Seuil (réédition numérique FeniXX)
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Passages de Zénon
Daniel Oster
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Pierres vives
- 16 Juin 2016
- 9782021260090
Demande-toi, se dit le narrateur - au moment où il interrompt une autobiographie déjà bien esquissée - ce qu'on veut faire croire quand on écrit. Entre Achille et la tortue, entre les mots et les choses, entre soi et soi, il y a toujours un écart, que les croyances littéraires se chargent de combler.
Décrivant les expériences de l'interruption et de la distance chez Rimbaud ou Kafka, de la désorganisation chez Valéry, l'obsession bergsonienne de la lettre branchée sans intervalle sur l'intériorité, les représentations fantasmatiques de l'écrivain que Breton, Artaud, Fondane ou Jünger héritent du XIXe siècle, la double contrainte romantique de l'ici et du là-bas chez Peter Handke, le double jeu du statut réel et de la statue imaginaire produite par l'écriture chez les héros et héroïnes de la modernité (Apollinaire, la NRF, Blanchot, Sollers), la relation ambiguë de Gide et d'un écrivain prolétaire (Maurice Lime), le contrat métaphorique que signe le poète voué à l'activité performative, Daniel Oster explore les données médiates de la conscience littéraire et des légitimations par lesquelles elle voudrait échapper à sa contingence.
Parce qu'elle s'inscrit dans le discontinu, l'infinitésimal, les quantités évanouissantes, la relation de l'écriture - au vrai et au réel - est toujours improbable. « Pour autant que les propositions mathématiques se rapportent à la réalité, elles ne sont pas certaines, pour autant qu'elles sont certaines, elles ne se rapportent pas à la réalité » (Einstein). On peut en dire autant de la littérature, lieu d'expérimentation des espaces inconciliables, des discontinuités psychiques, des bifurcations et des conflits.
« Passages de Zénon » tente de décrire, dans le même mouvement, ce triple espace de la littérature, du mental et du paysage : espaces critiques, où l'ironie de l'auteur - proche d'Isidore Ducasse et d'Edmond Teste - libre de tout dogmatisme, fait merveille. -
L'ouverture des terres
Daniel Oster
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 13 Décembre 2017
- 9782021265026
Les anciens Grecs de Thessalie vénéraient sous le nom d'Askalapios un dieu à la fois destructeur et guérisseur : le dieu-taupe. Souvent tenu pour le fils d'Apollon, ce dieu-zigzag, ce dieu vorace qui dégage sa propre lumière, ce dieu-nombril, était en fait Apollon lui-même. Dieu-taupe (ou rat, lézard, hibou) et dieu-soleil, voici réunie en un seul mythe notre double appartenance : dessus-dessous. L'une sacrée, publique, cotée ; l'autre secrète, dissimulée, « honteuse ». Mais ce qui se passe sous terre, n'est-ce pas aussi notre soleil ? Les enfants n'imaginent-ils pas que, sous le sol qu'ils foulent, s'ils creusent, c'est le ciel ? Si nous acceptons de pénétrer dans nos dessous, si nous refusons l'exaltation (intéressée, rassurante, mystifiante) des surfaces, n'allons-nous pas découvrir le monde réel qu'on nous cache ? Il suffit qu'un homme entre dans une femme et se perde dans le couloir labyrinthique qu'il creuse devant lui, en lui ; qu'une petite fille s'engage dans sa maladie comme dans un palais en folie pour inventorier un autre espace, un autre corps ; que nous suivions le travail du laboureur ouvrant les terres, et sans chercher à recouvrir ce travail à coups de « poésie » ; il suffit même qu'un homme mange, en osant descendre jusqu'au fond de sa nourriture, pour qu'il se sente tout retourné, à vif. Quelquefois il faut se faire taupe pour écrire.
