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Suzanne Jacob
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Dans ces maisons, où l'ordre tient lieu d'oxygène, vivent des petits couples ordinaires. Florence et Hubert, par exemple. Pris séparément, ils ne créent pas l'enfer. Pas du tout. Isolément, chacun est plutôt terne. Disons inintéressant. Il n'y a rien qui brille, rien qui luise, rien qui attire l'attention, rien. Mais dès qu'ils sont ensemble, dès qu'ils sont unis, ces deux néants,, une loi monstrueuse naît de leur relation. C'est la loi du couple.
Comment un petit couple humain en vient à saigner à mort ses enfants bien-aimés, comment ces enfants bien-aimés laissent leur parents les saigner à mort, voilà ce que je vais m'obliger à essayer de dire, de redire et de montrer, dit Julie.
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À partir d'une question - de quoi est fait le discernement de l'auteur? -, Suzanne Jacob nous offre une réflexion sur le monde contemporain et les mythologies qui le gouvernent. Cet essai plonge dans les fondements mêmes de l'acte d'écrire. C'est tout à fait un livre de Suzanne Jacob: d'une pensée exigeante, voire têtue, délicieusement compliquée à l'occasion, usant de tous les moyens, fiction aussi bien que réflexion, pour faire passer des convictions profondément senties. Elle plaide passionnément pour l'autre, pour l'autrement - contre ce qu'elle appelle le «vécu», le «terminé» -, pour ce qui permet d'échapper à la «fiction dominante». C'est dire qu'il y a de la polémique dans l'air, de la protestation. Mais l'ouvrage est porté, avant tout, par la passion de créer, d'inventer. Gilles Marcotte, L'actualité
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Je m'appelle Galatée, dite Gala. Baldwin dit que j'ai tendance à me prendre pour Dieu le père. Cyrille dit que si mon père Pigue découvre la nature de notre relation, il sera impuissant contre nous. C'est un secret de la confession. Augustine dit que mon père et la bonne savent l'heure et que c'est ce qui les tient en respect l'un de l'autre. Mon mari, le père de Jean-René, dit que c'est Pigue qui a détruit notre mariage.
Rien d'étonnant à ce qu'il y ait deux Gala. Une qui discute de la question de Dieu avec la vitre du wagon du train qui roule vers Montréal et la seconde qui se prend pour la réalité depuis le début de l'éternité.
Dans l'âme de Galatée, toute une panoplie de cicatrices. Comme des tatouages internes.
Augustine, Cyrille, Titi, Pique, Sylvie Nord, Baldwin. Mais la vie va trop vite trop lentement. Voici que se profilent Babey et, dans son sillage, Bottes Boulé et l'Araignée, le Bourru et Nathe, une sordide histoire de dollars. Plongée dans un western mythologique, Gala se débat afin d'assurer sa survie, la survie de l'espèce Gala.
L'édition originale de ce roman est parue aux Éditions du Seuil, en 1987, sous le titre La Passion de Galatée. Il est ici accompagné d'un avant-propos inédit de Suzanne Jacob.
«Un roman troublant, profond, nécessaire.»
Gilles Marcotte -
Est-ce que la certitude de l'inéluctabilité de l'extinction du Soleil serait responsable de notre désensibilisation, de notre indifférence face à toute autre menace d'extinction ?
Après avoir posé cette question, la conférencière s'est arrêtée en réprimant un bâillement. À ce moment précis, tous les auditeurs ont entendu la fameuse mouche voler.
Et n'est-ce pas justement là tout l'art de Suzanne Jacob, celui de nous faire entendre le silence de la fameuse mouche, ou plutôt, de le décoder, de le faire parler pour nous ? De quoi sont faits tous ces non-dits, qui nous pèsent comme autant de morts qu'on ne peut enterrer parce que c'est l'hiver ?
