Zone d'inondation ont figuré sur la liste des plus grands prix russes (National Bestseller, Booker Prize russe, Bolchaïa Kniga).
Traduit du russe par Maud Mabillard
-
Dans la région de Krasnoïarsk, au sud de la Sibérie, un investisseur privé décide de terminer la construction d'une centrale hydroélectrique ; l'électricité sera vendue à la Chine. Un immense territoire est voué à disparaître sous les eaux. Roman Sentchine raconte l'histoire simple des femmes et des hommes qui subissent les fléaux de l'injustice, de la bureaucratie et de la corruption, et doivent quitter leurs villages et leur campagne fertile. Ce roman basé sur une histoire vraie (la construction du barrage de Bogoutchany sur l'Angara entre 2008 et 2012) convoque divers personnages, parfois fatalistes, parfois révoltés, toujours touchants : la journaliste Olga, qui récolte des informations sur les habitants relogés de force et n'obtiendra que le silence ; Alexeï, le chef de l'administration du village, qui se bat pour que le cimetière, voué à être inondé, soit transféré en ville ; le vieil Ignati, qui raconte à son petit-fils Nikita la vie qu'ils menaient avant, et les traditions perdues... La Zone d'inondation restitue avec une précision bouleversante les gestes du quotidien, la parole, la vie sociale, la vision du monde, les bonheurs et les malheurs d'une poignée de villageois destinés à se fondre dans la ville, et qui semblent soudain prendre conscience d'eux-mêmes.