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Les juges dans la balance
Daniel Soulez Larivière
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 7 Décembre 2018
- 9791036909443
Près de six mille personnes rendent la justice au nom du peuple français. Qui sont ces hommes et ces femmes ? Souvent repérés par des bavures et leurs tenues désuètes, les juges restent inconnus. Ce livre éclaire la face cachée de la magistrature. Jadis triomphante, au sommet de l'État, passerait-elle aujourd'hui, après deux siècles d'avanies, pour un petit métier exercé par des petites gens ? Au moment où le rôle de l'État, du droit et de l'autorité judiciaire est remis en question, Daniel Soulez Larivière explore ce monde clos, hiérarchisé comme une armée, et qui inquiète puissants et modestes citoyens. Il a effectué un sondage sans précédent auprès de deux promotions de l'École de la magistrature, rencontré une centaine de juges, « petits » ou « grands », s'est transporté outre-Atlantique pour écouter leurs collègues américains. Il démonte la mécanique implacable de l'avancement et des carrières, analyse l'explosion du Syndicat de la magistrature et la féminisation foudroyante de cette profession peu ordinaire. Dénonçant les idées reçues, il reconstitue l'histoire, les perspectives et les chances de ce « corps » mal dans sa peau et largement réfractaire au changement. Au-delà du simple constat, il avance une stratégie et des moyens susceptibles de procurer un deuxième souffle au troisième pouvoir.
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« Ugly, c'est mon petit frère... Ugly et moi, on regarde souvent la télé, Ugly la regarde, mois c'est tout. Des fois, même, il se trompe. Il regarde le linge tourner dons la machine à laver... » Si ce n'était que cela... Mois entre deux grognements et quelques mouvements désordonnés de ce qui lui reste de corps, le petit monstre n'est jamais à court d'imagination pour semer la panique. Et les catastrophes de s'enchaîner, les affreux, les méchants et les vers de terre de s'agglutiner autour de cette famille peu ordinaire... Horreur, jeu de massacre et humour noir... Daniel Mermet entend bien nous séduire avec ce ricanement insolent qui balaie tout sur son passage, la mort, la décrépitude et la viande crue...
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Au cours de six homélies données à la télévision pendant les dimanches du Carême, Monseigneur Pezeril, en commentant et prolongeant les évangiles de ces dimanches, a pris pour thème cette simple interrogation : Qui es-tu ? Qui est donc le chrétien, qui vient ainsi le dimanche proposer publiquement un message vieux de deux mille ans ? Qui est l'homme d'aujourd'hui à qui il vient parler ? Et qui est celui dont il répète l'Évangile, ce Jésus à la fois inconnu et public, dont l'Église se réclame, et dont la parole demande à chacun de se découvrir et de répondre ? Simple interrogation, et qui va plus loin que toute autre si seulement elle est écoutée et reçue.
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La révolte étudiante
Daniel Cohn-Bendit, Jean-Pierre Duteuil, Alain Gesmar
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- L'Histoire immédiate
- 3 Décembre 2018
- 9791036902154
Le mois de mai 1968 restera, dans notre histoire, marqué par un mouvement sans précédent, parti de l'université, saisissant les usines, ébranlant le pays jusqu'en ses profondeurs, manquant d'un souffle d'abattre le régime gaulliste. Un mouvement qui est peut-être à la source d'une vraie révolution, sociale et culturelle. Quels furent les inspirateurs, les organisateurs de cet assaut sans exemple, quelles organisations y participèrent, et au nom de quelles idéologies, avec quels objectifs ? C'est ce que disent ici les animateurs de la révolte étudiante.
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L'Avocature : Maître, comment pouvez-vous défendre ?
Daniel Soulez Larivière
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 23 Janvier 2019
- 9791036919367
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Des grands avocats du XIXe siècle, on a retenu Jules Favre, Jules Simon, Philippe Dupin et Berryer. Doit-on citer des opposants inconditionnels au second Empire ? On parle de Thiers, de Victor Hugo et de Michelet. Évoque-t-on le gouvernement provisoire de 1870 ? On mentionne Gambetta, Jules Favre et le général Trochu. S'agit-il, enfin, des ministres qui ont honoré le judaïsme français depuis deux siècles ? Viennent à l'esprit les noms de Léon Blum, de René Mayer, de Pierre Mendès France ou de René Cassin.
Presque toujours on oublie ainsi Adolphe Crémieux.
Or, ce dernier, qui fut peut-être le plus grand avocat du XIXe siècle - il conseilla notamment les Bonaparte et les Rothschild - joua un rôle politique majeur. Député de Chinon, il mena la campagne contre Guizot, « mit Louis-Philippe en voiture » le 24 février 1848, et devint garde des Sceaux dans le gouvernement provisoire. Emprisonné quelques semaines après le 2 décembre, il se tint à l'écart de la vie politique jusqu'en 1869. Élu alors député de Paris, il retrouva - à 74 ans - le portefeuille de la Justice dans le gouvernement provisoire du 4 septembre.
