Les Premiers Jours du Monde touchent à peine à leur fin quand Fëanor, le plus doué des elfes, crée les trois Silmarils. Ces bijoux renferment la précieuse Lumière des Deux Arbres de Valinor. Morgoth, le premier Seigneur des Ténèbres, qui habite la Terre du Milieu, décide alors de dérober les Silmarils pour les sertir sur sa couronne avant de se réfugier dans la forteresse d'Angband. Suite à ce vol, les elfes affrontent le Seigneur des Ténèbres afin de récupérer les joyaux. Longtemps, longtemps après, lors de la Guerre de l'Anneau, Elrond et Galadriel parleraient encore de cette guerre originelle.
Composé de récits allant des Jours Anciens de la Terre du Milieu jusqu'à la fin de la Guerre de l'Anneau, en passant par le Second Âge et la montée en puissance de Sauron, Le Silmarillion est au coeur de l'univers imaginé par J.R.R. Tolkien. Les contes y sont accompagnés de plusieurs oeuvres plus courtes. L'Ainulindalë est un mythe de la Création tandis que la Valaquenta décrit la nature et les pouvoirs des dieux. L'Akallabêth raconte la destruction du royaume insulaire de Númenor à la fin du Second Âge et Les Anneaux du Pouvoir relatent les grands événements de la fin du Troisième Âge que l'on retrouve dans Le Seigneur des Anneaux.
J.R.R. Tolkien n'a pas pu publier Le Silmarillion de son vivant, car il a évolué avec lui. Il a donc laissé à son fils Christopher le soin de faire paraître cet ouvrage à partir de nombreux manuscrits et de rendre publiable sa grande vision, terminant ainsi l'oeuvre littéraire de toute une vie.
Il existe à New York une rue au nom évocateur : Division Avenue. Elle se situe dans une partie spécifique de Brooklyn, le quartier juif orthodoxe.
C'est là que vit Surie Eckstein, qui peut s'enorgueillir d'avoir vécu une vie bien remplie : mère de dix enfants, elle passe des jours tranquilles avec sa famille. Alors qu'elle pensait être ménopausée, Surie découvre qu'elle est enceinte. C'est un choc. Une grossesse à son âge, et c'est l'ordre du monde qui semble être bouleversé. Surie décide de taire la nouvelle, quitte à mentir à sa famille et à sa communauté. Ce faisant, Surie doit affronter le souvenir de son fils Lipa, lequel avait - lui aussi - gardé le silence sur une part de sa vie. Un secret peut avoir de multiples répercussions : il permettra peut-être à Surie de se réconcilier avec certains pans de son passé.
Avec Division Avenue, Goldie Goldbloom trace le portrait empathique, tendre et saisissant d'une femme à un moment charnière de son existence. Et nous livre un roman teinté d'humour où l'émancipation se fait discrète mais pas moins puissante.
Dans son atelier de Burntcoat, gigantesque hangar perdu au milieu de la lande anglaise, Edith Harkness forge, soude et modèle des morceaux de bois et de fer afin de créer des oeuvres colossales. Pour cette sculptrice inspirée, elles incarnent l'énergie et la vitalité à leur apogée. Cette prédisposition lui vient de sa mère, écrivaine, dont le souvenir tendre guide son inspiration sans limites.
C'est dans ce lieu clos, à la fois espace de travail et laboratoire intime, qu'Edith décide de se retrancher en compagnie de Halit. Avec cet homme marqué par l'exil et secret qu'elle connaît à peine, elle vit une passion dévorante, hors du temps et du monde pendant des semaines entières. Abolissant tous les tabous, les deux amants se lancent à corps perdu dans une histoire d'amour totale - jusqu'à ce que la réalité vienne frapper à la porte de l'atelier, car dehors la maladie rôde et
la destruction gronde.
Récit intime porté par une écriture d'une grande sensualité, L'Atelier est un hymne à la puissance de la création et des sentiments dans un monde au bord du désastre. Sa beauté et sa force nous inspirent.
