Au cours des derniers jours de mai 1871, le gouvernement d'Adolphe Thiers se résolut à réprimer dans le sang la Commune de Paris. La Semaine sanglante s'accompagna d'un gigantesque incendie, au cours duquel le feu menaça dangereusement le Louvre et ses collections, de même que la Bibliothèque impériale, livrant aux flammes son fonds de cent mille volumes précieux... Face au sinistre, deux hommes : un conservateur, jusque là confit dans ses notices de catalogue, et un officier, que rien ne prédisposait au sauvetage du sel de la civilisation.
De 1870, on conserve le souvenir d'un désastre. D'autres ont suivi, comblant l'abîme où la guerre avait précipité Napoléon III. L'été en enfer est l'histoire de ce plongeon vertigineux, le "road movie", en quelque sorte, de l'errance impériale, chaotique, solitaire, et si cruelle qu'elle érige la gabegie en véritable tragédie classique.
En 1947, Carné et Prévert tournent un film à Belle-Île. Arletty, Reggiani et Anouk Aimée en sont les vedettes. Mais rien ne va. Les caprices du ciel, des disputes, des grèves, des accidents... le sort s'acharne. Comble de malédiction, les bobines du chef-d'oeuvre inachevé disparaissent... Menant l'enquête, le narrateur ressuscite le cinéma de l'âge d'or, depuis l'avant-guerre jusqu'aux huées de l'Epuration.