En même temps, ce citoyen exemplaire - qui consacra une partie de sa fortune au paiement de l'indemnité exigée par la Prusse en 1871 - se montra, pendant 40 ans, l'infatigable champion des Juifs du monde entier. Président du Consistoire central et de l'Alliance israélite universelle, il exerça une action déterminante dans l'« affaire de Damas » en 1840, puis, un peu plus tard, dans la défense des israélites de Roumanie et de l'Empire ottoman.
À travers cette biographie de Crémieux, ici restituée, Daniel Amson propose, mine de rien, une passionnante enquête sur les causes, les plaideurs et les grandes affaires judiciaires du siècle dernier. -
Jonas a dix-sept ans. Il vit seul dans une grande ville. Une rencontre placée sous le signe de la violence mettra sa vie entre les mains de Misha Poliakoff, un homme puissant et passionné, habitant au coeur d'une région désolée. Son antre : un vaste hangar au milieu d'un cimetière de voitures. À la violence de la rencontre, succèdent des épreuves cruelles, dangereuses, qui conduiront Jonas aux portes de la folie et de la mort. Avec la complicité des éléments se tisse un lien indestructible entre les deux hommes. Au-delà du massacre des oiseaux, l'ultime partage a lieu. Le rêve de Misha trouve son accomplissement dans une mort dramatique. Jonas, après plusieurs journées passées en compagnie d'une charmeuse de serpent, reviendra dans le hangar. « Peu à peu, Jonas reconnut, aux bruits légers qui troublaient l'immensité du silence, que ce lieu était le sien. Les bâtiments perdaient leur aspect terrifiant, bientôt Jonas eut l'impression d'être chez lui. Dans sa poche, il palpa le testament. Il savait maintenant pourquoi il était revenu. »
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Pour la quasi-totalité des « compétiteurs » politiques, le vote est un jugement porté par les électeurs sur les options présentées par les camps en présence. Toute voix obtenue est considérée comme une approbation des principes fondamentaux de son bénéficiaire. La théorie démocratique postule des citoyens attentifs aux événements politiques, au fait des problèmes et instruits des idéologies en lice, exprimant en définitive par leur vote un choix réfléchi et motivé. C'est une tout autre réalité que dévoile l'analyse sociologique...
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Introduction à la paralittérature
Daniel Couegnas
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Poétique
- 4 Novembre 2019
- 9782021251517
Du « roman noir » anglais qui fit fureur à la fin du XVIIIe siècle jusqu'aux collections de littérature de masse d'aujourd'hui (policier, fantastique, sentimental, horreur, science-fiction), en passant par le roman-feuilleton du XIXe, une longue tradition narrative n'a cessé de se perpétuer, bien qu'elle ait apparemment perdu toute légitimité dans la doxa psychologique, éthique et esthétique de la république des Lettres.
Quels choix spécifiques donnent son unité à cette tradition que, depuis quelques décennies, on nomme volontiers « paralittéraire » ? Peut-on fonder en raison un tel concept, plutôt que de l'utiliser à la manière approximative et ambiguë d'un quasi-anathème ? Au modèle maintenant classique de la littérarité s'oppose bien un modèle paralittéraire d'écriture, mais aussi de lecture, dont les critères se réfèrent à une identité éditoriale, aux formes multiples de la répétition, à l'illusion référentielle, à la dominance de la narrativité et à un « personnel » allégorique et stéréotypé.
Y a-t-il une logique du paralittéraire ? Peut-il y avoir une cohérence et une pertinence du discours sur la paralittérature ? A cette double question, ce livre apporte une réponse en acte. -
A la Télévision, le dimanche matin, six semaines de suite, au printemps 1973, Mgr Pezeril, évêque auxiliaire de Paris, s'est adressé à des millions d'auditeurs, croyants ou incroyants, sur ce thème : Qui est pour moi Jésus aujourd'hui ? L'ample courrier reçu alors, de toute sorte et de toutes parts, a montré qu'il n'y a pas deux façons de parler de Jésus, l'une pour la foule et l'autre pour les initiés, et que ces paroles reçues dans l'instant et maintenant reprises dans le silence de la lecture posent des questions décisives auxquelles nul n'échappe.
