Filtrer
Accessibilité
Prix
Seuil
-
“Nous avons été follement Charlie. Et nous voici aujourd’hui devant une mutation imprévisible que nous sommes tentés d’appeler, pour l’instant, le charlisme. Il me semble que cette histoire se raconte.”
Daniel Schneidermann est journaliste, fondateur de l’émission puis du site de critique des médias Arrêt sur images.“ -
Paul de Tarse : l'enfant terrible du christianisme
Daniel Marguerat
- Seuil
- Essais religieux (H.C.)
- 7 Avril 2023
- 9782021476156
Célèbre parmi tous les apôtres, saint Paul est aussi le plus mal connu. On le dit colérique, doctrinaire, antiféministe, hostile au judaïsme. Après le message simple de Jésus, il serait venu tout compliquer avec une théorie obscure du péché... Mais qui a vraiment lu ses lettres ? Qui a deviné l'homme derrière les propos de Paul de Tarse ?
L'originalité du livre de Daniel Marguerat est d'immerger ses écrits dans la vie tumultueuse et passionnée de l'apôtre. Car derrière les textes de ce grand théologien, il y a un homme qui aime, qui lutte, qui peine et qui souffre. Qui est l'homme Paul ? Qu'a-t-il vécu, expérimenté, souffert - au point que, de cette vie, a surgi une pensée fulgurante ?
Ce qu'on appelle la « théologie de Paul » n'est pas une doctrine intemporelle, qu'on débiterait à coups de formules dans un catéchisme. Daniel Marguerat montre sous quelles impulsions, à la suite de quelles rencontres, sous le coup de quels chocs cette pensée s'est peu à peu construite.
On apprend ainsi comment l'apôtre réconforte les chrétiens de Thessalonique harcelés pour leur foi. Comment il confie aux femmes en Église une place et un rôle qu'elles perdront rapidement ensuite. Comment il milite à Corinthe contre les discriminations. Comment il plaide chez les Gaulois de Galatie en faveur de l'universalité du christianisme. Et comment il fut, tour à tour, adulé, détesté ou oublié.
Un livre passionnant, qui fait découvrir un Paul peu connu. Sa pensée incandescente fait de lui, aujourd'hui encore, l'enfant terrible du christianisme.Daniel Marguerat, historien et bibliste,est professeur honoraire de l'Université de Lausanne. Ses travaux sur les origines du christianisme lui ont acquis une réputation mondiale. Dans ce livre, il dépose le fruit d'une trentaine d'années de recherche sur l'apôtre des nations. -
Vie et destin de Jésus de Nazareth
Daniel Marguerat
- Seuil
- Essais religieux (H.C.)
- 28 Mars 2019
- 9782021280364
Jésus est à la mode. Historiens, écrivains, cinéastes tentent de percer le mystère : qui était l'homme de Nazareth ? A-t-il eu un père ? Qu'ambitionnait-il de faire ? Pourquoi est-il mort ? Ce livre n'esquive aucune question. Il est l'œuvre d'un historien, théologien, spécialiste de l'Antiquité. Il entraîne le lecteur, la lectrice à examiner les documents, à chercher des preuves, à dépasser les réponses ressassées pour en apercevoir d'autres.
On découvre quels soupçons, déjà du temps de Jésus, pesaient sur sa naissance. On fait la connaissance de son maître spirituel, Jean dit le Baptiseur. Les diverses facettes de ce juif exceptionnel sont explorées : Jésus le guérisseur, Jésus le poète du Royaume, Jésus le maître de sagesse. Ses amis (hommes et femmes) et ses adversaires sont nommés. Les raisons de sa mort (pourquoi est-il monté à Jérusalem ?) sont analysées. La naissance de la croyance en la résurrection est scrutée. La fabuleuse destinée de Jésus dans les trois grands monothéismes est aussi retracée : christianisme, judaïsme et islam ont construit de lui une image, à chaque fois différente.
Le livre est aussi passionnant qu'une enquête policière. Dans un style vif et clair, Daniel Marguerat livre ici le meilleur de la recherche récente, tenant ses lecteurs en haleine jusqu'aux dernières pages.