Sarah Hall est née en 1974 dans le comté de Cumbria en Angleterre. Après avoir vécu au pays de Galles, en Écosse, en Irlande et aux États-Unis, elle s'est installée dans la région des South Lakes. Son premier roman, Haweswater, a obtenu le Commonwealth Writers First Novel Prize en 2003. Le Michel-Ange électrique (2004) a été sélectionné pour le prix Orange, le Man Booker Prize et le prix Femina étranger. Son oeuvre est traduite dans plus de quinze langues.
L'Atelier est son sixième roman.
Traduit de l'anglais par Éric Chédaille.
« L'art comme forme de survie ; la résilience de l'esprit humain face à la dévastation du corps - un superbe récit sur l'intimité et sur notre terrible capacité à affronter les ténèbres pour en tirer de la beauté. »
The Irish Independent
Le père est psychologue, la mère écrivaine féministe à succès, le fils champion de l'équipe de débat au lycée : en apparence, les Gordon sont l'incarnation de la classe moyenne américaine blanche, aisée et progressiste. Mais en cette fin des années 1990, les façades proprettes de Topeka, au Kansas, commencent à se lézarder sous la montée insidieuse d'une violence qui révélera bientôt son vrai visage, celui d'une nation déboussolée, rongée par les frustrations, prête à se jeter dans les bras du conservatisme le plus revanchard.
Masculinité toxique, faillite des idéaux, vacuité de la parole publique et retour des vieux démons de l'Histoire : en auscultant la famille Gordon, Ben Lerner se livre à une archéologie passionnante de nos sociétés occidentales modernes, dont il dévoile les faux-semblants avec une acuité et une ambition narrative peu communes.
Entre récit intime, fresque politique et radiographie générationnelle, L'École de Topeka est un « grand roman américain » pour nos temps inquiets, l'aboutissement magistral d'une entreprise littéraire qui démontre avec éclat ce que peut la poésie face au chaos du monde.
Alors que les armées de Sauron se rassemblent et que son ombre maléfique s'étend de plus en plus en Terre du Milieu, Hommes, Nains, Elfes et Ents unissent leurs forces pour se battre contre les Ténèbres. Gandalf, quant à lui, élabore une stratégie désespérée afin de triompher du mal. Le Mordor s'est armé, ses créatures malfaisantes se sont multipliées, la riposte se prépare. Si l'Anneau tombe entre les mains du Seigneur des Ténèbres, qui pourra l'arrêter ? Tous les espoirs reposent sur Frodo et Sam, qui peinent à atteindre la Montagne du Feu afin de détruire, une bonne fois pour toutes, l'Anneau de Sauron.
Chef-d'oeuvre de la fantasy, découverte d'un monde imaginaire, de sa géographie, de son histoire et de ses langues, mais aussi réflexion sur le pouvoir et la mort, Le Seigneur des Anneaux est sans équivalent par sa puissance d'évocation, son souffle et son ampleur. Cette traduction de Daniel Lauzon prend en compte la dernière version du texte anglais, les indications laissées par Tolkien à l'intention des traducteurs et les découvertes permises par les publications posthumes proposées par Christopher Tolkien. Ce volume contient 15 illustrations d'Alan Lee, ainsi que deux cartes en couleur de la Terre du Milieu.
La Fraternité de l'Anneau poursuit son voyage vers la Montagne du Feu où l'Anneau Unique fut forgé, et où Frodo a pour mission de le détruire. Cette quête terrible est parsemée d'embûches : Gandalf a disparu dans les Mines de la Moria et Boromir a succombé au pouvoir de l'Anneau. Frodo et Sam se sont échappés afin de poursuivre leur voyage jusqu'au coeur du Mordor. À présent, ils cheminent seuls dans la désolation qui entoure le pays de Sauron - mais c'est sans compter la mystérieuse silhouette qui les suit partout où ils vont.
Chef-d'oeuvre de la fantasy, découverte d'un monde imaginaire, de sa géographie, de son histoire et de ses langues, mais aussi réflexion sur le pouvoir et la mort, Le Seigneur des Anneaux est sans équivalent par sa puissance d'évocation, son souffle et son ampleur. Cette traduction de Daniel Lauzon prend en compte la dernière version du texte anglais, les indications laissées par Tolkien à l'intention des traducteurs et les découvertes permises par les publications posthumes proposées par Christopher Tolkien. Ce volume contient 16 illustrations d'Alan Lee, ainsi qu'une carte en couleur de la Terre du Milieu.
