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Ce livre s'appelle Ouvrir son coeur. Le sujet de ce livre, c'est la honte. Ce livre raconte ma vie, des morceaux de ma vie. Il raconte la solitude d'une enfant, l'école peuplée de camarades qui savaient, eux, comment être des enfants, comment être un groupe, alors que je ne savais pas. Il raconte l'histoire de mon oeil. Il raconte les chirurgies, la peur, et l'amitié fusionnelle et jalouse avec une petite fille lumineuse, que la mort guettait. Il raconte une adolescence atrabilaire et secrète. Il raconte une petite ville industrielle, son usine immense et inhumaine, aux allures de vaisseau générationnel, et l'été de terreur et d'hébétude que j'y ai vécu, avant ma fuite à Montréal, qui n'arrangera rien. En racontant, j'essaie de comprendre comment les souvenirs deviennent des souvenirs, les personnes des personnes, les livres des livres. L'instant présent est inconnaissable et le passé est perdu. Les souvenirs, les livres, les personnes se construisent en se racontant. En se racontant, ils se transforment. Rien n'est jamais fixé. Au bout de cette histoire se trouve la mort. Ce livre s'appelle Ouvrir son coeur. Le sujet de ce livre, c'est la mort. - Alexie Morin
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Je me trouve à la limite de la magie
Alexie Morin
- Atelier 10
- Nouveau Projet
- 19 Septembre 2013
- 9782924275429
Je me trouve à la limite de la magie est une poésie inédite d'Alexie Morin.
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Vincent et David McCabe ont grandi ensemble au milieu de nulle part, hors de la vue de leurs parents démissionnaires, entre une forêt aux replis innombrables et les recoins obscurs et encombrés de la maison de leur jeune tante Marylou. La famille McCabe, après d'éphémères années de prospérité, menace ruine, rongée par les disparitions, le silence et la folie.
Ils ont seize et dix-sept ans. Chacun à sa façon cherche une issue. L'un veut partir, l'autre veut disparaître. Au solstice d'hiver, ils essaient sans le savoir de se dire adieu.
La maison du rang Lynch raconte neuf jours et neuf nuits, présents et passés, qui s'engendrent et s'éclairent mutuellement. Des fantômes naissent, des enfants se jurent fidélité, et les époques se diffractent en un jeu de miroirs et d'échos. Voulant s'enfuir, David et Vincent s'égareront, peut-être pour toujours, dans l'écheveau du temps et des secrets qui les hantent.
Avec ce livre, premier volume du Cycle de Wickford Mills, l'autrice d'Ouvrir son coeur revendique son amour de la weird fiction et signe un roman gothique et psychologique où les sources d'angoisse et d'horreur sont intérieures autant que cosmiques.
La maison du rang Lynch inaugure un univers romanesque riche et prégnant, aux paysages baignés d'une clarté crépusculaire, qui a pour coeur le clan McCabe et la ville fictionnelle de Wickford Mills, dans les Cantons-de-l'Est.
Peuplé de personnages aux prises avec l'indicible et l'incommunicable, la maladie mentale et la souffrance héréditaire, ce roman qui fait appel aux codes de l'histoire de fantôme et du récit initiatique explore les limites de l'identité et l'appartenance à une nature mystérieuse et toujours plus vaste que soi. -
Nous voyons devant nous s'ouvrir les percées à travers les arbres, là où nos ennemis s'écorcheront la peau. Ils ne pourront rien contre nous tant que nous resterons cachés. Ou alors nous courrons. Cette forêt a déjà mangé des routes et des maisons, et nous sommes si légers. Elle nous absorbera. Nous n'avons besoin de rien, de presque rien. Nous avons dressé des listes: ce qu'il faudra apporter, ce que nous pourrons cueillir, planter ou tuer pour la viande, les objets à bâtir, à réparer, à brûler. L'arme est trouvée, elle repose à sa place. Il faudrait plus de temps qu'il en reste à nos vies pour nous venger complètement. Nous y renoncerons bientôt aussi.
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David McCabe était pareil en vrai. Habité, économe de tout geste. À chaque pose je le comparais à un nouvel animal. J'avais presque tous ses films sur mon disque dur, et des dizaines de photos. On avait décidé de se filmer ensemble. Je suis une créature entièrement artificielle. Je lui aurais ouvert la porte en robe pâle et perles. On n'aurait jamais quitté le corridor. C'est là qu'il m'aurait ôté ma robe, qu'il se serait agenouillé devant moi. Ensuite, on aurait tourné des variantes.