Daniel Marguerat, historien et bibliste, est professeur honoraire de l'université de Lausanne. Ses travaux sur les origines du christianisme lui ont acquis une réputation mondiale. Il est considéré comme l'un des meilleurs spécialistes actuels de la recherche sur Jésus de Nazareth.
-
Cinq têtes coupées, Massacres coloniaux : enquête sur la fabrication de l'oubli
Daniel Schneidermann
- Seuil
- 6 Octobre 2023
- 9782021529951
Un jour de 2022, Daniel Schneidermann découvre, au musée de l'Armée, une photo d'atrocité coloniale, publiée dans L'Illustration : cinq têtes « indigènes » coupées. Cette image qui date de la conquête en 1891 du Mali et du Niger, alors dénommés le « Soudan français », marque un tournant : pour la première fois, grâce aux progrès de la photo, l'opinion peut visualiser la violence de la conquête. Auparavant, il n'était question que de faits glorieux, et de la mission civilisatrice de la France.
Période de construction de la Tour Eiffel, la « Belle Époque » fut aussi une étape décisive dans les conquêtes coloniales et leur cortège de massacres, à l'abri des regards du gouvernement et de la presse. Nombre de militaires et d'officiers y perdirent la raison, jusqu'au crime contre l'humanité.
Ce livre est une enquête sur la fabrique du déni à grande échelle, de cette époque à nos jours. Partant de cette image, l'auteur plonge dans la propagande coloniale de l'époque, en s'interrogeant sur sa propre ignorance, et sur la persistance actuelle d'une certaine indifférence blanche.
Cinq têtes coupées brosse la fresque d'une période refoulée, et le portrait de ces « héros » de la colonisation dont la popularité est aujourd'hui difficilement imaginable. Il analyse comment se construit l'occultation d'un événement historique. À l'heure où les ex-colonies s'émancipent vigoureusement de la Françafrique, n'est-il pas enfin temps de regarder ensemble cette histoire en face ?
Daniel Schneidermann est journaliste et créateur de l'émission « Arrêt sur images ». Spécialiste des récits médiatiques, il est notamment l'auteur de Berlin, 1933. La presse internationale face à Hitler (Seuil, 2018), qui a obtenu le prix des Assises du journalisme de 2019. -
La Pologne ; des origines à nos jours
Daniel Beauvois
- Seuil
- Histoire (H.C.)
- 26 Juin 2014
- 9782021028614
Ce livre raconte l'histoire tumultueuse de l'une des plus vieilles nations d'Europe, ses pages mythiques comme sa part d'ombre. Une histoire glorieuse à l'époque des Jagellons, quand la Pologne, État multinational et multiconfessionnel, accueillait Juifs et protestants. Une histoire unique en Europe aussi, puisque la grande noblesse élisait le roi et qu'elle mit le souverain sous sa tutelle. Mais cette " République des magnats ", inspirée par des principes humanistes, sombra peu à peu dans l'anarchie. Les rivalités entre les tout-puissants magnats faisaient le jeu des puissances voisines qui finirent par se partager le pays : en 1795, l'État polonais était rayé de la carte. Assujettis à de nouveaux maîtres pendant plus d'un siècle, les Polonais cultivèrent ardemment le souvenir de leur nation et s'insurgèrent en 1830 et en 1863. La république polonaise ne ressuscita toutefois qu'au lendemain de la Première Guerre mondiale. À peine restauré, le pays fut soumis à la poigne du maréchal Pilsudski, avant de connaître les heures les plus tragiques de son histoire : l'invasion nazie et les horreurs de l'Holocauste, puis la mainmise de Staline. Les grèves de 1956 marquèrent le début de la lutte contre le communisme. Les grandes étapes de cette lutte qui devait durer près d'un quart de siècle sont encore dans toutes les mémoires : les révoltes de Gdansk, la naissance de Solidarnosc, l'élection du pape Jean Paul II, mais aussi l'établissement de la loi martiale et l'assassinat du père Popielusko. En 1990, Jaruzelski, débordé, démissionne, et Walesa est élu président. Premier pays du bloc soviétique à avoir sapé le rideau de fer, la Pologne rejoint la famille européenne en 2003. Comment s'y est-elle intégrée ? Quel rôle y joue-t-elle ?