Éblouissantes de maîtrise, attentives à nos multiples dissimulations, ces nouvelles mettent en scène des personnages qui sont au milieu, juste entre pile et face, entre recto et verso, entre l'envers et l'endroit de leur vie. -
Liberté 300 - article - Un train peut en cacher un autre
Suzanne Jacob
- Collectif Liberté
- Liberté article
- 6 Novembre 2013
- 9782923675510
Une critique de Suzanne Jacob paru dans le No 300 de la revue Liberté.
C'est avec grand plaisir que nous accueillons dans nos pages l'auteure Suzanne Jacob. Dans ce premier texte pour Liberté, elle se demande quel est le véritable enjeu du dernier film de Bernard Émond. Cette histoire d'héritage est peut-être plus inquiétante qu'on ne le croit. -
Les prélèvements sont comme des échantillons de mots, d'objets, de rêves ou de façons d'être qui font notre quotidien et nous définissent à la fois comme individus et comme sociétés. Suzanne Jacob les analyse avec son regard unique, prêtant son infatigable attention aux sens cachés du langage, aux malentendus, aux crimes impunis, mais aussi à la beauté et à l'humanité qui surgissent là où on ne le soupçonne pas. Mis bout à bout, ces prélèvements forment un recueil de courts essais percutants, qui portent sur les sujets les plus imprévisibles, tantôt ordinaires comme ces magazines qui traînent dans la salle d'attente de notre dentiste, tantôt poétiques comme l'image forte des lits superposés qui clôt le livre et devient la métaphore de toute culture digne de ce nom. De prélèvement en prélèvement, l'essayiste ne propose ni leçon ni morale, mais invite plutôt au plaisir de se laisser désorienter par les sinuosités de nos rivières et les méandres de nos pensées.
Tenter de dire de quoi sont faits les lits qui se sont superposés pour constituer une structure de résonance au monde, c'est forcément faire appel à des fragments de cette histoire personnelle et risquer que ces fragments, happés dans la confusion régnante aux frontières des diverses disciplines, ne fassent que fortifier la présomption biographique qui emmure désormais tous les livres. C'est la raison pour laquelle je m'appliquerai maintenant à la plus grande confusion, puisqu'il peut arriver qu'un vacarme total ait raison d'une douleur causée par un grincement continu.
Les treize premiers textes réunis dans ce recueil ont paru sous forme de chroniques dans la revue Liberté entre 2013 et 2017. Les autres, sauf « Variations sur le temps » publié dans la revue Relations (2011-2012), viennent de conférences prononcées en divers lieux depuis 1993. -
La Passion selon Galatée
Suzanne Jacob
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 25 Septembre 2015
- 9782021264012
Je m'appelle Galatée, dite Gala. Baldwin dit que j'ai tendance à me prendre pour Dieu le Père. Cyrille dit que, si mon père Pigue découvre la nature de notre relation, il sera impuissant contre nous. C'est un secret de la confession. Augustine dit que mon père et la bonne savent l'heure et que c'est ce qui les tient en respect l'un de l'autre. Mon mari, le père de Jean-René, dit que c'est Pigue qui a détruit notre mariage. Cher Godard dit qu'une femme est une femme. Rien d'étonnant à ce qu'il y ait deux Gala. Une qui discute de la question de Dieu avec la vitre du wagon du train qui roule vers Montréal, et la deuxième qui se prend pour la réalité depuis le début de l'éternité. Mais la vie va trop vite trop lentement. Voici que se profilent Babey et, dans son sillage, Bottes Boulé et l'Araignée, le Bourru et Nathe, une sordide histoire de dollars. Plongée dans un western mythologique, Gala se débat afin d'assurer sa survie, la survie de l'espèce Gala. Mon cher Godard, à l'aide !...