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Voici l'histoire d'un insurgé, et le récit d'une étrange insurrection contre ce qui finit toujours par paraître bien naturel. Un homme de quarante ans a subi l'Histoire, et avec elle le réel, la société, Dieu, la nature (un personnage, Entier, incarne tout cela) comme l'esclave le fouet. Tous ceux qui l'entourent (son ami Marcelin, la femme qu'il aime, Berthie, le petit Néron, et un vieil homme rencontré dans la nuit) portent les mêmes marques. Il le dit. Et contre ces moments de défaite, il évoque cette « terreur précieuse », ces moments dangereux, cruciaux, où les tyrans ont été, l'espace d'un jour, battus en brèche. De la Guerre de Troie à la Résistance, que de défaites possibles, que de révolutions à rêver, à mimer, à poursuivre et à vouloir encore ! Mais s'il est vrai que « tous les romans sont des romans d'amour », cette histoire est aussi un roman d'amour. D'un amour exigeant, menacé par l'impossibilité d'accepter le silence plat de l'Histoire. D'un amour qui tient trop compte du Temps pour se consacrer à son propre avenir. Dans notre cher climat tempéré, ce livre peut être considéré comme l'évocation d'un « microclimat » parfaitement hétéroclite et, bien entendu, gênant. Livre qui au lieu de décharger le lecteur, le charge. Un roman historique, en somme. Sur ce recours à l'Histoire comme un recours en grâce, Daniel Oster s'explique dans sa postface, non moins intelligente et provocante que son roman.
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Trans-Europ-Express : un an de reportage littéraire à «Libération»
Daniel Rondeau
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 7 Octobre 2016
- 9782021254068
Un an d'aller et retour et de correspondances à travers un continent de papier, de A comme Aragon à S avec Sciascia et Soljénitsyne. L'Europe n'est pas ici seulement espace, Edimbourg-Rome-Wilflingen, Burgess-Moravia-Jünger, et les villes-souvenirs des écrivains exilés, Varsovie, Leningrad ou Prague : elle est culture commune, et souci partagé. On oublie un peu qu'avant d'être le lieu commun des échanges de bestiaux ou de légumes, elle est le berceau du roman, le territoire historique de la littérature, et que le kidnapping silencieux qui a déjà englouti les patries de Kundera et de Milosz, rongé celles de Peter Schneider et Manès Sperber, menace en définitive la possibilité même de l'écriture. Thème récurrent, petite phrase traversant cette douzaine de portraits et d'entretiens, une question : devrons-nous un jour regretter l'Europe aux parapets de livres ?
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Un garçon de vingt ans tente d'échapper à sa famille, une femme aux souvenirs et à l'aveuglement de son mari, les corps à leur hérédité, la mer à son sel, un roman à ses berges. Les hasards des aventures mêlent les uns aux autres à la recherche de leur second souffle. Le désir de se refaire, de ne plus se ressembler est un des thèmes de ce récit où tout peut arriver, où tout change et cesse de se perpétuer. Le monde, avec ses cosmonautes, ses greffes, ses cerveaux électroniques, ses tissus synthétiques, ses découvertes génétiques, ses révoltes, accompagne les personnages, leur montre la voie. « Qui peut vivre une vie entière sur ses mots, son corps d'origine ? » demande l'un d'eux. Le foisonnement des détails, des mots-clés, le regard posé sur ce qui se passe et l'instabilité des vies, font de ce roman une sorte d'esquisse du grand roman de la Mutation où nous avons tous un rôle à jouer. L'auteur, lui aussi, a changé en l'écrivant. Il croit maintenant qu'il appartient à chacun de se surprendre. La terreur de l'Histoire peut laisser place à un avenir habitable, pour lequel nous ne sommes pas encore faits.