Qu'est-ce que le conte de fées ? Où puise-t-il son origine ? Quelles sont ses fonctions ? En répondant à ces trois questions, ce court essai, qui a tout d'un grand texte théorique, donne des clés fondamentales tant pour comprendre l'oeuvre de J.R.R. Tolkien que le conte de fées et son influence sur nos vies. L'auteur aborde le sujet comme « un territoire périlleux qui réserve des chausse-trappes aux imprudents et des cachots aux téméraires », et on l'y suit comme on partirait pour une formidable aventure. L'essentiel ne tient-il pas dans le pouvoir d'enchantement, d'évasion, de consolation et de création du conte de fées ?
LAURA KASISCHKE
ESPRIT D'HIVER
Réveillée tard le matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d'angoisse inexplicable. Rien n'est plus comme avant. Le blizzard s'est levé, les invités se décommandent pour le déjeuner traditionnel. Holly se retrouve seule avec sa fille Tatiana, habituellement affectueuse, mais dont le comportement se révèle de plus en plus étrange et inquiétant...
« Et si c'était elle, le grand écrivain contemporain ? Laura Kasischke, s'impose, livre après livre, comme la plus douée des romancières de sa génération. » François Busnel, Lire
« Douce et inquiétante, experte en malaise phosphorescent et ouaté, de livre en livre, elle a su bâtir un univers sans pareil, suspendu dans la rêverie aveuglante qui précède toujours le drame, ce moment de flottement où la clairvoyance se débat pour se faire entendre. »
Marine Landrot, Télérama
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Aurélie Tronchet
Illustration de couverture :
John Register, The Light in the Mirror , huile sur toile (détail)
Courtesy of Modernism Gallery, San Francisco
ISBN : 978-2-267-02522-4
Cinq hommes sont liés par un pacte criminel : tous ont participé au kidnapping et à l'assassinat d'un chef d'entreprise fortuné, dont ils ont fait disparaître le corps, espérant que leur forfait reste impuni. Chacun des protagonistes évoque tour à tour le déroulement des faits, multipliant les digressions sur ses états d'âme, les mille et une misères de l'existence, égrenant souvenirs d'enfance et obsessions.
« Sans corps il n'y a pas de crime », affirme l'un des assassins : parfois cependant, la vérité parvient à remonter à la surface sous des formes insoupçonnées.
António Lobo Antunes nous fait pénétrer dans la maison, l'enfance, le corps, la routine des hommes, à travers sa langue éminemment personnelle, foisonnante et poétique, qui fait résonner les voix entremêlées des vivants et des morts. Une comédie humaine allant du plus sensible au plus grotesque.
Lorsque Gonzalo retrouve par hasard son grand amour de jeunesse dans une boîte de nuit de Santiago, il s'aperçoit que leur attirance réciproque est demeurée intacte ; mais beaucoup de choses ont changé - entre autres, le fait que Carla est désormais la mère d'un garçon de six ans, Vicente.
Dix ans plus tard, ce dernier a hérité de son beau-père la passion de la poésie. Et il
fait, lui aussi, une rencontre décisive en croisant le chemin de Pru, une journaliste américaine perdue à Santiago. Il l'encourage à se lancer dans un reportage sur les poètes chiliens - non pas les grands noms du passé, mais ceux qui luttent pour survivre et se faire entendre dans la société chilienne d'aujourd'hui. Cette enquête va mener Pru vers une communauté excentrique - un autre genre de famille... L'occasion aussi, peut-être, pour Gonzalo et Vicente de se retrouver ?
Chronique pleine de tendresse, d'humour et de finesse, Poète chilien raconte comment nous choisissons notre famille, et comment chacun d'entre nous se construit à travers les multiples rôles que la vie lui fait endosser - parent, passeur, amant, ami, artiste.