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Doit-on rester la statue qu'on devient poésie quand on nous lance à bout de bras ? Doit-on rester comme on est tombé debout, comme on est tombé couché, doit-on rester pareil comme avoir été lancé nous a mis et attendre la remise des prix ? Amour, que veux-tu faire ? La voix et le mot, la parole et le sens, tout s'accorde dans la poésie de Suzanne Jacob pour nous faire vivre une singulière expérience de lecture.
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Suzanne Jacob écrit comme d'autres pratiquent la divination. Ses textes sont des sortes d'oracles. Ce sont des énigmes qu'elle nous propose, mais des énigmes qui ouvrent le réel et nous donnent accès à son sens le plus profond.
Un homme et une femme n'arrivent plus à empêcher la mort de s'immiscer entre eux, un enfant est témoin de la trahison de son père, une mère et sa fille déjà adulte discutent des dangers qui menacent hors de la maison et des avantages de rester bébé, deux amies se demandent s'il est possible qu'un homme ait été sincère quand il a écrit une lettre d'amour à une femme quatre mois jour pour jour avant de rompre avec elle. Chaque fois, Suzanne Jacob nous emmène voir l'envers du décor et nous révèle quels secrets, horribles ou merveilleux, se cachent derrière les idoles.
C'est le hasard qui décide de ce qui arrive dans ces nouvelles, le hasard comme choix, évidemment, comme geste, comme décision, comme puits de pétrole et gros couvercle pour colmater les brèches, le hasard qu'incarne ce dé en bois de chêne qui apparaît dans la première nouvelle, un des textes les plus beaux et les plus envoûtants que Suzanne Jacob nous ait jamais donné. -
Histoires de s'entendre
Suzanne Jacob
- Editions Boréal
- Essais littéraires
- 16 Avril 2012
- 9782764608951
« Être est une activité de fiction, ça veut dire qu'on ne peut penser et parler, penser et transmettre, penser et agir que grâce à la puissance fictionnelle de la langue elle-même et qu'on invente sa vie avec la fiction de la langue. Si nous pouvions, comme espèce humaine, intégrer cette petite chose si simple, nous ne verrions plus jamais ce que nous pensons ni ce que nous croyons de la même manière. Mais l'appareil narratif qui nous sert à créer nos histoires ne veut pas de cette petite chose très simple. C'est une idée qui l'empêche de fonctionner comme il sait devoir le faire pour la survie et le maintien de l'espèce. Nous ne pouvons pas reconnaître la nécessité de croire à nos propres histoires et nous tombons toujours des nues lorsque nous entendons parler des croyances des autres. Nous nous voyons comme des êtres affranchis de toute croyance à un moment où notre foi à l'imminence d'une réponse technologique définitive à la souffrance, à la maladie et à la mort est plus forte que jamais. Chaque individu, puis chaque groupe d'individus, ne peut survivre sans les fictions qui le constituent, qui lui permettent d'entreprendre de génération en génération ses versions du monde. » D'où viennent les histoires ? Comment naissent-elles ? Que faut-il faire pour que nous les entendions résonner en nous ? À ces questions à la fois très simples et infiniment complexes, Suzanne Jacob propose des réponses à sa manière : subtiles, émouvantes, écrites dans une langue dont la sensibilité et l'amitié convainquent.
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Les nouvelles de Suzanne Jacob nous portent aux sources de la parole amoureuse, jusqu'à ce lieu originel où elle nous est transmise pour que nous puissions à notre tour la transmettre.
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Suzanne Jacob rassemble ici deux suites poétiques inédites. Elle nous invite, selon son habitude, à un séjour dans le dos des images, dont nous ne pourrons revenir sans étonnement.
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Dans ces nouvelles, le rire est le propre de la pensée, un acte de penser au plus près de sa source, une capacité de s'étonner, de ne pas subir. Le rire de Suzanne Jacob nous respecte jusqu'à nous rendre intelligents.