Daniel Beauvois, ancien directeur du centre de civilisation française de l'université de Varsovie, est professeur des Universités (Nancy II, Lille III, Paris I Panthéon-Sorbonne). Auteur d'ouvrages sur les relations polono-russo-lituano-ukrainiennes. Il est docteur honoris causa des universités de Wroclaw, Varsovie et Cracovie.
-
Mémoires d'un névropathe
1893 : D. P. Schreber, président de chambre à la cour d'appel de Dresde, alors âgé de près de cinquante ans, doit être placé dans un asile du royaume de Saxe.
1900 : Schreber engage un procès en levée de son " interdiction " afin de pouvoir sortir librement de l'asile. C'est à cette occasion qu'il écrit les Mémoires d'un névropathe.
1902 : Schreber gagne son procès en appel.
1903 : publication des Mémoires.
Voici donc traduit en français ce texte qui, depuis plus d'un siècle, fournit un document essentiel à tout travail sur la paranoïa, depuis Freud (1911) jusqu'à Lacan (1955) et à ses élèves.
Traduit de l'allemand par Paul Duquenne et Nicole Sels
-
Berlin, 1933 ; la presse internationale face à Hitler
Daniel Schneidermann
- Seuil
- Documents (H.C)
- 4 Octobre 2018
- 9782021369274
Quand Hitler arrive au pouvoir en janvier 1933, ils sont quelque 200 journalistes occidentaux en poste à Berlin. Très peu d'entre eux seront expulsés. La plupart vont rester dans la capitale du Reich.
Américains, Britanniques, Français, tous bons connaisseurs de l'Allemagne et souvent germanophiles, ils travaillent selon les standards démocratiques de la liberté de la presse. Mais leurs interlocuteurs quotidiens s'appellent Goering ou Goebbels. Alors qu'autour d'eux s'abattent bientôt les persécutions sur les Juifs et les opposants, ils se battent pour décrocher une confidence off the record ou la faveur d'une interview du dictateur.
Pourquoi n'ont-ils pas alerté le monde sur la folie et la barbarie de l'hitlérisme, pourtant perceptibles dès le début ? L'anticommunisme viscéral de leurs employeurs, un air du temps qui banalise les dictatures, la sidération devant l'énormité sans précédent de ce que voient leurs yeux, et mille autres causes encore : tout se conjugue pour produire un aveuglement médiatique collectif qui ouvrira la voie, à partir de 1941, au déni planétaire de la Shoah.
Voici, fondé sur un travail de sources considérable, la chronique passionnante de la vie quotidienne des journalistes occidentaux en poste à Berlin de 1933 à 1941. Un récit hanté de bout en bout par cette question : sommes-nous certains d'être mieux armés aujourd'hui pour rendre compte des catastrophes hors normes, pour nommer le Mal ?
Daniel Schneidermann est journaliste, créateur et animateur de l'émission, puis du site, " Arrêt sur images ". Il est par ailleurs l'auteur de plusieurs essais, romans, et récits.
-
Les trois monotheismes. juifs, chretiens, musulmans entre leurs sources et leurs destins
Daniel Sibony
- Seuil
- 28 Mars 2017
- 9782021367782
Les trois monothéismes
Une interrogation traverse ce livre : les trois courants monothéistes – islam, judaïsme, christianisme – pourraient-ils un jour se supporter, se pardonner, non parce qu'ils relèvent du même Dieu, mais parce qu'ils reconnaîtraient en eux le même type d' infidélité à ce qui les fonde ? Chacun se considèrerait enfant du même manque originel, marqué d'une faille. Cette faille, qui n'est imputable à personne, en tout cas pas au voisin, est intrinsèque à l'être humain, et beaucoup, hors du champ religieux, l'affrontent comme ils peuvent. Ce que les trois monothéismes font de leur origine est toujours une énigme : Daniel Sibony en démêle les fils et les enjeux, renouvelant profondément l'intelligence de ces religions, de leurs rapports entre elles et avec le monde moderne.