Alejandro Zambra, né à Santiago du Chili en 1975, vit à Mexico. Reconnu dès la parution de son premier roman en 2006, Bonsaï, puis avec La Vie privée des arbres (2007) et Personnages secondaires (2011), comme l'un des écrivains sud-américains les plus originaux et talentueux de sa génération, il est publié dans le monde entier et son oeuvre, tant romanesque que poétique et critique, a été saluée par de multiples récompenses. Poète chilien est son cinquième roman.
Traduit de l'espagnol (Chili) par Denise Laroutis.« L'écrivain le plus phénoménal que nous ait offert le Chili depuis Roberto Bolaño. »
The New York Times Book Review
Jiselle, trentenaire et toujours célibataire, croit vivre un véritable conte de fées lorsque Mark Dorn, un superbe pilote veuf et père de trois enfants, la demande en mariage. Sa proposition paraît tellement idyllique qu'elle accepte aussitôt, quittant les tracasseries de sa vie d'hôtesse de l'air pour celle, a priori plus apaisante, de femme au foyer. C'est compter sans les absences répétées de Mark, les perpétuelles récriminations des enfants et la mystérieuse épidémie qui frappe les États-Unis, lui donnant des allures de pays en état de guerre. Tandis que les événements s'accélèrent autour d'elle, l'existence de Jiselle prend un tour dramatique, l'obligeant à puiser dans ses ressources pour affronter cette situation inédite...
« Ce qui est rare chez Laura Kasischke, c'est ce curieux mélange de maîtrise et d'émotion, d'étrangeté et de simplicité, d'atrocité et de poésie. » (Olivia de Lamberterie, Elle)
1917. William Moreland, ancien détrousseur de grands chemins, n'est plus que l'ombre de lui-même. Brisé par la mort de sa femme, Mary Boulton - celle qu'on appelait autrefois « la Veuve » - et harassé par des années de cavale, il ressurgit à la frontière du Montana, prêt à tout sacrifier pour assurer l'avenir de son fils, Jack. Le jeune orphelin vit comme un animal en cage dans une lugubre demeure, sous la férule à la fois bienveillante et inflexible de Soeur Beatrice. Du haut de ses douze ans, Jack n'a qu'un seul désir : tel son père, fuir à son tour, et trouver refuge dans la vieille cabane familiale tapie dans les bois. Au risque de déclencher une traque folle pour le retrouver.
Avec cette étonnante saga familiale, qui tient à la fois de la tragédie faulknérienne et de La Nuit du chasseur, Gil Adamson nous entraîne dans les paysages rudes et majestueux des Rocheuses, au coeur d'un grand Ouest bouleversé de fond en comble à l'aube du XXe siècle. Ce vaste roman aux accents westerns, porté par une prose flamboyante et par le souffle de l'aventure, met en scène des personnages inoubliables, animés par l'énergie du désespoir et de l'amour filial.
« Les Revenants est une perle rare: un roman littéraire servi par une prose splendide, aussi efficace que les grandes fresques que l'on dévore d'une traite, un défilé de créatures et de situations angoissantes. C'est comme si Les raisins de la colère avaient été réécrits par H.P. Lovecraft. » Chicago Tribune
« L'écriture de Kasischke agit comme celle d'un bon poème : elle nous laisse entrevoir la possibilité d'un autre monde et nous y transporte... Ses mots nous projettent sur une autre facette de l'existence, tout en reflets. » New York Times Book Review
« La menace plane sur chacune de ses histoires, sans que l'issue soit jamais celle que l'on pressentait. À coups de symboles discrets, de descriptions à l'acuité troublante, Laura Kasischke épand du rouge sang sur la blancheur immaculée des apparences, et la tension monte, sans que l'on puisse jamais la conjurer. » Sabine Audrerie, La Croix
Fuyant les États-Unis et le racisme qui y règne, Simeon, un noir américain, arrive au début des années 1960 à Paris. Ici, les noirs se promènent sans craindre pour leur vie, et la diaspora américaine a pignon sur rue : dans les cafés, on refait le monde entre deux morceaux de jazz, on discute de politique en séduisant des femmes... Tout semble idyllique dans la plus belle ville du monde. Mais Simeon s'aperçoit bien vite que la France n'est pas le paradis qu'il cherchait. La guerre d'Algérie fait rage, et un peu partout, les Algériens sont arrêtés, battus, assassinés. En rencontrant Hossein, un militant algérien, Simeon comprend qu'on ne peut être heureux dans un monde cerné par le malheur : il ne peut pas rester passif face à l'injustice.