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Nathe et Alexa ont saisi l'occasion de la mystérieuse maladie de leur mère pour mener leur barque et s'aventurer, chacune à sa manière et à l'insu de l'autre, au-delà des limites de Carouges, le village où elles vivent, au bord du fleuve. Les adolescentes prennent la route pour le Nord, jusqu'au pays de l'autre versant, là où les eaux des rivières coulent vers un autre océan. Nathe et Alexa atteignent enfin Aiguebelle où les événements se bousculent, obligeant Nathe à prendre la direction des opérations. En effet, Blanche, son arrière-grand-mère, et la vieille Inuite Aanaq ont besoin d'elle pour que s'accomplisse, de toute urgence, la dernière fugue.
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"Laur ne parlait pas souvent. Elle regardait. Comme je suis venu douze mois après elle, elle m'a sans doute regardé à partir du début. Elle prenait sa face de caillou, sa face de grosse roche éternelle. Je suivais son regard. Je me sentais exister. Souvent, on n'avait pas faim du tout tellement on regardait. Je ne sais pas si ce que je dis a un sens. C'est très difficile d'être certain d'une chose quand on a passé son enfance avec Laur."
A l'instar de tous les amis qui l'ont connue, son frère Jean s'interroge : mais qui est donc Laura Laur ?
Suzanne Jacob nous confie quelques pièces du puzzle, quelques éléments de réponse pour une énigme lancinante. Et ainsi apparaît peu à peu le portrait d'une femme qui se donne et s'échappe, qui dit vrai et qui ment, comme si la vérité n'était pour elle qu'un mensonge parfaitement répété. Sa vie se lit et se perd dans le regard des autres - frères ou amants, comme les rayons de lumière dans le kaléidoscope.
Suzanne Jacob a fait de la musique, du théâtre, de l'édition. Elle écrit des poèmes et elle chante. Nomade par la chanson, sédentaire par l'écriture, elle est née au Québec. Elle vit actuellement en France où elle donne de nombreux récitals.
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Rouge, mère et fils. Au centre de la toile, une mère. Delphine et son fils Luc. Tournoyant autour d'eux, les hommes de Delphine, Félix, Simon, Lenny et Lorne. Ils aiment, ils doutent, ils racontent des histoires, parlent pour mieux se taire. Il faudra une mort, celle de Lenny, et l'arrivée d'un étranger, le Trickster, pour que Luc trouve sa place en ce monde et que Delphine consente enfin à rendre les armes.
Très contemporain, ce roman d'amours où chacun cherche sa place et son histoire, se déroule pour une grande part sur les vastes étendues québécoises. Il arrive qu'on y croise des Hell's Angels et qu'on y entende le chant du huart. Mais le désarroi qu'il traduit est lui, universel.
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Les écrits. No. 133. Novembre 2011
Suzanne Jacob, André Roy, Lionel Ray, Jean-pierre Girard, Marie-josée Charest, Bertrand Leclair, Benoit Jutras, J
- Les écrits de l´Académie des lettres du Québec
- 14 Octobre 2015
- 9782924558102
La dernière Rencontre québécoise internationale des écrivains, dont Les écrits publient la conférence et l'allocution inaugurales, prononcées respectivement par Suzanne Jacob et André Roy, avait pour titre Éros et ses fictions. Fiction érotique devient érotique de la fiction où l'imagination amoureuse et la créativité propre au désir font un avec l'inventivité verbale. C'est ce dont témoigne tout le numéro, notamment dans les fictions sexuées de Jean Pierre Girard et Jacques Abeille, les essais sur l'amour de Bertrand Leclair et Yannick Haenel, et les poèmes de Gilles Cyr, Hélène Dorion, Benoît Jutras et plusieurs autres. L'oeuvre peinte et sculptée de Garen Bedrossian accompagne les textes de ce numéro.