Daniel Sibony
Docteur d'État en mathématiques et en philosophie, Daniel Sibony est psychanalyste. Il a publié, au Seuil, entre autres : Entre-Deux, Le Corps et sa danse, Proche-Orient. Psychanalyse d'un conflit et L'Énigme antisémite.
-
Les origines du populisme ; enquête sur un schisme politique et social
Yann Algan, Elizabeth Beasley, Martial Foucault
- Seuil
- Coédition Seuil-La République des idées
- 29 Août 2019
- 9782021428599
Le populisme est le produit de deux secousses telluriques. Premier séisme : la montée d'un immense ressentiment contre les partis et les institutions politiques. Face à l'échec de la droite et de la gauche à contenir les excès du capitalisme, la radicalité " anti-système " a brisé les compromis que l'un et l'autre camps étaient parvenus à édifier. Deuxième séisme : la fin de la société de classes, au profit d'une société d'individus pensant leur position sociale en termes subjectifs. Une nouvelle polarité en résulte, qui sépare les " confiants " des " méfiants " envers autrui. La droite populiste surgit au croisement d'une double méfiance – à l'égard des institutions politiques et à l'égard de la société. Elle prospère sur le désenchantement démocratique, tout en renouvelant le clivage gauche-droite. Fondé sur des données inédites, cet ouvrage se révèle essentiel pour comprendre le présent et l'avenir des sociétés démocratiques.
Doyen de l'École d'affaires publiques, Yann Algan est professeur d'économie à Sciences Po. Économiste, Elizabeth Beasley est chercheuse au CEPREMAP. Daniel Cohen est directeur du département d'économie de l'École normale supérieure et professeur à l'École d'Économie de Paris. Martial Foucault est directeur du CEVIPOF, professeur à Sciences Po.
-
1950. Borjomi, Géorgie.
Pour quelques jours, Staline se retire au pays natal dans le palais décadent de feu le grand duc Mikhailovich. À la demande de la Vodieva, qui prétend l'avoir toujours aimé et ne lui avoir jamais menti, il y reçoit le jeune peintre prodige du réalisme socialiste, Danilov, concepteur d'un monument d'éternité à la gloire du Petit Père des Peuples.
Dans le bureau ducal, un divan identique à celui de Freud à Londres. Même kilims sur la couche et aux murs. " Que Staline dorme sur le divan du charlatan viennois, j'en connais à qui ça plairait de l'apprendre ", dit Iossif Vissarionovitch.
On a beau être dans l'âge de la grande usure des émotions, on a encore le goût du jeu.
Voilà comment les choses vont se passer : pendant que Danilov subira les interrogatoires du redoutable général Vlassik, Staline s'installera sur le divan et la belle Vodieva prendra le fauteuil. Elle pratiquera la prétendue technique d'interprétation des rêves du charlatan tandis que lui se souviendra de ses histoires de nuit. L'enfance, sa mère, les femmes. Et surtout, le plus grand des pères menteurs : Lénine. Mais qui, mieux que Iossif Vissarionovitch Staline, saurait faire d'un mensonge une vérité et d'une vérité le mensonge ?
" Camarade Danilov, dit-il, la vie est devenue meilleure et plus gaie, voilà l'éternité de Staline. "
Danilov tremble devant celui qui sait tout et peut tout. Il tremblerait plus encore s'il savait ce qui l'attend.
Pour découvrir toute la rentrée littéraire des Editions du Seuil, rendez-vous sur notre site dédié.
-
Au pied de la Soufrière, les tambours et les contes antillais rythment le récit de cinq générations de pères rebelles et de mères héroïques : les affres de l'esclavage, la lutte pour la liberté et l'avenir à construire. Dans le giron d'une nature toujours menaçante, la poésie de Daniel Maximin raconte l'épopée de la Guadeloupe.
Né à la Guadeloupe, au pied de la Soufrière, Daniel Maximin est poète, romancier et essayiste. Soufrières, L'Invention des désirades et L'Ile et une nuit sont disponibles en Points.