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Jean Cayrol et son oeuvre
Daniel Oster
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 11 Janvier 2018
- 9782021256871
Depuis le prix Renaudot qui le révéla au public en 1947, Jean Cayrol nous parle. À voix haute et à voix basse. La complexité et la simplicité de cette voix, sa franchise et son ambiguïté, son épaisseur et sa transparence, ont entraîné des commentaires en tous sens, au gré du temps. Daniel Oster s'est proposé de mettre un peu d'ordre et d'instantané dans cette parole saisissante et souvent insaisie. Aucune oeuvre, au cours de ces vingt dernières années, ne s'est plus constamment située, et d'une façon aussi peu concertée, au point de rencontre de ce qui nous est arrivé et de ce qui, dans l'avenir, ne devrait nous surprendre que si nous demeurions étrangers à nous-mêmes. Le corps, la maison et la ville ; la faim, la fatigue, l'oubli ; la surprise et le passage ; les autres, la présence et l'absence - tels sont, parmi tant d'autres, quelques-uns des thèmes dont le livre de Daniel Oster recherche l'organisation profonde, dans un mouvement qu'il a voulu à la fois d'analyse et de sympathie.
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Les Romantiques allemands
Daniel Wilhem
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Microcosme
- 8 Novembre 2018
- 9782021275285
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Le voyage de John O'Flaherty
Daniel Odier
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 22 Décembre 2017
- 9782021260823
Le narrateur, John O'Flaherty, nous fait vivre la transformation intérieure d'un homme qui entreprend une lente ascension vers la lumière. Sa logique inaccoutumée, teintée d'humour et de tendresse pourrait le faire prendre pour un "simple". En effet, ce petit prestidigitateur de village, qui court les routes d'Irlande, a reçu de son père un grand pouvoir : faire disparaître les objets. Mais les faire revenir ?... La vie de John, de sa douce femme Nell, de ses deux chats, Coleridge et Porridge, son voyage physique qui coïncide avec son voyage intérieur, son jeu, sans doute son "Grand Jeu", le mènent vers une île où, dépouillé de tout, le monde volatilisé, il entre dans la lumière.
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Militant chez Renault
Daniel Mothe
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Esprit - La cité prochaine
- 10 Décembre 2018
- 9791036906305
La vie et le travail des ouvriers sont changés ; des sociologues l'assurent. Mais sait-on ce qui se passe dans les usines ? Pour une fois, c'est un ouvrier qui parle, et d'une usine dont la taille et le rôle social sont particulièrement importants : Daniel Mothé est fraiseur chez Renault. A partir de son expérience de délégué syndical, il décrit les rapports nouveaux qui se sont établis entre la direction, les syndicats et la masse des travailleurs. Ainsi le fonctionnement bureaucratique de l'usine est passé dans les moeurs des syndicats. La reconnaissance du syndicalisme transforme souvent les militants en fonctionnaires. Quant à la masse, elle a tendance à prendre les organisations syndicales pour des bureaux de bienfaisance et les militants pour des bonnes à tout faire. Aliéné dans son travail, le militant s'aliène aussi dans son organisation. Luttant pour la responsabilité, il sombre dans le conformisme, et le syndicalisme finit par reproduire le vice fondamental de la société qu'il combat : la division entre ceux qui savent (et commandent) et ceux qui ignorent. Daniel Mothé croit que "l'ablation de la responsabilité" est le mal principal, et que le syndicalisme, pris au piège de la société de consommation, ne peut revivre qu'en reprenant sa revendication ancestrale : l'autogestion. Il le dit avec une franchise qui balaye les prudences tactiques et n'a pas honte de se proclamer révolutionnaire.
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Le gauchisme, remède à la maladie sénile du communisme
Daniel Cohn-Bendit
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Combats
- 7 Décembre 2018
- 9791036903083
"L'importance des événements de mai-juin est telle, la mise en avant du nom de Cohn-Bendit est si bien orchestrée, que nous n'avons plus besoin d'aller supplier un éditeur, c'est lui qui vient nous chercher pour écrire un livre qui, de toute façon, bon ou mauvais, intéressant ou pas, devrait devenir - en bon objet de consommation - le gadget révolutionnaire de la rentrée... Pourquoi avons-nous alors accepté de faire ce livre ? Pour retourner l'arme contre cette société, en y disant ce qu'on a pu dire longtemps avant et pendant les événements, ce qui nous paraît important dans ce mouvement révolutionnaire et pour en dégager l'essentiel : les perspectives d'avenir, car il n'est pas question pour nous d'en rester là. Ce n'est qu'un début, continuons le combat !" C.-B.