Écrit en 1963, Le Visage de pierre fut le seul livre de William Gardner Smith à n'avoir jamais été traduit en français, et l'on comprend pourquoi : pour la première fois, un roman décrivait un des événements les plus indignes de la guerre d'Algérie, le massacre du 17 octobre 1961. Dans cet ouvrage où l'honneur se trouve dans la lutte et dans la solidarité, William Gardner Smith explore les zones d'ombre de notre récit national.
Au milieu de l'hiver, au début de ce siècle, une adolescente en vacances dans un village au coeur de l'Angleterre disparaît. Les villageois participent à sa recherche. Tandis qu'ils sillonnent les landes, la police érige des barrages routiers, des journalistes se rendent dans ce village habituellement calme.
Il y a beaucoup à faire : des vaches à traire, des clôtures à réparer, des pierres à tailler, des pintes à servir, des lits à faire, des sermons à écrire, une pièce de théâtre à répéter.
Au fil des saisons, il y a ceux qui quittent le village et ceux qui y reviennent ; ceux qui se retrouvent ou se séparent. Il y a des naissances, des morts ; des secrets gardés et dévoilés ; des emplois créés et perdus ; des petites bontés et des trahisons imprévues. Des chauves-souris sont suspendues aux gouttières de l'église, des hérons montent la garde dans la rivière ; les champs affluent dans l'aubépine ; blaireaux et renards rôdent au fond des bois.
Réservoir 13 est le récit mesuré de détails et d'émotions pendant les treize années suivant le drame, dans un village en harmonie avec les saisons et la nature qui l'entoure.
Alors qu'elle est à peine âgée de trente ans, Euphrosinia Kersnovskaïa voit l'URSS imposer le joug soviétique à la Bessarabie, où sa famille s'est installée après la révolution. Victime de la collectivisation, Euphrosinia perd tout. Très vite, elle est envoyée sur un chantier d'abattage de bois en Sibérie. Elle s'évade, erre des mois seule dans la taïga, puis finit par être arrêtée et condamnée à des années de camp - pour finalement travailler dans des mines de charbon. Une fois libre, elle produit cette oeuvre inouïe : un récit où le témoignage écrit cohabite avec des dessins réalisés sur des cahiers d'écolier - en illustrant elle-même son histoire, elle restitue dans les moindres détails les scènes dont elle a été témoin et auxquelles elle a participé.
Sa destinée s'apparente à celle des plus grandes héroïnes de roman. On se demande avec stupéfaction comment autant d'épreuves et de malheurs peuvent tenir en une seule vie : Euphrosinia affronte les obstacles de sa vie d'un coeur pur et candide, faisant toujours passer les autres avant elle-même. Le dessin, qui aurait pu n'être pour elle qu'un simple passe-temps, devient entre ses mains la lance de Don Quichotte qui lui sert à pourfendre inlassablement le mal.
Écrit à l'insu des autorités, Envers et contre tout est le récit d'un destin hors du commun. Un témoignage fort et inspirant, l'odyssée d'une irréductible qui constitue une source de joie profonde, un antidote aux compromissions et à la peur, au mensonge et à l'oubli.
Dans les rues de Buenos Aires, un homme, chaque nuit, sort incognito de son palais somptueux et déambule sous le déguisement le plus humble, en fredonnant une mélodie qui berce les rêves de ses concitoyens. Cet étrange promeneur nocturne n'est autre que le Président de la République. Il erre dans le dédale des ruelles et de sa mémoire, à la recherche de l'homme qu'il fut jadis et dont les fastes du pouvoir l'ont irrémédiablement éloigné. Fasciné par une femme qui a toujours réussi à faire le bon choix là où d'autres se trompaient, il tente de percer le mystère de son guide intérieur pour en partager le secret avec les Argentins.
