"- C'est toi qui l'as tué, le fils Fabre ?
Je suis pas du tout surpris par la question et d'ailleurs, je suis même pas sûr que ça soit vraiment une question. J'ai d'abord l'idée de contester mais j'en fais rien, je réfléchis, je me dis que désormais entre Gabin et moi, c'est à la vie, à la mort, il m'a dit des choses, il faut que moi aussi j'y donne une vraie preuve de confiance et même une preuve d'amour, et donc je me tourne vers lui et lui aussi il quitte la route des yeux, juste la fraction de seconde où j'y dis :
- Oui !"
- Tu aimes trop d'hommes à la fois, comment je pourrais trouver ma place dans ton coeur ?
- Pourtant tu l'avais trouvée !
- Non, jamais... Tu veux vivre avec des fantômes, moi, je veux vivre avec un homme en chair et en os.
« C'est quoi cette connerie ? » je pense en entendant ça. Je le trouve vraiment gonflé, lui, de me dire des trucs pareils mais je me force à fermer ma gueule, je sais que si je dis quelque chose, Paul va se braquer et
la discussion sera encore plus difficile. Je prends un ton doux, le plus doux dont je sois capable à ce moment-là et je sais pas où je vais chercher ça mais je lui dis :
- Mais les fantômes peuvent devenir de chair et d'os.
- Aucun homme ne pourra être celui dont tu rêves... Même pas moi.
- Même pas toi ? Je lui dis ça et j'essaie de le toucher mais je peux pas, je me dis que ça va le faire partir et je veux qu'il reste
auprès de moi, je suis même prêt à tout pour ça mais tout de suite après, je me retrouve dans une chambre en train de caresser le sexe de Pépé, un petit sexe sans
poil et tout rose et il éjacule plein de merde qui vient se répandre sur ses couilles et il faut que je nettoie mais je sais pas avec quoi.
Prix Sade 2014