" Un livre riche et pathétique. Toute l'histoire antillaise est là. Que tout finalement s'y retrouve, c'est miracle. "
Aimé Césaire
-
Par ces temps de grands malaises identitaires, subjectifs et collectifs, où les frontières vacillent, où l'identité fait problème - tantôt elle chavire et tantôt elle se crispe -, on découvre avec surprise que le concept de différence est lui aussi insuffisant pour rendre compte de toutes ces effervescences : il est trop simple, trop figé... Nous décrivons ici ces lieux par lesquels on passe pour devenir différent, et tenter de faire quelque chose de "sa" différence ; ces moments où nous sommes "entre-deux" ; dans les contextes les plus variés : l'écrivain qui se débat entre deux langues, la femme qui, pour accéder à sa propre féminité, doit se dégager de la Femme originelle, l'adolescent ou le jeune qui cherche à faire le pas sans passer à l'acte ou, simplement, se ranger, et même le chômeur cherchant "une place" (qui ne soit pas un simple trou) - tous passent par un entre-deux.
Celui-ci se révèle être un passage ou une impasse, selon que l'origine qui se rejoue dans cette épreuve se révèle accessible ou pas à une sorte de partage - qu'il s'agit justement d'éclairer. L'entre-deux est donc plus qu'un nouveau concept, c'est une épreuve où l'on s'affronte à l'Origine - perdue ou redonnée, morcelée ou en bloc. On s'y affronte à la fois pour la retrouver et pour s'en dégager. Et l'origine est une dynamique à laquelle on a affaire chaque fois qu'il s'agit de se déplacer. Ces déplacements requièrent une certaine énergie ; c'est elle, précisément, que ce texte voudrait libérer, en dégageant, à partir des vertiges originels, les entre-deux du possible. D.S.
-
La guerre avant la guerre, 1936-1939 : quand la presse prépare au pire
Daniel Schneidermann
- Seuil
- Documents (H. C.)
- 4 Mars 2022
- 9782021478426
Pourquoi et comment s'accoutume-t-on au martelage raciste, aux insultes politiques, voire aux appels au meurtre ? Comment les mots, et la presse qui les édite, annoncent-ils et préparent-ils à la guerre ?
À partir d'un travail de sources considérable, Daniel Schneidermann chronique ici ce qu'il appelle la « guerre avant la guerre », la haine en mots avant la haine en actes. Il revisite ainsi le rôle des médias des années 1936-1939 dans l'escalade à la violence, depuis le suicide de Roger Salengro, les accords de Munich, la guerre d'Espagne ou
la Nuit de Cristal.
Propagande, insultes antisémites, appels au meurtre, diffamations impunies... L'auteur s'attache à démonter les mécanismes du pouvoir politique et de la presse qui permettent que progressivement, en temps de paix, s'installe dans les esprits une culture qui prépare la guerre.
Daniel Schneidermann est journaliste, fondateur et animateur de l'émission Arrêt sur images. Il est par ailleurs l'auteur de plusieurs essais et romans. Au Seuil, il a publié Berlin, 1933 : la presse internationale face à Hitler (2018), qui a obtenu le prix du livre des Assises du journalisme de 2019. -
Le corps et sa danse
La danse est une réponse à l'événement sans recours où le corps, cloué devant l'impossible, veut pourtant vivre et se mettre en marche, en mouvement. C'est une réponse, partie depuis la nuit des temps, donc à l'œuvre dans l'inconscient : " Il y a autre chose, il y a de la place, bouge ! "
L'analyste cherche les mots pour faire bouger les vies bloquées. La danse cherche le geste pour se donner ces mots de passe. Dans les deux cas, il y va de la rencontre avec l' autre.
La danse, ouverture du corps, ou plutôt de l'entre-deux-corps, mais sur quoi ?
C'est ce qu'on explore ici.
D. S.
Daniel Sibony
Écrivain, psychanalyste, il est auteur d'une quarantaine d'ouvrages dont De l'identité à l'existence (O. Jacob, 2012) et Islam, phobie, culpabilité (O. Jacob, 2013). Trois nouvelles suites sur la danse figurent dans Fantasmes d'artistes (O. Jacob, 2014).
-
Le vent se lève sur la Guadeloupe, la mer gonfle autour de l'île : le cyclone approche. Marie-Gabriel, seule dans sa vieille maison créole, se prépare au déluge. Elle cloue les portes et les fenêtres, rassemble ses bougies, fait provision d'eau et de nourriture. Les sept prochaines heures seront intenses, remplies de nostalgie et de souvenirs. D'espoir aussi.