Sous la satire politique et le conte aux accents de légende urbaine, le nouveau roman de César Aira, sans jamais se départir de son humour coutumier, dévoile la part la plus crépusculaire d'un écrivain qui, de livre en livre, ne cesse d'interroger les fragilités de la condition humaine.
Une trisaïeule qui eut sept enfants d'un curé futur évêque, un arrière-grand-père bigame, un grand-père traumatisé par cette découverte... Renato Cisneros enquête sur sa généalogie insolite : remontant jusqu'aux premières décennies du XIXe siècle, dans un Pérou en voie de construction entre indépendance et guerres sudaméricaines, il fouille les origines et les secrets de sa famille, ces zones d'ombre enterrées par les conventions sociales, ces arrangements tus par la nécessité de raconter au monde une flamboyante épopée. Comment sommes-nous façonnés par l'histoire de notre famille ? Que garde-t-on des générations précédentes ? Est-on voué à être hanté par le passé de nos aînés ? Un roman captivant, à la fois intime et politique, qui rappelle que chacun est fait aussi de tout ce qu'il dissimule.
Vers 1680, l'Amérique n'est encore qu'aux prémices de son histoire coloniale. Parmi les utopistes du Nouveau Monde, il y a Jacob Vaark, fermier et négociant d'origine hollandaise. Sa femme Rebekka a perdu tous ses enfants, et se noie dans le chagrin. Pour alléger sa peine, Jacob accepte de prendre à son service la jeune Florens, qui vient seconder dans la maisonnée deux autres domestiques : Lina, esclave autochtone dont la tribu a été décimée par une épidémie, et Sorrow, unique rescapée d'un bateau attaqué par des pirates. Ces femmes, livrées à elles-mêmes, vont voir leurs destins basculer au contact d'un homme, forgeron affranchi, qui fait irruption dans leurs vies.
Neuvième roman de Toni Morrison, Un don est une grande fresque historique sur l'esclavage, mêlant la tragédie intime à l'épopée de la fondation de l'Amérique et dressant au passage d'inoubliables portraits de femmes.
Sa Seigneurerie - Jaume Cabré1799, novembre et décembre. Il n'arrête pas de pleuvoir sur Barcelone, la ville en semble paralysée. Mais la vie superficielle de l'aristocratie bourbonienne poursuit son cours. Son unique souci : fêter le changement de siècle sur le plan religieux et sur le plan civil. Te Deum à la cathédrale, réceptions dans les salons luxueux... L'assassinat d'une cantatrice française émeut le bon peuple et la bonne société. On arrête un suspect, on en fait le coupable. D'autant plus coupable qu'on trouve en sa possession un document qui peut entraîner la chute de « Sa Seigneurie », la plus haute autorité judiciaire de la Catalogne : don Rafel Masso, régent de l'Audience Royale. Au « je ne l'ai pas tuée » d'un accusé auquel on ne donne pas les moyens de se défendre fait écho le « je ne voulais pas le faire » du régent qui, lui, a bel et bien étranglé sa maîtresse et couvert d'or son jardinier pour qu'il cache le cadavre. Peu de temps s'écoule entre la confession du jardinier et celle du régent, c'est-à-dire de la vengeance de l'humble à la déroute du puissant. Assez de temps cependant pour que nous devienne familière une ville qui se reconstitue une santé en dépit et aux dépens d'une aristocratie aussi veule qu'abjecte. Prix Méditerranée 2004« James Cabré brosse le portrait d'une société corrompue à son crépuscule. Somptueux comme un opéra puccinien ou un projet viscontien, Sa Seigneurie (qui a reçu le prix Méditerranée Etranger) bénéficie d'une traduction d'une saveur enthousiasmante. Enfin une grandeur non usurpée. » Philippe-Jean Catinchi, Le Monde« Retenez bien le nom de ce romancier catalan, car on en reparlera. Sa Seigneurie est son premier roman traduit - excellemment - en français. La qualité littéraire époustoufle: intrigue saisissante pleine de rebondissements, longues phrases proustiennes alternant avec des dialogues truffés d'arrière-pensées et des monologues intérieurs, maîtrise des mouvements temporels et des flash-back, art de différer les réponses, de donner comme Balzac vie à une centaine de personnages, de ressusciter comme Dumas l'atmosphère d'une époque abolie: Barcelone entre 1795 et 1800, assez proche de la France pour que des écrits satiriques révolutionnaires y fleurissent contre les Bourbons et Godoy, le favori de la reine Marie-Louise de Bourbon-Parme. Cabré connaît le nom de chaque rue, et de chaque cloche de chaque église. » Jean-Charles Gateau, Le Temps
À l'aube du nouveau millénaire, le conservateur d'un musée d'histoire naturelle du New Jersey reçoit une invitation d'une célèbre créatrice de mode. Fascinée tout comme lui par les formes cachées du règne animal - le camouflage et le subterfuge, elle lui propose de collaborer à une exposition mystérieuse alors même qu'ils entament une étrange relation.