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Le Havre, la nuit
Tougard Daniel
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Écrire
- 11 Mars 2019
- 9791036905681
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Les Pieds-noirs
Daniel Leconte
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- L'Histoire immédiate
- 9 Octobre 2015
- 9782021251937
En 1830, il y a autant de crasse aux godillots des croisés de Charles X qui libèrent l'Algérie du joug turc, qu'il y aura de misère aux croquenots des premiers occupants civils de cette colonie dépotoir : ouvriers des ex-ateliers nationaux, agités de la Commune, Alsaciens-Lorrains en mal de nationalité française, viticulteurs du Midi victime du phylloxéra, chômeurs de tous poils. Bref, les pieds-noirs. Ils s'échineront longtemps à déblayer le terrain aux gros propriétaires qui, d'emblée, auront les moyens de profiter du pactole. Aux indigènes, les bienfaits de l'oeuvre civilisatrice... En 1962, tandis que le gros colonat trouve sans peine à s'enrichir ailleurs, les descendants des exclus de la métropole connaîtront, après un siècle de très relative prospérité, le déchirement d'un nouvel exil, l'amertume des retrouvailles avec une mère patrie souvent bien ingrate. Daniel Leconte, qui retrace pour nous, sans manichéisme, cette histoire qui tourne au drame, a également enquêté sur les pieds-noirs de 1980. Une communauté dont il faudrait retenir autre chose que les odeurs de merguez, un accent caricaturé, les excès d'un tempérament qui cachent d'inquiétantes amertumes, de douloureuses nostalgies, de fervents espoirs. Qui étaient vraiment, qui sont aujourd'hui, ces pieds-noirs du petit peuple dont l'Histoire fit injustement les boucs émissaires d'une mauvaise politique ? Le temps est venu de poser la question.
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Népal
Daniel Odier
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- Microcosme - Petite planète
- 30 Janvier 2019
- 9791036915383
Cet ouvrage est une réédition numérique d'un livre paru au XXe siècle, désormais indisponible dans son format d'origine.
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Nous l'avons tant aimée, la révolution
Daniel Cohn-Bendit
- Seuil (réédition numérique FeniXX)
- 10 Décembre 2018
- 9791036909351
Pendant deux ans, Daniel Cohn-Bendit accompagné d'une équipe de télévision, a voyagé de Francfort à Rio de Janeiro, de Paris à New York en passant par la Pologne. Il a sillonné les routes d'Allemagne, de France, d'Italie et de Hollande. Il a retrouvé les créateurs des mouvements contestataires qui ont ébranlé la planète depuis les années soixante : Les Yuppies, les Black Panthers, les femmes du Women's Lib mais aussi les provos, les Brigades rouges, les guérilleros d'Amérique latine et, plus proche de nous, les établis en usine et les militants de la Gauche prolétarienne. Beaucoup étaient de ses amis, d'autres l'avaient impressionné par leurs discours ou par leurs actes. Il a voulu savoir ce qu'ils étaient devenus. Qu'y a-t-il de commun désormais entre Jerry Rubin, ex-Yuppie installé dans un somptueux appartement de New York et un terroriste enfermé à vie dans une prison italienne ? Qu'auraient à se dire aujourd'hui Serge July directeur de Libération et Fernando Gabeira, ancien guérillero devenu star de la télé brésilienne ? Comment Joschka Fischer s'est-il retrouvé ministre de l'environnement en Allemagne de l'Ouest pendant que Hans Joachim Klein est encore traqué par toutes les polices d'Europe ? Pour quelles raisons Susan Brownmiller en est-elle venue à dénoncer le viol et Jane Alpert à poser des bombes ? Pourquoi certains se sont-ils jetés dans la lutte armée tandis que les autres devenaient pacifistes ? À travers l'histoire de chacun de ces êtres, de leur évolution, de leurs convictions, Daniel Cohn-Bendit a tenté de comprendre pourquoi cette génération a pu croire l'espace d'une décennie, qu'elle allait changer l'ordre des choses et comment, malgré les échecs et les drames, elle y est sans doute parvenue. Ce livre a été conçu à partir d'une série télévisée de quatre films, « Nous l'avons tant aimée la révolution », produite par la société Belbo Films, et programmée sur FR 3.