Daniel Maximin est né à la Guadeloupe en 1947. L'Ile et une nuit s'inscrit dans la lignée de ses deux premiers romans disponibles en Points : L'Isolé Soleil et Soufrières. Son dernier récit autobiographique Tu, c'est l'enfance a reçu le Grand Prix de l'Académie française Maurice-Genevoix et le prix Tropiques.
" Une voix qui nous entraîne au cœur de la Guadeloupe. "
La Vie
-
Nom de Dieu ; par-delà les trois monothéismes
Daniel Sibony
- Seuil
- La Couleur des idées
- 28 Mars 2017
- 9782021368055
La Question de Dieu se présente aujourd'hui de façon plus neuve, comme si la tendance était de reprendre possession de problèmes essentiels que la religion a confisqués pour les gérer à sa façon. "Dieu" serait donc une Question trop sérieuse - ou trop drôle - pour être laissée aux religieux qui d'ailleurs ne semblent pas si heureux que ça de la gérer. Les autres, les athées, croient l'écarter par le silence, l'indifférence, et voilà qu'elle les rattrape au détour des générations ("Papa, c'est qui, Dieu ?..."). En temps de crise, aussi : comme aujourd'hui, quand des tours s'effondrent.
Il nous a donc fallu revoir pourquoi l'idée de Dieu, dans l'étroit monothéisme, est une bombe à retardement. Avant de voir comment chacun se fait son Dieu ou se fait à Dieu. La question n'est pas de savoir quel est le bon (en un sens, "y a pas de bon Dieu"...) ni ce que chacun met à cette place ; mais de comprendre de quoi est fait l'emplacement du divin. Que nomme donc ce Nom de Dieu ? Et pourquoi est-ce un juron ? Comme s'il pointait le fait d'être à bout, aux limites de sa vie. Comme si Dieu n'était qu'une limite...
Au terme de ce livre, chacun pourra parler de Dieu comme d'une question qui lui est propre, singulière, sans crainte d'être "fusillé" comme religieux ou comme athée.
-
Langues obscures ; l'art des voleurs et des poètes
Daniel Heller-Roazen
- Seuil
- 16 Mars 2017
- 9782021120936
Ce livre explore un phénomène curieux qui n'a pas reçu l'attention qu'il mérite. Chaque fois que des humains parlent une langue, ils s'efforcent aussi de créer, avec la grammaire qu'ils connaissent, des langues secrètes. Celles-ci peuvent être plaisantes ou sérieuses, jeux d'enfants ou travail d'adultes, aussi impénétrables que des langues étrangères.
C'est à la Renaissance que des auteurs soulignent pour la première fois l'apparition de ces langues volontairement obscures. Des juristes, des grammairiens, des théologiens les ont condamnées, soutenant que ces nouvelles formes de discours étaient les instruments du crime.
Mais avant l'émergence de ces jargons modernes, la torsion artificielle des langues avait une finalité bien différente : en Grèce ancienne, dans la Rome archaïque, en Provence ou dans la Scandinavie au Moyen Âge, chanteurs et copistes inventaient des variantes opaques du parler. Ils ne le faisaient pas pour tromper mais pour révéler la langue des dieux, que les poètes et les prêtres étaient, disait-on, les seuls à maîtriser.
Langues obscures évolue entre ces diverses langues artificielles et hermétiques. Des jargons criminels aux idiomes sacrés, du travail de Saussure sur les anagrammes à la théorie de Jakobson sur les structures subliminales en poésie, des arts mystérieux des druides et des copistes de la Bible à la procédure secrète que Tristan Tzara, fondateur de Dada, croyait avoir découverte dans les chansons et ballades de Villon.
Dans ce livre singulier, Daniel Heller-Roazen montre comment des techniques, communes aux voleurs et aux poètes, jouent le son et le sens l'un contre l'autre.