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Études françaises. Volume 50, numéros 1-2, 2014
Francis Gingras, Florence Davaille, Elisabeth Nardout-Lafarge, Michel Beaulieu, Fernand Ouellette, Suzanne Jacob, An
- Les Presses de l'Université de Montréal
- 15 Août 2019
- 9782760641136
Les anniversaires offrent d'utiles temps d'arrêt pour se situer par rapport au passé et s'interroger sur ce que pourrait être le futur. La parution du cinquantième volume d'une revue universitaire, phénomène encore assez rare dans l'histoire de l'édition savante au Québec, a semblé un heureux prétexte pour consacrer la totalité de ce volume au rôle que la revue Études françaises a joué dans la vie littéraire québécoise et pour envisager l'avenir en insistant sur la place de notre revue dans la Cité au moment où des changements importants s'opèrent dans les modes de diffusion de la connaissance. Le numéro double qui ouvre ce volume jubilaire est ainsi entièrement consacré au prix de la revue Études françaises et à ses lauréats qui ont répondu de manière assez exceptionnelle à la mission que se donnait explicitement la revue d'être « un lieu où la littérature se fait ». La qualité des lauréats du prix constitue la meilleure preuve que la revue remplit parfaitement le rôle que lui fixait son premier directeur, René de Chantal, d'être « au centre de gravité » de toutes les cultures d'expression française.
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Revue Liberté 306 - Dossier - Faire moins avec moins
Julia Posca, Dominique Scarfone, Eric Pineault, Clement De Gaulejac, Suzanne Jacob
- Collectif Liberté
- Liberté
- 17 Février 2015
- 9782923675978
Au problème complexe des finances de l'État, il y aurait, nous dit-on, une réponse simple : couper, démanteler, réduire, détruire, restreindre. Devant la diminution de sa marge de manoeuvre politique, la réponse de notre gouvernement se résume ainsi à diminuer davantage cette marge de manoeuvre. Drôle de réflexe. Nous avons souhaité réfléchir à ce paradoxe dans le nouveau numéro de Liberté : au-delà de sa dimension économique, quelles sont les implications sociologiques, psychologiques et esthétiques de l'austérité ?
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Liberté 301 - Rétroviseur - Anne Hébert hors les murs
Julien Lefort-favreau, Suzanne Jacob, Alexie Morin, Rosalie Lavoie, Robert Lalonde
- Collectif Liberté
- Liberté rétroviseur
- 22 Octobre 2013
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Vous trouverez dans cet extrait tous les articles du rétroviseurs sur Anne Hébert, paru dans le No 301 de la revue Liberté.
Pourquoi inaugurer le « Rétroviseur » avec Anne Hébert ? D'une part, il nous semblait qu'elle jouit d'un tel prestige institutionnel qu'il devient un peu difficile de la lire hors des ornières scolaires. De plus, contrairement à d'autres « grands auteurs » québécois, il nous apparaît plus difficile d'identifier avec précision la postérité de son oeuvre chez les plus jeunes. Il nous semblait aussi, peut-être à tort, que la violence et la puissance de son travail étaient souvent escamotées au profit d'un vernis de terroir ou d'un romantisme de pacotille. Nous avons demandé à quatre écrivains - et pas les moindres ! - de casser la glace. Ils ont largement dépassé nos attentes et ont signé des textes singuliers et engagés qui redonnent un lustre à l'oeuvre d'Hébert. Pour tout dire, ça donne follement envie de replonger dans ces beaux livres obscurs. -
Revue Liberté 315 - Avancez en arrière!
Mathieu Arsenault, Jean Pichette, Anne-Marie Regimbald, Yvon Rivard, Suzanne Jacob, Robert Lévesque, Alain Deneault
- Collectif Liberté
- 1 Mars 2017
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Comment en sommes-nous venus à célébrer le progrès tout en craignant la fin du monde? Nous n'en finissons plus de nous extasier devant nos avancées technologiques, devant l'expansion de notre ouverture d'esprit et, d'un même mouvement, nous ne cessons de faire le décompte des catastrophes écologiques, économiques et humanitaires qui nous accablent. Le présent dossier explore ces questions.
