Estelle Sarah Bulle
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Là où les chiens aboient par la queue
Estelle-Sarah Bulle
- Liana levi
- 12 Septembre 2019
- 9791034901760
Dans la famille Ezechiel, c'est Antoine qui mène le jeu. Avec son « nom de savane », choisi pour embrouiller les mauvais esprits, ses croyances baroques et son sens de l'indépendance, elle est la plus indomptable de la fratrie. Ni Lucinde ni Petit-Frère ne sont jamais parvenus à lui tenir tête. Sa mémoire est comme une mine d'or. En jaillissent mille souvenirs-pépites que la nièce, une jeune femme née en banlieue parisienne et tiraillée par son identité métisse, recueille avidement. Au fil des conversations, Antoine fait revivre pour elle l'histoire familiale qui épouse celle de la Guadeloupe depuis la fin des années 40 : l'enfance au fin fond de la campagne, les splendeurs et les taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce en mer des Caraïbes, l'inéluctable exil vers la métropole...
Intensément romanesque, porté par une langue vive où affleure une pointe de créole, Là où les chiens aboient par la queue embrasse le destin de toute une génération d'Antillais pris entre deux mondes. -
En juin 1958, une équipe de tournage française débarque à Rio de Janeiro. Dans les quartiers pauvres se répand la nouvelle d'un drôle de casting: on recherche de jeunes comédiens amateurs noirs. À sa réécriture du mythe d'Orphée et Eurydice, le réalisateur Aurèle Marquant a l'intention de donner pour cadre une favela vibrante de tragédie et de joie. Une danseuse américaine métisse, un footballeur brésilien au chômage, une comédienne martiniquaise et une Carioca pauvre mais ambitieuse tiendront les rôles principaux. Les acteurs s'apprivoisent et les premières scènes sont tournées dans une effervescence artistique qui ne passe pas inaperçue: deux agents de la CIA flairent un coup à jouer avec la bossa nova, tandis que le film aiguise l'intérêt de la France de Malraux, soucieuse de se placer dans la compétition internationale que constitue le festival de Cannes.