-
Événements : psychopathologie de l'actuel Tome 3
Daniel Sibony
- Seuil
- La Couleur des idées
- 25 Juillet 2019
- 9782021437768
Voici quelques éclats du temps - pincements de nos histoires, grincements d'actualité, à même la trame de nos vies ; ils deviennent dans ce livre des événements de pensée, des présences du temps qui font craquer la chape du présent. L'événement qu'est le siècle s'avance vers sa fin à travers ces bouts d'histoires, de meurtre et de sexe, d'abus et de repentance, d'homo-famille et de clonage, de jeux et d'affolements, dans un théâtre ou un "cinéma" débridé, y compris celui de l'art et de la "culture".
Voici de quoi aider à reprendre souffle et peut-être à sortir de leur cadrage quotidien ceux qui ne se paient ni de mots ni d'images mais du luxe d'exister, pas moins : dans la présence, ce temps mystérieux entre le passé et l'avenir - ce temps si distinct du présent.
D.S.
-
Adam Smith ; la découverte du capitalisme et de ses limites
Daniel Diatkine
- Seuil
- Economie humaine
- 11 Avril 2019
- 9782021384512
Les défenseurs comme les critiques du capitalisme nous présentent habituellement Adam Smith comme le fondateur d'une doctrine selon laquelle la libre compétition des intérêts individuels engendrerait spontanément le maximum de bien-être collectif. Cette idée n'est pas partagée par les spécialistes de son œuvre car elle ne résiste pas à la critique historique. Ce livre montre notamment que la pensée d'Adam Smith a peu de rapports avec le libéralisme contemporain et que, par exemple, la fameuse " main invisible " n'y désigne pas les vertus autorégulatrices du marché.
Smith est en réalité le premier auteur à proposer une analyse du capitalisme dont il découvre les trois dimensions : produit de l'histoire (la société commerciale), construction politique et intellectuelle (le système mercantile) et processus économique (l'accumulation du capital). Le capitalisme, à certaines conditions, permet l'enrichissement très inégal de tous, explique Smith, mais le système mercantile est injuste, car il est partial : il confond l'intérêt des marchands et l'intérêt général. Or, dit Smith, l'intérêt des marchands est " le plus souvent contraire " au bien commun. C'est ce que son analyse économique cherche à prouver. Le système mercantile est aussi responsable de la construction par la Grande-Bretagne d'un vaste empire colonial qui met en péril son régime constitutionnel remarquable hérité de la révolution de 1688 et qui risque de conduire à de nouvelles tyrannies. Quelles institutions permettront de tirer avantage du capitalisme en préservant la société des désastres que nourrit la logique mercantile ? Telle est la question ultime de Smith, dont l'œuvre ainsi resituée dans son contexte originel s'avère d'une étonnante actualité.
Daniel Diatkine est professeur émérite à l'université d'Évry-Val d'Essonne/Paris-Saclay. Il a dirigé le centre de recherches " Phare " (Philosophie, Analyse et Histoire des Représentations Économiques) de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a également été membre du comité exécutif de l'European Society for the History of Economic Thought.
-
Plutôt que de ferrailler dans la "guerre" entre analystes et thérapeutes, Daniel Sibony adopte un point de vue original : faire l'analyse des psychothérapies en vogue, et montrer qu'elles supposent toutes l'inconscient et mettent en acte des transferts très variés, en déployant des métamorphoses de l'"idée psy".
Du coup, loin de nier leur efficacité, il l'éclaire à partir de l'idée freudienne revue et développée par lui, d'un point de vue où l'essentiel est l'enjeu d'exister comme relais d'une transmission de vie.
Beaucoup de malentendus et d'agressivités sont rendus inutiles par cette nouvelle approche. Mieux, en parlant des psychothérapies de ce point de vue accueillant et critique, on peut enrichir l'analyse elle-même en formulant plus nettement ce qu'elle n'est pas et surtout ce qu'elle peut être à l'avenir: une certaine passation d'être...
Daniel Sibony, psychanalyste, exerce à Paris. Il est l'auteur de nombreux livres, notamment Entre-deux, Les Trois Monothéismes, Création (aux Éditions du Seuil), et du Peuple "psy", réédité en Points essais. Et tout récemment, Lectures bibliques, aux Editions Odile Jacob.