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Revue Liberté 312 - Marie-Claire Blais Une écrivaine de la marge
Mathieu Arsenault, Suzanne Jacob, Alain Deneault, Robert Lévesque, Alexandre Fontaine rousseau, Pierre Lefebvre, Jü
- Collectif Liberté
- 24 Mai 2016
- 9782924414163
Dans Passages américains, paru en 2012 peu après le printemps étudiant, Marie-Claire Blais pose un regard rétrospectif sur la lutte pour les droits civiques des années 1960 aux États-Unis et livre un dense plaidoyer pour l'action collective, la résistance politique, mais surtout pour la puissance d'action de la jeunesse. Deux choses frappent dans ce court texte qui constitue en quelque sorte le point de départ de ce dossier. D'une part, il devient évident, à la lecture de ce livre, que la formation politique de Blais est américaine et se distingue nettement en cela de celle des écrivains québécois qui sont ses contemporains. Cette genèse, qu'on trouve aussi dans Parcours d'un écrivain. Notes américaines, paru pour sa part en 1993, éclaire autrement l'ensemble de cette oeuvre où l'Amérique s'écrit en français ; c'est là sûrement l'une de ses singularités. D'autre part, l'oecuménisme politique qui semble teinter les romans du cycle Soifs tranche avec la radicalité des actes de désobéissance civile dont l'auteure fait l'éloge et dont elle salue la mémoire dans Passages américains. Comprendre politiquement l'oeuvre de Marie-Claire Blais, sans la réduire à des idées ou à des mots d'ordre, exige d'explorer ces paradoxes. Il y avait plusieurs années qu'un écrivain n'avait pas fait l'objet d'un dossier de la revue. En cette époque où la littérature est plus que jamais soumise aux écrasantes lois du marché et doit trop souvent se plier aux dictats de l'industrie culturelle, le parcours de Marie-Claire Blais - plus encore, son ambition - est à la fois un puissant antidote contre le cynisme et un exercice de lucidité. Inlassablement, elle invite à regarder le monde dans toute sa violence pour parvenir à en dégager des parcelles d'espoir et d'humanité.
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Revue Liberté 309 - Prendre soin
Mathieu Arsenault, Raymond Bock, Suzanne Jacob, Cathon, Alexandre Fontaine rousseau, Alain Deneault, Rober Levesque
- Collectif Liberté
- Liberté
- 16 Septembre 2015
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Il semble que nous aimons bien, au Québec, ne pas aimer notre système de santé. On a beau connaître par coeur la litanie des clichés à son sujet, on dirait qu'on ne s'en lasse pas.
Il va sans dire, orchestrer les soins pour toute une population n'est pas une mince affaire. Nous avons donc souhaité, pour ce numéro d'automne de Liberté, revenir au fondement même de toute organisation de santé, soit le souci du blessé, du malade, du démuni, en mettant en lumière ceux et celles qui s'y consacrent. -
Revue Liberté 316 - La dictature du rire
Pierre Lefebvre, Patricia Nourry, Eftihia Mihelakis, Suzanne Jacob, Francine Pelletier, Mathieu Arsenault, Jean Pich
- Collectif Liberté
- 30 Mai 2017
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Omniprésent, l'humour se donne à toutes les sauces. Drapés dans la vertu, certains humoristes invoquent la liberté d'expression ou la tolérance pour tenir des propos parfois douteux. Plusieurs affirment haut et fort que l'humour est l'antidote aux dérives autoritaires et aux mensonges du pouvoir. D'autres encore riront de leur propre impuissance à changer quoi que ce soit aux mécanismes qui régissent la vie en société. Mais qu'en est-il réellement? Que peut l'humour lorsque la pensée néolibérale se glisse imperceptiblement dans le vocabulaire du citoyen, modifiant de ce fait son rapport au monde?