Sept ans plus tard, après la mort de la styliste, le conservateur récupère les archives de leur projet inabouti. Au cours d'une longue nuit d'insomnie, il trouve dans ces dossiers une série d'indices sur la véritable histoire de la famille de cette dernière ; un puzzle qui serpente d'Israël à la bohème new-yorkaise des années 1970, en passant par la jungle latino-américaine.
Polyphonique et kaléidoscopique, Musée animal interroge les frontières instables entre l'art, la science, la politique et la religion.
"Dans une grotte près de Zurich, Schoch, un sans-abri, découvre un jour un petit animal improbable, un éléphant rose et luminescent. Une seule personne sait comment la petite créature est née et d'où elle vient : le généticien Roux. Il aimerait en faire un événement mondial, une sensation. Mais il lui a été dérobé. Kaung, un Birman, l'un de ceux qui chuchotent à l'oreille des éléphants, a accompagné la naissance de l'animal et estime qu'un être pareil doit être caché et protégé.
Un conte aussi fantastique que réaliste, un questionnement sur la place du sacré et de la bonté dans un monde envahi par la technologie génétique."
Nel Wright et Sula Peace sont deux petites filles noires, deux meilleures amies qui grandissent dans une bourgade de l'Ohio au lendemain de la Première Guerre mondiale. Ensemble, elles rêvent d'une autre vie, plus riche, plus drôle, plus libre surtout. Sula est effrontée, rebelle, audacieuse ; elle décide bientôt de partir à la rencontre du vaste monde, des grandes villes de l'Amérique chatoyant de promesses en ces années folles. Nel, de son côté, restera sagement enracinée, s'acquittant sans broncher des devoirs de mère et d'épouse que la société des hommes assigne depuis toujours aux femmes.
Quarante ans plus tard, Nel et Sula se retrouvent, se confrontent, et s'affrontent. Hymne à l'amitié et à l'émancipation dans une société gangrenée par les préjugés, le deuxième roman de Toni Morrison (paru aux États-Unis en 1973) trace les contours de toute son oeuvre à venir, et demeure, un demi-siècle plus tard, d'une pertinence saisissante.
Les terres ingrates du Nebraska, glacées en hiver, caniculaires en été, soumises à de violentes tempêtes. Des voix féminines y résonnent et s'entremêlent, défiant le temps perdu tout autant que l'avenir.
Il y a Cora, qui épouse un fermier au début du XXe siècle.
Il y a Madge, leur fille, et Sharon Rose, élevées comme des soeurs.
Madge qui devient une femme de la campagne dure à la tâche, désireuse de se marier.
Et Sharon Rose qui part étudier à Chicago, observant de loin la vie de la famille et de la ferme qui continue sans elle.
C'est l'époque où arrivent le téléphone, le réfrigérateur et la télévision - la modernité. C'est l'époque où le monde, leur monde, change.
Paru en 1980, Chant des plaines n'avait jamais été traduit dans notre langue. Les lecteurs français pourront dorénavant découvrir l'écriture éblouissante de Wright Morris, capable d'embrasser l'immensité des paysages comme l'intimité sensible de ces femmes fortes.