-
Dans la nuit antillaise, un groupe de jeunes guadeloupéens rassemble ses rêves et ses cauchemars, ses blessures et ses espoirs. Chacun attend l'éruption annoncée de la Soufrière, le volcan dont le foyer protège la mémoire et attise l'espoir d'une recréation de l'île sous les cendres d'un paradis raté.
Naturel et surnaturel, cosmique et politique s'entremêlent au long de cinq journées tandis que l'écriture poétique de Daniel Maximin cisèle, sous le feu rédempteur, l'identité littéraire des Antilles.
-
Si, la France va bien ! Partout, aux quatre coins du pays, des femmes et des hommes inventent, innovent, expérimentent, réussissent. Quoi ? De nouvelles façons de vivre, de travailler ensemble, de coopérer, de s'émanciper. C'est une mutation tranquille qui est à l'œuvre, ignorée par les grands médias : elle n'en est pas moins réelle et vigoureuse.
Armé de son sac à dos et de son carnet de notes, le jeune journaliste Emmanuel Daniel a été à la rencontre de ces aventuriers et aventurières d'un nouveau monde. Nul besoin d'aller en Papousie ou au Kamtchaka pour explorer une contrée méconnue : la ré-invention du quotidien. Ce voyage au pays des alternatives conduit à des entreprises sans patron, des démocraties villageoises, des monnaies indépendantes, des écoles émancipatrices, des habitats participatifs...
Au fil des histoires alertes que l'auteur nous raconte ici, l'optimisme renaît. Car le plus extraordinaire dans son récit, c'est qu'on découvre que chacun peut aussi participer à transformer l'état des choses.
Dans les médias aussi, l'alternative se développe. Reporterre, le quotidien de l'écologie, grandit à l'écart du système dominant. Tous les jours, il raconte sur internet (www.reporterre.net) les solutions et les combats pour protéger l'environnement.
Ce livre est publié en partenariat entre les Éditions du Seuil et La Pile, l'association qui édite Reporterre.
-
Prières des Bénédictins
Daniel-odon Hurel
- Seuil
- Essais religieux (H.C.)
- 24 Septembre 2010
- 9782021023510
Une riche littérature spirituelle constitue le trésor des abbayes bénédictines mais elle est bien souvent restée enfermée derrière leurs murs. Que disent les moines en s'adressant à Dieu ? Comment renouveler chaque jour cette prière ? Existe-t-il une prière proprement bénédictine ?
Ce livre propose une anthologie entièrement inédite des prières des Bénédictins. Il met à la portée du profane des textes extrêmement variés – normatifs, méditatifs, prières de dévotions – retraçant les fondements et l'histoire d'un ordre qui ne cesse de fasciner et d'intriguer.
Souvent rééditées pour la première fois, ces pages s'adressent à chacun, en dévoilant à travers les âges une spiritualité forte de sagesse et de sérénité.
Spécialiste de l'histoire du monachisme à l'époque moderne, Daniel-Odon Hurel est chercheur au CNRS. Il a publié de nombreux ouvrages sur la spiritualité bénédictine.
-
Proche-Orient, psychanalyse d'un conflit
Daniel Sibony
- Seuil
- Sciences humaines (H.C.)
- 29 Août 2019
- 9782021438529
D'où vient l'étrangeté de ce conflit, qui l'empêche de trouver une solution "raisonnable" et le dérobe aux cadrages ordinaires : guerre de libération, partage d'une terre entre deux peuples, lutte anti-coloniale, guerre de religions ?
On tente de faire ici la "psychanalyse d'un conflit" à partir de la pathologie propre à chacun des acteurs : celle du monde arabe et de sa pointe avancée, le peuple palestinien ; celle des Judéo-Israéliens ; celle du témoin occidental, européen ou américain, lui aussi divisé, comme on l'a vu récemment.
Dans ce jeu complexe, pour éclairer la part d'inconscient et du fantasme dans cette tragédie, Daniel Sibony éclaire son enjeu comme visant le partage de l'être, c'est-à-dire l'ouverture au symbolique, et interprète de façon neuve les dynamiques narcissiques en présence, ainsi que le retour du refoulé qui les accompagne - terre "hantée" ou "possédée", dispute pour un Texte et empoignade entre-deux-livres...